C’est un secret de polichinelle, le premier tour de la Coupe Davis aura bien lieu dans les territoires d’Outre‐Mer et selon nos informations en Martinique. Ce choix répond à plusieurs caractéristiques stratégiques qu’il faut prendre le temps de bien analyser. Il reste que le point de départ provient du capitaine qui avait déjà exprimé cette éventualité dès sa prise de fonction. Les temps changent et les moyens aussi, visiblement. Explications.
Ue choix sportif
Programmé juste avant la tournée sur dur avec Miami et Indian Wells, ce premier tour de Coupe Davis est toujours périlleux. Comme la France affronte le Canada, le choix s’est vite porté sur la terre‐battue. Or cela impliquait forcément une préparation spécifique dans de bonnes conditions. Si Jo avait déjà fait le choix d’une tournée en Amérique du Sud, l’idée de jouer dans les territoires d’Outre‐Mer donc forcément près de la destination future des meilleurs joueurs était séduisante pour s’assurer la présence de tous et créer un climat d’équipe. C’est cette idée que Yannick Noah a du vendre et là‐dessus il n’y rien à dire, c’est très séduisant. D’abord parce que nos français vont avoir le temps de s’acclimater, et parce que quoi que l’on dise jouer en extérieur sur terre ne va pas favoriser nos adversaires.
Un choix de communication
Jouer dans nos iles, c’est un vrai concept d’autant que cela ne s’est jamais fait. On imagine déjà que cela sera une vraie fête. Là, on reconnaît le « nez » de Yann qui sait proposer de la nouveauté. Certains s’étonnent même aujourd’hui qu’il ait fallu attendre aussi longtemps pour réfléchir à cette éventualité. Le tennis d’Outre‐Mer a d’ailleurs apporté beaucoup de champions, et on imagine forcément le « kiff » de Gaël Monfils qui aura enfin l’occasion de jouer sur ses terres. Sur cette idée, ce choix est donc politiquement correct et implacable d’un point de vue marketing.
Un choix qui fait grincer des dents
Alors que la FFT prône des restrictions budgétaires, l’idée d’aller à des milliers de kilomètres ne satisfait pas certains élus pour qui le choix d’Angers, Rouen ou Albertville semblait cohérent. Après, il faut aussi préciser que d’après nos informations (NDLR : C’était une des conditions obligatoires), si la France part en Martinique ou en Guadeloupe, cela ne coûtera pas un euro à la FFT. Cette polémique n’est donc pas recevable car le financement va être assuré par les régions en question, ce sont donc nos impôts et non les deniers fédéraux, l’honneur est sauf.
Un choix trop cher
Même si ce sont nos impôts, on peut légitimement se demander s’il est bien utile par les temps qui courent de construire un central de terre battue en outre mer pour un simple premier tour de la Coupe Davis. Là aussi, le projet semble titanesque, on parle d’un navire qui partira du Havre avec sa cargaison de terre battue. Selon nos sources, le budget serait proche de 800.000 euros.
Le choix de la Martinique
Si dans un premier temps l’option Outre‐Mer était un peu une piste farfelue, cela est vite devenu une priorité avec la décision de donner un délai pour présenter un dossier. Evidemment c’est la Guadeloupe qui a dégainé en premier puisque le président de la Ligue, Christian Forbin, qui organise depuis quelques années un Challenger, a des appuis et une vraie expertise.
Mais on le sait la Guadeloupe et la Martinique ne sont pas les meilleurs amis du monde, et presque logiquement la Martinique via son président de région a visiblement construit le dossier qui tue, celui aussi qui finance clairement cette opération plutôt spéciale.
Maintenant, si cela se fait, il ne faudrait pas que cela tourne au fiasco car Yannick serait déjà déboulonné alors même que la popularité de ces Bleus n’est pas au top depuis les affaires que l’on connaît.
Publié le jeudi 3 décembre 2015 à 09:59