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Mémoires d’Open 13 par Caujolle

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L’Open 13 fête ses 20 ans ! Le doyen des tour­nois fran­çais du circuit ATP méri­tait bien un hommage de GrandChelem. Nous sommes allés rencon­trer celui qui est à l’ori­gine de ce succès, le Directeur du tournoi, Jean‐François Caujolle. Et avons passé en revue les vain­queurs de l’épreuve et les anec­dotes qui les accom­pagnent. Attention, document…

Quel est le vain­queur le plus surpre­nant de l’Open 13 ?

Il y en a eu plusieurs. Déjà, Gilles Simon en 2007. Il bat Novak Djokovic sur sa route, tout de même. Mais je retiens surtout Marc Rosset lors de la première édition. Cette année‐là, Ivan Lendl domi­nait vrai­ment le circuit. Je m’attendais donc à ce que le Tchèque gagne, j’étais même certain de ce scénario. Et Rosset s’est imposé. C’était un vain­queur sympa, humai­ne­ment inté­res­sant, grand enfant, un peu capri­cieux, mais apprécié. J’ai d’ailleurs toujours de très bons rapports avec lui. Avec les années, j’ai compris que la tête de série numéro un, gran­dis­sime favo­rite, l’emportait rare­ment. Penser que tout est joué d’avance, c’est un peu le pays des bisou­nours ! Le second vain­queur le plus inat­tendu, c’est Dominik Hrbaty, en 2004. Cette année‐là, le tableau était vrai­ment très fort avec Ferrero, numéro un mondial, Guillermo Coria, Marat Safin, Arnaud Clément… Et la finale oppo­sait Hrbaty à Robin Söderling, qui n’était pas du tout connu à l’époque. Je me rappelle avoir déclaré, un peu dans ma barbe : « Il faudrait jouer cette finale à huis clos », telle­ment l’affiche manquait de charisme ! (Rires) Les joueurs ne l’avaient pas entendu, je vous rassure… Au final, le niveau de jeu avait été top, mais le vain­queur, Hrbaty, restait un joueur peu charis­ma­tique et plutôt triste.

Vous vous souvenez d’un vain­queur qui a été porté par le public ?

Oui, clai­re­ment. C’est Arnaud Clément. Il s’impose en 2006 à l’issue d’une formi­dable épopée. Il est wild­card. Au premier tour, il bat Gasquet, top 20, puis Verdasco et Santoro, 7–6 au troi­sième, Nadal en demi‐finale et, enfin, Ancic. C’était fort ! Je me souviens juste­ment d’une anec­dote sur sa victoire contre Nadal. Dans ce match‐là, il est mené 6–2 2–1. Et, tout à coup, l’Espagnol se fait piquer par un insecte. Une guêpe, quelque chose comme ça. Il perd les quatre ou cinq jeux suivants et le set, 6–2. Le match bascule alors complè­te­ment et Arnaud s’impose. Il est allé la cher­cher, sa victoire. C’était un beau moment.

Quel est le joueur que vous auriez aimé voir gagner ?

Bien sûr, on aime­rait avoir Djokovic ou Nadal au palmarès. Je me souviens d’une autre anec­dote, juste­ment. L’année où Nadal est venu à Marseille. J’apprends qu’il affronte Rochus au premier tour. Or, il y a deux frères Rochus et l’un, Olivier, est un peu plus fort que l’autre. Je dis à mes amis : « C’est bon, c’est un premier tour tran­quille, il joue Christophe Rochus. » Et puis, le match se joue et Nadal se retrouve mené 5–4 au troi­sième set. Il est au service, 30–40, balle de match contre lui. J’étais en tribune en train de me décom­poser (rires). Mes amis me disent : « Dis donc, il joue super bien, ce Rochus ! » Effectivement, c’était Olivier, le plus talen­tueux des deux frères. Moi, je leur réponds : « Tu ne te rends pas compte… On bosse toute l’année pour ça et, là, je suis sur le point de perdre Nadal dès le premier tour ! » C’est alors que Rafa réussit son premier ace du match. Il égalise à 5–5, breake dans la foulée et, à 6–5, 40–30, il réussit son deuxième ace… et l’emporte. Ouf ! J’aurais dû tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de dire que c’était un premier tour tran­quille. Une bonne leçon ! (Rires) Sinon, pour en revenir à la ques­tion, j’aurais beau­coup aimé voir gagner Goran Ivanisevic gagner le tournoi. Il avait un super jeu, c’était un person­nage qui déga­geait quelque chose. Il était comme habité. J’aurais aimé aussi que Safin s’impose. Un gars très sympa, avec qui j’ai eu de bonnes relations. 

Quel est le vain­queur dont vous êtes le plus fier ?

Il y a eu beau­coup de beaux vain­queurs… J’ai été très heureux, par exemple, des victoires d’Yevgeny Kafelnikov, Jo‐Wilfried Tsonga, Andy Murray, Juan Martin Del Potro… Mais si je devais en retenir deux, je garde­rais Boris Becker, en 1995, et Roger Federer, en 2003. Becker déga­geait quelque chose d’exceptionnel. Cette année‐là, il n’avait pas joué en Australie et reve­nait à la compé­ti­tion ici, à Marseille. Les deux chaines hert­ziennes alle­mandes étaient venues pour couvrir l’évé­ne­ment. C’était le retour de Becker. A l’époque, il était vénéré comme un Dieu en Allemagne. En plus, il venait de se séparer de sa femme, il y avait beau­coup de buzz autour de lui. Je me souviens d’un moment très fort en finale, contre Radomir Vasek. Becker mène 5–4 au troi­sième set, Vasek est au service. Balle de match pour BB. Première balle, Becker réussit un retour bloqué gagnant. Il lève les bras, hurle et se préci­pite vers le filet. Mais l’arbitre annonce un peu tard la première balle de service faute. Becker s’énerve et l’insulte. On le sent bougon, tendu. Puis, deuxième service. Et, là, le même retour gagnant. Cette fois, il hurle de joie, car la tension était abso­lu­ment incroyable. Sinon, comme je le dis, il y a aussi Federer, qui gagne en 2003. Je suis très fier de le compter parmi nos vain­queurs, parce que c’est vrai­ment la réfé­rence du tennis. 

Vous avez une anec­dote sur Roger Federer, justement ?

Il a souvent joué à Marseille, il y est venu six fois au total (NDLR : dont deux retraits sur bles­sure). Je me rappelle très bien de sa toute première parti­ci­pa­tion. A l’époque, le tournoi était détenu par IMG. Il y avait donc une répar­ti­tion parti­cu­lière des wild­cards. Kafelnikov avait demandé une invi­ta­tion. Il était top 5, on lui avait évidem­ment donnée. Il en restait donc deux. Je pensais les offrir à Clément et Grosjean, qui étaient jeunes, de la région et commen­çaient à jouer plutôt bien. L’année d’avant, j’en avais déjà donné une à Grosjean. Clément, qui n’en avait pas reçu, n’avait rien dit et avait joué les qualifs. Là, nous sommes le vendredi soir, 17h. Patrick Proisy m’appelle et me dit : « Ecoute, on a un espoir suisse, là, il est cham­pion du monde juniors, il a un bel avenir, il joue super bien. Il faut l’inviter. » On décide de donner l’invitation à ce jeune Federer. Il ne m’en reste plus qu’une. Il faut que je choi­sisse entre Clément et Grosjean. Je vais les voir qui s’entraînent sur le court du Palais. J’annonce à Grosjean que j’ai choisi Clément pour la wild­card, de manière à alterner par rapport à l’année précé­dente. Sébastien le prend très mal. Il fait la gueule, quitte Marseille sans même jouer les qualifs. Peu de temps après, il aban­donne même IMG. Sébastien est un garçon adorable, mais qui a un gros tempé­ra­ment. C’est quelqu’un de très rancu­nier. Ce duo Clément‐Grosjean a d’ailleurs marqué l’histoire du tournoi. Arnaud y a toujours été très attaché. Je me rappelle qu’à ses débuts, en inter­view, alors qu’il débar­quait sur le circuit et ne pensait pas être top 10 un jour, il faisait d’un titre à l’Open 13 son objectif de carrière… Bon, à mon avis, s’il avait pu choisir, il aurait quand même préféré gagner l’Open d’Australie… (Rires) Arnaud a été d’une fidé­lité excep­tion­nelle avec nous. C’est, pour moi, le person­nage emblé­ma­tique de nos 20 premières années.

Euh… (Rires) Jean‐François, ma ques­tion portait sur Roger Federer…

Je m’emporte ! (Rires) Okay, j’y reviens. Donc le jeune Roger Federer débarque à Marseille. Il tire Carlos Moya, numéro un mondial, au premier tour. Je suis dans le village pendant que le match se déroule. Je ne regarde pas le score. A un moment donné, on m’aborde : « Eh, regarde, le petite jeune vient de battre Moya ! » Merde ! (Rires) C’était fran­che­ment inat­tendu. Federer, personne ne le connais­sait à l’époque. J’avais été le voir s’entraîner, j’avais vu qu’il avait un super jeu. Ensuite, il est allé jusqu’en quarts, où il perd contre Clément. Un peu après sa défaite, Roger m’a appelé de l’aéroport : « Je voudrais te remer­cier, c’était ma première victoire sur un top 50. L’an prochain, même si je suis numéro un mondial, je reviens gratos ! » A l’époque, il était 300ème mondial, tout jeune. Mais il pensait déjà à l’éventualité d’être numéro un mondial un an plus tard ! Ce n’est pas à Marseille que Federer a gagné son premier tournoi, mais il y a fait son premier grand résultat. 

Un coup de gueule sur ces 20 années ?

Oui, sur une erreur d’arbitrage… C’était l’année où Lendl était venu. Il n’était pas très facile comme joueur. Je me souviens qu’il voulait ses pâtes, ses pizzas et ses mines­trones à des heures très précises. On avait aussi eu des problèmes d’organisation avec lui parce qu’il avait demandé, dès le premier jour, une voiture à 5h30 du matin pour aller s’entraîner au Palais des Sports à 6h00. A cette heure‐là, c’est désert… Le palais n’est même pas allumé ! Ca avait posé quelques soucis. Au deuxième tour, Lendl affronte l’Italien Pozzi, un joueur honnête, mais qui n’avait rien d’extraordinaire. A 5–4 au troi­sième set, 15–30, Lendl monte au filet et se prend un passing qui sort de 40 cm. Le juge de ligne l’annonce bon. L’arbitre de chaise ne corrige pas. Il dit qu’il a été gêné par Lendl et n’a pas pu voir la balle. Je suis devenu fou dans les tribunes. Je l’ai insulté, un peu fort, d’ailleurs ! (Rires) Ca fait 15–40 et Lendl perd sur sa deuxième balle de match. Mauvais souvenir.

Est‐il arrivé qu’un joueur vous rende sa garantie ?

Oui, Richard Gasquet l’a fait en 2006. Il avait perdu au premier tour contre Arnaud Clément, alors qu’il menait d’un set et un break. C’était vrai­ment un match qu’il ne devait pas perdre. A l’époque, il était top 20 et il avait touché une garantie pour venir. A l’issue de la rencontre, Eric Deblicker, son entraî­neur, est venu me voir. Il me dit : « Richard voudrait te dire quelque chose. » Et Richard, vexé par sa défaite, vexé d’avoir perdu contre « le vieux », me dit : « Je ne veux pas l’argent. » C’était très spon­tané. Si son agent avait été à côté, il lui aurait peut‐être dit : « Richard, réflé­chis deux secondes ! » (Rires) C’est le seul à avoir fait ça. 

Il y a des joueurs à qui vous avez donné une garantie et qui, eux, n’ont pas été corrects ?

Certains, oui. Mais, dans l’ensemble, il n’y a pas eu beau­coup d’histoires. Je cite­rais quand même Guillermo Coria. Je l’avais fait venir en 2005, quand il était dans le top 5. Il avait fait un match minable au premier tour, où il avait perdu contre Sébastien de Chaunac. Mais c’était un mauvais choix de ma part, car l’indoor n’était vrai­ment pas sa surface favorite. 

Le vain­queur le moins sexy ? Robin Söderling ?

Söderling n’est, certes, pas le plus souriant, ce n’est pas un playboy. Mais, l’année où il gagne, il est quatrième joueur mondial et remporte Rotterdam dans la foulée. Il jouait vrai­ment le feu. Quand il est en forme, sa qualité de frappe est juste excep­tion­nelle. Non, le vain­queur le plus triste et le moins sexy, c’est vrai­ment Dominik Hrbaty, en 2004. Ce gars‐là, même à Bratislava, devant son public, il n’aurait pas fait vibrer les foules ! (Rires)

Qu’est-ce qu’il faut vous souhaiter pour les 20 prochaines années ?

Pour moi, person­nel­le­ment, d’être encore en vie ! (Rires) Pour le tournoi… C’est très diffi­cile de se projeter. J’espère qu’on sera autant dyna­mique, que le tournoi aura continué à progresser et gagné en matu­rité, car elle n’est pas totale, aujourd’hui. Le tournoi est, certes, en forme. Le problème, c’est que la visi­bi­lité au niveau des spon­sors et de l’ATP ne va pas au‐delà de trois ans. A ce moment‐là, où en sera le tennis fran­çais ? Je reste quand même dépen­dant de la forme du tennis national. Si Gasquet, Tsonga, Simon et Monfils vont bien, je vais bien. Vous savez, c’est le duo Clément‐Grosjean qui a fait exploser le tournoi dans les années 2000. Après, c’est vrai aussi que l’Open 13 a une vraie force. Sportivement parlant, ces cinq dernières années, on a toujours été premier ou deuxième des 40 tour­nois ATP 250 du calen­drier. Cette année encore, on aura cinq joueurs du top 10. Un seul tournoi ATP 500 fait mieux, c’est Dubaï. Mais je suis conscient que si on a cinq joueurs du top 10, c’est aussi parce qu’il y a deux Français dedans… Il faut savoir que la moyenne de présence de membres du top 10 dans les ATP 250 est de 0,95 et de 2,81 dans les ATP 500. On est donc large­ment au‐dessus. Et c’est très bien.

L’édition la plus rocambolesque

« C’est l’année de la venue de Marcelo Rios. Il n’a parti­cipé qu’une fois au tournoi, mais son passage a vrai­ment marqué ! Déjà, il y a les circons­tances : il arrive de Coupe Davis, après un match au Chili. Il débarque à Marseille le mardi soir. Tous ses bagages ont été perdus. Il n’a plus que ses raquettes qu’il avait gardées en bagage à main. Il faut donc lui trouver, pour le mercredi, des vête­ments de son sponsor. Pas simple. De notre côté, on avait aussi eu des péri­pé­ties avec l’un de nos parte­naires locaux qui avait été arrêté au village par la police pour recel de parfum. Voir débar­quer les flics, ça nous avait fait un peu bizarre ! 

Pour en revenir à Rios, il passe ses deux premiers tours sans faire de bruit. Ca allait, sauf qu’il n’était pas sympa­thique. Un gars très fermé. En quarts de finale, il bat Larssen, contre qui il avait toujours du mal. Il est super content. Problème : il se fait voler son sac dans les vestiaires. Un mec avait dû réussir à s’y intro­duire. Quelques heures après, on retrouve le sac dans une poubelle, près du stade. Il y avait encore les raquettes, mais les papiers et l’argent – quelques centaines de dollars – avaient disparu. Il gagne quand même sa demi‐finale et le voilà qualifié pour la finale. Nous sommes le samedi après‐midi. Je croise un jour­na­liste de La Provence qui avait déjà relaté l’ensemble de ces péri­pé­ties dans son quoti­dien. Il me dit, amusé : « C’est bon, là, vous avez une belle finale, qu’est-ce qui peut encore se passer ? » Je lui réponds, en riant : « Pas grand‐chose ! Ou alors le scénario catas­trophe, un coup de vent qui nous force à fermer le village demain et un abandon en finale ! » Je riais, hein… Or, le dimanche, qu’est-il arrivé ? Tempête. Village fermé. Et abandon de Rios en finale. J’étais vrai­ment chat noir !

Juste avant la finale, je me souviens qu’une dame se présente avec sa petite fille de sept ou huit ans. Elle avait retrouvé les papiers de Rios dans une poubelle. Je l’emmène avec moi près du joueur, car sa fille avait très envie d’un auto­graphe. Rios prends les papiers, refuse l’autographe et demande : « Où sont les 200 ? » Il avait refusé de signer à cette gamine… Je n’en reve­nais pas ! On a fina­le­ment trouvé un arran­ge­ment en faisant signer un autre joueur pour remer­cier cette dame. Après la finale, lors de la remise des prix, Rios a pris le micro pour le tradi­tionnel discours. Il a commencé son speech par la phrase suivante, le regard noir : « Je sais que le voleur est dans les tribunes ! » Marc Maury, très profes­sionnel, avait traduit par « Je vous remercie beau­coup de votre soutien cette semaine ! » (Rires) Comme il parlait espa­gnol, les gens n’avaient pas compris. Heureusement !

Je me souviens égale­ment d’une année parti­cu­lière, où l’on avait un plateau abso­lu­ment excep­tionnel avec Tsonga, Monfils, Del Potro, Murray et Söderling. Le vendredi soir, avant le tournoi, je regarde l’émission quoti­dienne sur L’Equipe TV. On demande au journaliste‐tennis Benoît Maylin pour­quoi le plateau est si beau à Marseille, car les ATP 250 sont norma­le­ment des « tour­nois de plage ». Maylin répond : « Oui, mais dans les plages, il y a Saint Tropez, qui est la plus belle plage du monde. Marseille, c’est Saint Trop’ ! » A ce moment‐là, il est 22h. Une heure après, je reçois un appel d’Argentine. C’est l’agent de Del Potro qui m’explique que Juan Martin est blessé, qu’il ne peut pas jouer. Ce n’était pas un forfait injus­tifié, puisque, derrière, Del Potro a été arrêté six mois. J’étais déçu, forcé­ment, mais, fina­le­ment, c’était un mal pour un bien, car j’économisais sa garantie et, cette année‐là, on était un peu tendu niveau budget. Mais bon… 10 minutes après, je reçois un coup de fil de l’agent de Murray. Je décroche : « Ne me dis pas qu’Andy est forfait ? » Réponse de son agent : « Comment tu sais ? Effectivement, Andy ne viendra pas, il est fatigué. Je suis désolé. » En 1h10, j’avais fait une belle économie. Mais de Saint Trop ‘, on était devenus Cavalaire ! (Rires) C’était quand même déce­vant. Malgré tout, le tableau se tenait. On a eu une finale très inat­tendue, avec Llodra contre Benneteau. Lors de la remise des prix, Mika prend le micro et me dit, blagueur : « Tu vois, Jean‐François, Llodra qui gagne, ça te fait quand même un beau vain­queur ! » C’était un beau vain­queur, effec­ti­ve­ment, mais pas forcé­ment celui que j’attendais, vu le plateau au départ. »