AccueilWTATarek Francis : "Maintenant il s'agit de préparer l'après Justine Henin"

Tarek Francis : « Maintenant il s’agit de préparer l’après Justine Henin »

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Observateur attentif du tennis dans son pays, proprié­taire d’un des plus gros clubs belge, Tarek Francis est aussi celui qui a permis à Grand Chelem de se lancer dans la patrie de Justine Henin. Il revient pour nous sur cette annonce en livrant son analyse.

Comment traduisez vous le fait que Justine arrête ?

Je crois qu’a­près 10 ans de carrière, avoir presque tout gagné il est normal qu’une certaine lassi­tude puisse s’ins­taller et que la moti­va­tion ne soit plus autant au rendez‐vous. Justine est une perfec­tion­niste qui a atteint un niveau de jeu unique dans le tennis féminin à force d’énor­mé­ment de travail sur elle‐même pour relever tous le défis, spor­tifs et autres, que la vie lui a amené.

Est‐ce que cet arrêt s’ex­plique par le fait que Justine comme Kim est une grande star dans un petit pays et que cette situa­tion crée une grosse pression ?

La pres­sion est perma­nente sur le circuit et pas forcé­ment liée à la taille du pays ; la pres­sion média­tique aurait été la même ou supé­rieure dans n’im­porte quel pays au regard de ce qu’elle a accompli. Preuve en est, elle a été la spor­tive mondiale de l’année. La pres­sion est plus inhé­rente à la carrière d’un sportif profes­sionnel et au niveau de perfor­mance exigé aujourd’hui. On le voit, je trouve, encore beau­coup plus depuis deux ou trois ans où de plus en plus de joueuses et joueurs sont d’un niveau excep­tionnel. Il y a 5 ans on pouvait dire que les 10 ou 20 premières mondiales étaient très fortes, aujourd’hui les 50 à 100 premières le sont .

Est‐ce la famille du tennis belge s’at­ten­dait à cela ?

Après le départ de Kim Clijsters qui a égale­ment salué la déci­sion de Justine, oui ; on pouvait bien‐sûr rêver d’en­core une ou deux années sur le circuit mais « les diamants ne sont pas éter­nels » et il semblait inéluc­table que Justine passe, tôt ou tard, à autre chose ; qu’elle ait envie de faire d’autres choses dans sa vie 

Craignez vous que l’en­goue­ment pour le tennis dans votre pays s’estompe ?

Nous avons eu une chance unique d’avoir deux N°1 mondiales durant la même décennie ; elles ont énor­mé­ment apporté à notre sport ; il reste aux acteurs du tennis belges, fédé­ra­tion, clubs et ensei­gnants à prendre la balle au bond pour garder cet engoue­ment présent chez nos jeunes.

Est‐ce que cette annonce est un séisme ?

Vraisemblablement pour ceux qui croyaient qu’on pouvait juste se reposer sur le succès de Justine sans préparer l’avenir, l’après Justine. Celui‐ci passera notam­ment par un ensei­gne­ment de qualité et une orga­ni­sa­tion, à tous les niveaux, plus profes­sion­nelle de notre secteur.