AccueilFed CupNicolas Escudé : "On n’a plus le droit à l’erreur"

Nicolas Escudé : « On n’a plus le droit à l’erreur »

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Question : Nicolas, le score est‐il logique ?

Nicolas Escudé : Il est un peu dur surtout au vu du premier match où Alizé, après avoir été breakée d’entrée, mène 5–2 et obtient trois balles de set. Par la suite, elle en a encore deux ou trois qu’elle rate. Elle commence à se frus­trer et à se tendre. Elle retombe alors dans ses travers. Par expé­rience, quand elle commence à être dans cet esprit et cette frus­tra­tion là, elle n’arrive plus à refaire surface.

Question : Alizé est complè­te­ment téta­nisée et vous êtes impuissant…

Nicolas Escudé : Complètement. Quand vous avez une joueuse à la fin du premier set qui vous dit qu’elle est dans la souf­france, je peux le comprendre. Mais il ne faut pas perdre de vue l’objectif qui est de gagner. Car avec du plaisir ou pas, de la frus­tra­tion ou pas, de la souf­france ou pas, l’objectif est d’aller gagner ce match. Il faut arriver à mettre tout ça en place au niveau de son mental pour atteindre cet objectif.

Question : Comment peut‐elle rebondir ?

Nicolas Escudé : Il faut qu’elle arrête de jouer pour ne pas perdre et plutôt essayer de jouer pour gagner. L’approche est alors complè­te­ment diffé­rente. Quand on joue pour gagner, on se donne les moyens de gagner. Quand on joue pour ne pas perdre, on ne se donne pas forcé­ment les moyens de gagner. Sur les rencontres de Fed Cup, avec la pres­sion qu’il peut y avoir, d’autant plus lorsque l’on est à la recherche de sa première victoire dans cette épreuve, cela fait la diffé­rence. On a pu le voir aujourd’hui.

Question : Comment faire sonner la révolte ?

Nicolas Escudé : Il faut trois points aux Américaines. Elles en ont deux. On n’a plus droit à l’erreur. On a grillé tous nos jokers mais il va falloir se retrousser les manches demain et aller au charbon. 

Question : Qu’est-ce que l’on peut changer en 24 heures ?

Nicolas Escudé : Il faut déjà analyser ce qui n’a pas fonc­tionné dans un premier temps. Il faut ensuite mettre en place ce qui pour­rait fonc­tionner. Ce n’est pas pour ça que l’on aura la victoire mais l’approche va être complè­te­ment diffé­rente pour soi‐même et pour l’adversaire. Sur un court, on n’est pas tout seul. Il y a un adver­saire en face qui ressent les émotions et les frus­tra­tions que l’on peut laisser transparaitre. 

Question : La France est menée 0–2. On a le senti­ment que la victoire est impossible…

Nicolas Escudé : Ce n’est pas impos­sible. La France ne l’a jamais fait mais il faut bien un début à tout. Ce soir, le discours va être positif. On va faire un bon débrie­fing et analyser la journée d’aujourd’hui, ce qui n’a pas fonc­tionné mais égale­ment ce qui a fonc­tionné. Car il y a des choses qui ont fonc­tionné aujourd’hui. On va alors mettre tout en œuvre demain pour que cela fonctionne.

Question : Vous êtes un gagneur mais là vous vivez de drôles d’émotions avec ces filles…

Nicolas Escudé : Oui, d’autant plus qu’ayant été joueur, je me retrouve complè­te­ment impuis­sant du fait que je n’ai pas la raquette en main. Je ne peux agir que sur le discours. Pour moi, c’est frus­trant de ne pas les voir arriver à se libérer et à prendre du plaisir. 

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