AccueilATPWawrinka-Lundgren, en queue de poisson

Wawrinka‐Lundgren, en queue de poisson

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Stanislas Wawrinka a décidé de stopper sa colla­bo­ra­tion avec Peter Lundgren. Le Suisse avait engagé l’ex-entraîneur de Marcelo Rios, Roger Federer ou Marat Safin mi‐juillet 2010.

« Quand j’ai demandé à Stan ce qu’il voulait que je fasse pour lui, il m’a dit qu’il voulait retourner dans le top 10. » C’est en ces mots que Peter Lundgren avait défini les objec­tifs de son travail, en juillet 2010, avec le numéro deux suisse, alors 26ème joueur mondial. 14 mois plus tard, Stan pointe à la 19ème place. L’objectif annoncé n’a pas été atteint. 

Les débuts sont déli­cats, mais leur colla­bo­ra­tion semble porter de premiers fruits à l’US Open 2010. Wawrinka y atteint les quarts de finale, après avoir battu Andy Murray et Sam Querrey. Lundgren est opti­miste, son poulain « est bien plus agressif » et « sert mieux ». « Avant il jouait trop loin de sa ligne », affirme‐t‐il à l’issue du tournoi améri­cain. « Aujourd’hui il est costaud et il défend bien. Mais vous ne pouvez quand même pas gagner tous les matches contre des supers joueurs. » La suite est un peu moins brillante : six victoires‐cinq défaites pour la fin 2010 et une 26ème place. Rien de bien nouveau sous le soleil !

Pourtant, si. Dans le même temps, Stanislas Wawrinka tente de trouver des solu­tions et met en place les jalons de ce qu’il veut être une petite révo­lu­tion. Il le clame haut et fort, « le tennis est rede­venu sa prio­rité ». Conséquence : une sépa­ra­tion de son épouse, Ilham Vuilloud. « Il nous a quittés avec Alexia (sa fille) le 20 septembre dernier, quand il est revenu de la Coupe Davis », explique cette dernière. « Il m’a dit textuel­le­ment : « Depuis que j’ai mon nouvel entraî­neur, j’ai changé, j’ai d’autres besoins, d’autres envies. Le tennis est rede­venu ma prio­rité. Il me reste cinq ans, je vais m’y consa­crer à fond. » On n’en parle­rait pas, si cette déci­sion n’avait pas été prise dans un but tennistique.

Début 2011 lui donne raison. Sa saison commence sur les chapeaux de roue : un titre à Chennai, un quart à Melbourne, des victoires en trois sets sur Roddick et Monfils… Mais, comme souvent, le soufflé se dégonfle et le vrai problème, celui d’une régu­la­rité, celui d’une constance, se fait sentir : aux quarts à Indian Wells et huitièmes à Roland succèdent des décep­tions, des défaites au premier tour, qui face à Dustin Brown, qui face à Garcia‐Lopez ou Marcel Granollers… Les choses se gâtant progres­si­ve­ment durant l’été, avec un ratio très médiocre de six victoires‐six défaites. 

A l’issue de sa victoire en Coupe Davis, Stanislas a annoncé la fin de sa colla­bo­ra­tion avec Peter Lundgren, sans donner plus d’ex­pli­ca­tions. « Il a joué un rôle essen­tiel dans ma carrière et je lui suis très recon­nais­sant », affirme‐t‐il. « Nous avons pris beau­coup de plaisir à travailler ensemble, je tiens à lui réitérer ma grati­tude. »

On se pose, quand même, quelques ques­tions sur ce « rôle essen­tiel »… Stanislas Wawrinka, aujourd’hui, 19ème, n’a pas remis les pieds dans le top 10 depuis… trois ans. Quant à Peter Lundgren, il encaisse un nouvel échec après ses asso­cia­tions peu fruc­tueuses avec Marcos Baghdatis et Grigor Dimitrov.