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Rafael Nadal : « Tout le monde estime que Djokovic sera diffi­cile à battre. Pas moi. »

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En marge du tournoi de Doha, Rafael Nadal s’est exprimé en confé­rence de presse. Le sujet ? Novak Djokovic, comme souvent ces derniers temps.

Le problème actuel de Rafa, selon lui : parvenir à conci­lier force mentale et force physique. C’est la solu­tion de base pour être compé­titif. « Si vous travaillez très dur physi­que­ment, mais que votre jeu mental (sic) n’est pas là, vous ne vous sentirez pas compé­titif », explique‐t‐il. « Vous ne serez pas affamé de victoires, vous n’aurez pas la faim de vous battre sur chaque balle. Si vous ne parvenez pas à conci­lier ces néces­sités du corps et de l’es­prit, vous aurez beau­coup de mal à être compé­titif dans tous les tour­nois. » Tant que le Majorquin parviendra, dans la durée, à main­tenir un niveau corres­pon­dant à ses exigences dans ces deux secteurs, « [il jouera] comme [il] le fait main­te­nant ». « Jusqu’à ce que mon esprit et mes perfor­mances disent « stop ! »

Cet « esprit », ces « perfor­mances » et, d’une manière géné­rale, cet esprit de perfor­mance, il en est convaincu, ne lui inspirent que la confiance à l’heure d’at­ta­quer 2012. En ligne de mire ? Novak Djokovic, numéro un mondial, son multiple bour­reau l’année dernière. « Tout le monde estime que Djokovic sera diffi­cile à battre. Pas moi. » La raison ? « Vous ne pouvez pas être au top en perma­nence. » Lui même en sait quelque chose et, dans ce cas précis, l’ex­pé­rience permet de gérer ces déli­cates situa­tions et de trouver de nouvelles satis­fac­tions. « J’ai perdu contre Djokovic dans toutes les finales, l’année dernière, mais je n’ai perdu que contre lui (sic : en fait, il perd égale­ment contre Andy Murray, à Tokyo). C’est une chose vrai­ment très posi­tive. Il a fait de meilleures choses que moi. C’est tout. » Vaines tenta­tives de se cher­cher un quel­conque récon­fort ou prime lucidité ?

« (Djokovic) a fait de meilleures choses que moi. C’est tout. »

Peu importe, dans le fond. La méthode Nadal, dans ces condi­tions, c’est le retour aux fonda­men­taux. Ces fonda­men­taux, c’est le « travail ». « Je ne sais pas si je peux le battre », continue‐t‐il. « La seule chose que je sais, c’est que je dois m’en­traîner toujours plus pour améliorer mon tennis. C’est ce que j’es­saie et vais essayer de faire. Pour le reste de ma carrière, je ne sais pas si ça sera suffi­sant pour le battre ou si je vais perdre encore 100 fois contre lui. Je ne peux pas prédire cela. » Certainement l’une des plus grandes forces du numéro deux mondial, cette volonté pas seule­ment sur, mais, surtout, en‐dehors du court, qui le pousse au labeur et à une quête sans fin, non de perfec­tion, mais de progres­sion. A l’heure où l’on fait du « génie » une forme de talent naturel, il remet du sens dans ce terme telle­ment galvaudé. Il n’est pas de « génie » sans travail et cette capa­cité de travail peut se faire, elle aussi, véhi­cule du « génie ».

Mais avant Djokovic, il y a tous les autres… « Ce que je peux prédire, c’est que je vais travailler très dur pour essayer d’être suffi­sam­ment compé­titif, afin de bien jouer face à n’im­porte qui, pas seule­ment face à lui. Parce qu’a­vant de pouvoir éven­tuel­le­ment jouer contre lui en finale et tenter de gagner, vous devez remporter tous les matches avant, contre beau­coup d’autres joueurs. Et c’est une chose toujours très diffi­cile à faire. »

On veut bien le croire, puisque même Djokovic a fini par céder en fin d’année dernière. La faute au physique, certai­ne­ment, mais quoi de plus normal – ne parle‐t‐on pas de sport ? Pour l’heure, ce « n’im­porte qui » et ces « matches avant », ça commence au premier tour, à Doha, face à Philipp Kohlschreiber. Et, en fin de semaine, point de Serbe à l’ho­rizon, mais un p’tit Suisse dont il aime la saveur !

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