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Federer n’est plus le même

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Surprise aujourd’hui au tournoi de Hambourg. Roger Federer, quatre fois vain­queur du tournoi, s’est fait éliminer en demi‐finale du tournoi par Federico Delbonis, 7–6 (7) 7–6 (4). Enorme coup dur pour le Suisse qui espé­rait faire son retour après sa défaite préma­turée à Wimbledon contre Sergiy Stakhovsky, 6–7 (5) 7–6 (5) 7–5 7–6 (5). Après un retour aux sources à Hambourg et la prise en main d’une raquette inédite, la nouvelle recette du Suisse ne semble pas fonc­tionner. C’est clai­re­ment la fin de l’ère Federer.

« C’est comme si j’étais en train de rêver. Le prin­cipal était de profiter du match et de prendre du plaisir à jouer ce genre de joueur. Car il est le plus grand joueur de tous les temps. » s’est enthou­siasmé le jeune Argentin à sa sortie du court. Un propos qui résume bien l’am­pleur de la victoire du 114ème mondial. Roger Federer, l’homme aux 17 Grands Chelems vient de se faire éliminer par celui qui signe seule­ment sa 18ème victoire sur le circuit ATP. Federer n’est déci­dé­ment plus au top. Pour preuve, cela fait 11 ans que le Suisse n’avait plus perdu deux fois d’af­filée face à des joueurs en dehors du top 100. Signe d’un niveau de jeu en baisse et d’une nouvelle géné­ra­tion montante.

Le match est pour­tant serré. Après avoir cédés tous deux leurs mises en jeu en début de rencontre, les deux hommes sont bien décidés à ne pas se faire de cadeau. Et ça se voit ! Très solide sur son service avec 82% de points trans­formés derrière sa première balle et 68% derrière sa deuxième, l’Argentin compte bien ne pas lâcher sa mise en jeu. Et Roger sait d’ores et déjà qu’il faudra se battre pour pouvoir disputer sa sixième finale en Allemagne. La physio­nomie du match est fixée. Les deux joueurs servent bien, frappent fort et se déplacent bien. Logiquement, la première manche se dirige vers un jeu décisif. Au mental, Delbonis l’emporte neuf à sept. Et le deuxième set part sur les mêmes bases. Federer continue à faire quelques fautes stupides, recu­lant de plus en plus sur le court. Armé de sa nouvelle raquette, il « boise » même quelques coups qui finissent dans les tribunes. Le public croit à l’ex­ploit du 114ème mondial et semble avoir choisi son camp. Encouragé par la foule, Federico est sédui­sant. Il tape fort, à plat, et reste très solide sur ses appuis. En faisant reculer Roger, l’Argentin prend l’as­cen­dant de la rencontre et délivre quelques très jolis points au filet. La seconde manche se dirige vers un nouveau tie‐break et Delbonis reste toujours aussi motivé. Se sentir si proche de l’ex­ploit fait quelques fois pousser des ailes. Il conclut le match 7–6 (7) 7–6 (4) et laisse Roger Federer rentrer aux vestiaires déçu mais réaliste. En confé­rence de presse, il a déclaré : « Je pense qu’il était un petit peu plus fort que moi aujourd’hui. Je me sentais mieux à la fin du match mais je n’ai pas pu me créer de nouvelles occa­sions. Les condi­tions étaient diffé­rentes, mais ce n’est pas une excuse. »

Alors, quel avenir pour Roger Federer ? Reviendra t‑il un jour à Hambourg, tournoi de ses premiers émois ? Récemment descendu à la cinquième place mondiale, éliminé au deuxième tour de Wimbledon et aujourd’hui dominé par le 114ème joueur mondial, le Suisse rede­vient petit à petit un joueur « comme les autres ». Difficile à dire mais les faits sont là. Et comme il le recon­nait si bien en confé­rence de presse, « il ne faut pas tout le temps penser à la raquette ». Car ce n’est pas la cause des problèmes de Roger. Si il n’y arrive plus, c’est parce qu’il ne réussit plus à retrouver son niveau de jeu d’antan. Mais le Suisse n’est pas resté 302 semaines au sommet du clas­se­ment ATP pour rien. C’est un vrai cham­pion. Alors pour­quoi ne serait‐ce pas juste une baisse de régime ? En tout cas, il ne devra pas attendre. Car la saison nord‐américaine arrive à grands pas. Federer doit défendre un quart de finale à l’US Open et un titre à Cincinnati s’il veut espérer conserver sa place dans le tumul­tueux top 5. De l’autre côté, Federico Delbonis est aux anges. Grâce à cette victoire, il arrive comme une fusée dans le top 100 pour se retrouver théo­ri­que­ment à la 65ème place lundi. Fabio Fognini, l’homme en forme du moment, l’at­tend de pied ferme en finale. Et si le jeune Argentin venait à battre l’Italien, il se retrou­ve­rait dans le top 50 ! A la 42ème place ! Imaginez la sensa­tion pour celui qui n’avait jamais franchi le Top 100 de sa carrière. Bref, cet après‐midi surprise restera défi­ni­ti­ve­ment dans les annales du tennis.