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COUP DE BLUES – PHM dans la tourmente

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En cette fin d’année, la tradi­tion­nelle saga des coups de coeur et coups de blues des membres de la rédac­tion va rythmer votre quoti­dien sur WLT. Aujourd’hui, place au Coup de Blues de Benoît Sourd : la sale année de Paul‐Henri Mathieu.

Un cauchemar. Il n’y a pas d’autres mots pour définir l’année de Paul‐Henri Mathieu. Touché au physique comme au mental, le Français, au bord du gouffre, est à deux doigts de lâcher prise. L’occasion pour moi de lui écrire mon coup de blues, tant j’ai souf­fert pour lui cette saison.

Je vous confesse que je n’étais pas un amou­reux des premières heures. Si son atti­tude sur le court avait parfois tendance à me laisser perplexe, j’ai appris à l’ap­pré­cier, à aimer son style de jeu, à admirer sa déter­mi­na­tion. En effet, je recon­nais à Paul‐Henri Mathieu bien des qualités. Ce que le Strasbourgeois a été capable de réaliser l’an dernier mérite tout le respect du monde. Revenir à un tel niveau après un an et demi d’ab­sence à l’âge de 30 ans, c’est juste fantas­tique. Je me souvien­drai toujours de sa victoire de 2012 face à John Isner à Roland Garros, un mara­thon inter­mi­nable qui m’aura fait vibrer jusqu’au bout. Un grand moment d’émotion. Tout cela n’était qu’une juste récom­pense pour ce joueur qui s’est toujours battu par amour de son sport. De l’ombre à la lumière, l’his­toire avait tout d’un conte de fées. Du moins, c’est ce que j’au­rais souhaité… 

Vivre une saison 2013 aussi catas­tro­phique, Paul‐Henri ne le méri­tait pas. Des soucis fami­liaux, des bles­sures à répé­ti­tion… Il y a de quoi décou­rager un homme. Même si Polo tente de s’ac­cro­cher, je sens que le choc est profond. Les matches défilent et les défaites s’empilent… Quelque chose a changé. Sur le court, il a l’air éteint, comme résigné. Son mal‐être se fait sentir. Le guer­rier semble touché au plus profond de lui‐même. Le coup de trop pour le cham­pion. C’est dur de voir un joueur au fond du trou comme cela. Très dur. Je me disais qu’à Roland Garros, la flamme allait certai­ne­ment se rallumer. La magie de la Porte d’Auteuil peut faire bien des miracles… Mais non. Au lieu de cela, les larmes de joie de l’an passé laissent place à des larmes de tris­tesse… Comment ne pas être affecté par une telle situa­tion ? J’ai cette sensa­tion d’endurer avec lui ce calvaire insou­te­nable. On aime­rait lui dire que tout va bien se passer, qu’il va rebondir. Rien n’y fait… La retraite comme échap­pa­toire ? Polo y pense secrè­te­ment, il l’avoue…

Je suis de ceux qu’un tel départ déso­le­rait. Je suis de ceux qui n’oublient pas les joueurs qui ont marqué les grandes heures du tennis fran­çais. Alors qu’aujourd’hui tout le monde a les yeux rivés sur Richard Gasquet et Jo‐Wilfried Tsonga, ce qui est justifié, on devrait pour­tant prendre un moment pour s’arrêter et regarder en arrière. On parle ici de la carrière d’un ancien 12ème joueur mondial, bon sang ! D’un homme qui a fière­ment porté les couleurs de la France en Coupe Davis. D’un mec pour qui chaque parti­ci­pa­tion à Roland Garros est un rêve. Vous lais­se­riez un joueur pareil sortir par la petite porte ? Pour moi il n’en est pas ques­tion. On m’a toujours appris que dans la vie, quand un homme est à terre, il faut lui porter secours. Polo, je te soutiens et te soutien­drai. Je t’en supplie, ne baisse pas les bras, continue à te battre avec ton cœur, comme tu l’as toujours fait. Tu nous feras encore rêver, c’est sûr.