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Les 8 moments dingos de l’Open d’Australie… (2÷2)

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L’Open d’Australie, c’est fini ! Ce sont deux semaines très, très intenses qui s’achèvent pour la rédac­tion de Welovetennis qui a essayé de vous faire vivre l’évé­ne­ment au quoti­dien avec son regard, souvent décalé, sa verve bien à elle, sa vision de la petite balle jaune. Mais quels ont été nos temps fort au cours de ces 15 derniers jours ? Voici la deuxième partie de notre top 8. Magnéto.

4. Et Dame Ivanovic détruisit la Reine Serena
En poste à 05h00 du matin ce dimanche 19 janvier (et oui, il faut bien être au garde‐à‐vous !), les yeux encore fati­gués, je me suis attelé à la tâche sur mon magni­fique Asus. Dans mon esprit, il deve­nait impor­tant, pour ne pas dire primor­dial, de traiter le résultat du huitième de finale de Serena Williams face à Ana Ivanovic. Une forma­lité certai­ne­ment pour l’ogresse améri­caine ! La jolie serbe n’étant plus ce qui avait fait d’elle une domi­na­trice en devenir du circuit en 2008. Et pour­tant, et pour­tant… Quelle n’a pas été mon immense surprise de décou­vrir Ana et ses yeux bleus domi­nant la numéro un mondiale et s’ap­pro­chant à grands pas d’une quali­fi­ca­tion pour les quarts ! L’œil plus alerte face à cet événe­ment impré­vi­sible, je n’ai pu réprimer le besoin de faire partager à travers un furtif live ce qui s’ap­pa­ren­tait à un trem­ble­ment de terre. Car par delà l’éli­mi­na­tion de la favo­rite incon­tes­table, le retour au premier plan d’Ivanovic repré­sen­tait quelque chose de gran­diose ! Elle qui n’avait jamais battue la terreur améri­caine en quatre confron­ta­tions par le passé… Et si ça ne s’est pas passé comme prévu derrière avec le culot d’Eugénie Bouchard, cette perfor­mance restera comme l’une des plus marquantes de la quinzaine.
Simon Alves

3. L’accolade de Stanislas Wawrinka à Rafael Nadal…
Un grand moment, cette acco­lade entre les deux derniers joueurs encore debout à l’issue de cette quin­zaine austra­lienne. Grand, car il fait de Stanislas Wawrinka le premier vain­queur en Grand Chelem inédit hors Big Four depuis 2009 et Juan Martin Del Potro. Grand, car l’image est superbe de spor­ti­vité entre un Suisse et un Espagnol qui s’ap­pré­cient et se respectent – l’un sachant que son adver­saire est blessé, l’autre ne voulant pas lui gâcher son moment. Grand, car le symbole est fort : le Big Four a litté­ra­le­ment explosé au cours de ces deux semaines. Alors, évidem­ment, la finale n’a pas forcé­ment été à la hauteur, même si, de toute façon, nous ne nous atten­dions pas à une immense rencontre puisque la majeure partie d’entre nous voyait un Nadal impla­cable. Mais l’in­ten­sité émotion­nelle d’un tel événe­ment est indé­niable : je ne pour­rais vous dire le nombre de textos que j’ai reçus s’ex­cla­mant, étonnés, « Nadal n’a pas gagné ! ». J’ai passé mon dimanche à faire décou­vrir à tout ce petit monde‐là le jeu splen­dide du Suisse, souvent inconnu de ceux qui sont un peu éloi­gnés de l’ac­tua­lité. L’incrédulité l’a emporté tout au long de la matinée du côté de la Rédaction. Le premier set énorme de Wawrinka. Le problème de Nadal et ce deuxième set impro­bable qui s’en­suit. La cris­pa­tion du Vaudois et son adver­saire qui sort un peu la tête de l’eau, lâchant ses coups, repre­nant du poil de la bête à mesure qu’il gagne des points. Et cette ultime manche qui consacre l’homme de l’ombre du tennis helvète et le voit passer de lieu­te­nant de Roger Federer au grade de général. un mot, un seul : grand !

RCV

2. Federer monte sur le Murray et retrouve de la hauteur

Roger Federer‐Andy Murray. C’est l’af­fiche proposée en quarts de finale à Mebourne. Avant même le début du face‐à‐face, l’at­tente se fait grande. Outre le stan­ding des prota­go­nistes, ce sont surtout deux reve­nants qui s’af­frontent. D’un côté le Suisse, de retour à un niveau plus adéquat à sa stature après une année 2013 aussi diffi­cile que blanche (une seule victoire, à Halle). De l’autre, le tenant du titre de Wimbledon tout juste revenu d’une opéra­tion après de longs mois de déli­ca­tesse avec son dos. Dès les premiers points, le ton est donné. Roger est dedans et en impose. Comme avant. Le Bâlois accule l’Ecossais qui ne rétorque que par inter­mit­tence avec quelques coups divins. Federer est au‐dessus et mène deux sets à rien lors­qu’il connaît une baisse de régime concor­dant avec le regain de forme de Murray. Andy donne tout, peut‐être un peu trop, et arrache la troi­sième manche au tie‐break. Mais derrière, Roger ressort son incroyable palette de coups et étouffe son adver­saire. Le match est plié en quatre sets 6–3 6–4 6–7 6–3 au terme d’un match d’ar­tistes mais l’es­sen­tiel est ailleurs. Roger est de retour et semble en mesure d’embêter Rafa en demi. Murray, lui, va mieux et devrait retrouver son niveau d’ici peu. 
Anton Braün

1. Wawrinka, l’ex­ploit monumental !
Oui, l’ex­ploit. S’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait lui. Ce mardi 21 janvier, Stanislas Wawrinka réalise une perfor­mance majus­cule, que Welovetennis salue de ce titre écla­tant : S‑E‐N‐S‐A‐T‐I‐O‐N‐N‐E‑L ! Car Novak Djokovic était l’homme à battre, à Melbourne. La terreur. Le grand monstre, celui qui nourrit vos cauche­mars les plus intimes et vous fait souiller vos draps trempés d’une urine effarée. Le triple tenant du titre et quatre fois vain­queur. Le Serbe à la domi­na­tion hégé­mo­nique sur le circuit et sa série de 28 matches sans défaites. Le numéro deux mondial aux 15 demi‐finales consé­cu­tives en Grand Chelem. Ce quart de finale se termi­nant à 9 à 7 dans la cinquième manche restera comme l’un des plus beaux et des plus accro­chés du tournoi. Il se peut que son coach ait encore en travers de la gorge la balle de match… Une volée qui sort avec un court ouvert, une volée indigne d’un disciple de Boris Becker, comme un petit pied de nez. Ce jour‐là, Stanislas Wawrinka entre dans la cour des grands. Il y a un an, il perdait une partie d’an­tho­logie face au même adver­saire. Un an plus tard, c’est lui qui contemple le ciel et lève les bras pour titiller ses étoiles, vain­queur 2–6 6–4 6–2 3–6 9–7. Le Vaudois plonge la Rédaction dans une ébul­li­tion rare. L’événement est capital, excep­tionnel. Il faut être à la hauteur. Gageons que, dans 12 mois, l’on ne manquera pas, à l’heure du bilan, de se remé­morer cette image forte avec une certaine émotion. Non, ce jour‐là n’était pas un jour comme les autres.
Martin Casamatta