AccueilLe blog de la rédac'Coup de gueule : Oui, le double n’est pas assez exposé !

Coup de gueule : Oui, le double n’est pas assez exposé !

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Pendant cette période des fêtes de fin d’année, chaque membre de la rédac­tion vous présen­tera ses coups de coeur et coups de gueule de l’année. Des sujets choisis et présentés avec forcé­ment pas mal de subjec­ti­vité et qui susci­te­ront à coup sur le débat parmi vous. Tant mieux, c’est fait pour ça !

Oui, cela peut surprendre ce premier coup de gueule de la rédac­tion de WLT est là pour dénoncer un fait : aujourd’hui le double n’est pas assez média­tisé. De notre part aussi, je le sais bien, et cela est forcé­ment regret­table. Prenons l’exemple du dernier Masters masculin de Londres. Le tableau de simple ne restera pas dans les annales puisque (presque) tous les matches ont été ennuyeux, si l’on excepte la demi‐finale entre Roger Federer et Stan Wawrinka, où les deux joueurs helvé­tiques « se sont envoyés ». En revanche, les matches de double ont été beau­coup plus exci­tants à vivre et à regarder avec des points incroyables et spec­ta­cu­laires tout au long de la semaine. Bref, un vrai régal. 

Car le double c’est ça : de la tactique, des joueurs au filet, des échanges courts et rythmés et des points qui donnent très souvent des hot‐shots. Bref, tous les ingré­dients pour avoir envie d’en regarder beau­coup plus souvent ! Et puis ce coup de gueule est là‐aussi pour saluer l’immense palmarès que possèdent les jumeaux Bryan. Car là aussi, on ne s’en rend pas assez compte, mais Bob et Mike sont tout simple­ment la meilleure paire de l’histoire. Les Américains ont remporté ensemble 103 titres dont 16 en Grand Chelem et viennent de finir numéros uns mondiaux pour la dixième fois de leur carrière, la sixième fois de suite ! Autrement dit, c’est juste dingue. Et cette perfor­mance est passée inaperçue. Et ça, je le regrette. Dans le même temps, on s’est ennuyé à mourir devant des matches de simple sans suspense. 

Et j’ai envie de vous raconter une anec­dote. Vous allez me dire que c’est un peu mégalo, mais l’histoire reflète bien la person­na­lité des deux Américains. Dans mon jeune passé, j’ai eu la chance de pouvoir être ramas­seur de balles à Roland‐Garros et à Bercy. Un matin au POPB, les jumeaux ont pris de leur temps pour échanger des balles. Un geste simple vous allez me dire, qui prouve l’accessibilité qu’ils peuvent avoir. Et puis, quand on est passionné, on pourra raconter que l’on a tapé la balle avec les meilleurs joueurs de double de l’histoire. Et ça, ça ne s’oublie pas comme ça. Pas sûr que des joueurs de simple l’auraient fait.

Enfin, le double a toujours revêtit beau­coup d’importance dans notre pays. On l’a souvent vu en Coupe Davis. Et curieu­se­ment, ou étran­ge­ment, c’est peut‐être ce qui a fait défaut cette année à Lille face aux Suisses. D’autant plus que la sélec­tion helvé­tique avait mis le paquet en enga­geant pour la semaine, le coach austra­lien, David Mac Pherson, entraî­neur attitré des… Bryan ! Tiens donc c’est bizarre.

On pourra toujours se demander aussi ce qu’aurait été le résultat avec une vraie équipe de double, comme ERV – Julien Benneteau, vain­queurs ensemble de Roland‐Garros, trente ans après Noah‐Leconte. Car oui oui, cette année, des Français ont gagné un tournoi du Grand Chelem ! Cela n’arrive pas chaque année, n’est-ce pas ? Au moment de refermer la page sur la saison 2014, il ne faut pas oublier l’exploit de la paire trico­lore. Le double et ses acteurs méritent beau­coup plus de recon­nais­sance. Il faut être franc, sur certains matches de simple, on s’ennuie ferme. Parfois, il ne se passe rien. Ce n’est pas vous qui allez dire le contraire. En double, cela est plus rare. Voire impos­sible. Après si je modère mes propos, il y a aussi l’aspect « sexy » de la disci­pline. Les joueurs sont inconnus du grand public. Alors à quoi bon en parler ? Ce n’est pas faux. Mais avec le format actuel, les joueurs de double durent. Regardez Leander Paes, 41 ans et toujours sur le circuit. Le simple pour­rait peut‐être regarder ce qui se fait afin de redy­na­miser ces matches. Pour ne pas risquer l’endormissement.

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