Sans être présent aux Antilles, on sent bien à travers les images visibles sur Internet que Yannick Noah est en train de faire monter la mayonnaise. On a beau critiquer le bonhomme qui traîne pas mal de casseroles derrière lui, force est de constater que le choix de partir si loin a été pris pour des raisons très simples. En vrac, et dans le désordre, il s’agit de repartir de zéro, de faire table rase du passé, de créer de l’enthousiasme. Et pour cela, la Guadeloupe est une vraie terre sans repères. Les joueurs découvrent donc une atmosphère, et le stade qui sera plein à craquer devrait aussi leur faire prendre conscience de leurs responsabilités, que porter les couleurs de leur pays n’est pas une simple anecdote.
On est donc loin d’un tour ‘plan plan » en salle qui aurait finalement trop ressembler à un tournoi du circuit. Et c’est là toute la différence. Sous la chaleur, dans l’effort et dans cette ambiance exotique et chaleureuse, les fameux mousquetaires ou plutôt les « mousquitos » vont prendre petit à petit conscience du projet que leur propose leur gourou.
Bien sûr ce n’est pas cela qui obligatoirement vous fait mieux jouer mais cela a l’avantage de cimenter un groupe qui avait été complètement déchiqueté à la suite de Grande‐Bretagne – France où, et maintenant c’est bien connu, Jo‐Wilfried Tsonga avait moyennement apprécié l’idée de jouer sans son pote Richie. D’ailleurs une phrase résonne dans nos têtes, celle que Jo répète constamment à ses proches et qui consiste à affirmer que cette fameuse Coupe Davis, ils la gagneront à 4, un point c’est tout.
Comme Jo est encore le leader, et que Yannick semble croire lui aussi à cette théorie, tout a donc été mis en place pour panser les plaies dès ce premier tour et commencer une aventure de potes, loin de ses proches, juste ensemble, face à un public conquis, et une équipe canadienne moribonde suite au forfait de Milos Raonic.
Mais finalement peu importe car à la fin, on ne retient que le nom du pays qui va soulever le Saladier d’Argent et non la densité de son parcours. Et comme dans un futur proche cette vénérable compétition risque de changer de format, les Bleus ne doivent pas se louper. Si en décembre ce sera le cas, alors personne rappellera la lourde facture des 4,5 millions d’euros pour finalement renconstruire un groupe qui n’a jamais existé.
Publié le mardi 1 mars 2016 à 10:24