Après le record de victoires dans l’ère Open obtenu par Serena Williams aux dépens de sa sœur, Venus, la finale du tableau masculin entre Roger Federer et Rafael Nadal constitue le feu d’artifice d’une édition 2017 de l’Open d’Australie complètement dingue.
Qui l’eût cru ? Lorsque les premiers échanges sont frappés lundi 16 janvier, personne n’aurait parié sur une affiche entre Roger Federer et Rafael Nadal en finale de l’Open d’Australie. Eux‐mêmes ne l’avaient jamais envisagé après une année 2016 marquée par une absence de six mois pour le Suisse et des problèmes au poignet pour l’Espagnol. « Ce jour‐là (lors de l’ouverture de l’académie de Nadal à Manacor), nous n’aurions jamais imaginé être à nouveau en finale d’un Grand Chelem, surtout ici, pour le premier de la saison » a lâché Nadal en conférence de presse. Le rêve est donc devenu réalité. Un rêve totalement impensable il y a encore quelques jours, notamment après la finale de Doha où Novak Djokovic et Andy Murray avaient impressionné le monde de la petite balle jaune.
Première depuis Roland Garros 2011
Au fil des tours et des surprises réalisées par Denis Istomin face à Novak Djokovic et Mischa Zverev face à Andy Murray, l’hypothèse des retrouvailles prenait de l’ampleur. Vendredi, lors de la victoire de Rafael Nadal sur Grigor Dimitrov après presque cinq heures de jeu au terme d’un combat grandiose, les spectateurs de la Rod Laver Arena et les passionnés du monde entier savouraient le retour du duel le plus légendaire du jeu. Chacun a conscience qu’il s’agira d’un moment historique. Federer et Nadal ne s’étaient plus affrontés depuis la finale de Bâle en octobre 2015. Et pour la première fois depuis presque six ans – Roland Garros 2011 – ils s’affronteront en finale d’un tournoi du Grand Chelem. Une autre époque car les deux n’étaient même pas encore trentenaires.
L’histoire semblait être actée : jamais, les deux meilleurs ennemis se retrouveraient en finale d’un Majeur. Mais le tennis aime bouleverser les jugements hâtifs en nous offrant des retrouvailles presque inattendues. « C’est très spécial de jouer Roger en finale d’un Grand Chelem » a confié Nadal. De son côté, Roger Federer n’avait pas caché être « le fan numéro 1 de Rafa » lors de son interview sur le court après sa qualification pour la finale. Le Bâlois avait poursuivi le compliment en conférence de presse : « Rafa est un joueur incroyable. Il est capable de réaliser des coups que personne ne peut faire. Il est unique et il a la grinta. Il possède la capacité de tenir mentalement et physiquement pour faire des longs combats. Il est revenu à plusieurs reprises de blessures. »
Nadal : « Le match sera totalement différent »
Après le concert de louanges, il y a la réalité des faits. Oui, avant ce 35e affrontement, le bilan penche largement en faveur du Majorquin : 23–11. Dans les tournois du Grand Chelem, la balance est également du côté espagnol : 9–2 dont 6–2 en finale. Fidèle à son humilité légendaire, Rafa n’a pas voulu parler d’un ascendant psychologique : « Le match sera totalement différent. Il arrive à un moment particulier pour tous les deux car nous n’avons pas été dans cette situation depuis longtemps. Je ne pense pas au passé. »
Un passé qui ne donnera pas le sourire à Roger Federer. D’ailleurs, nul ne connaît sa réaction après la qualification de Rafa dans la nuit de vendredi à samedi. Cette finale leur offre la possibilité de marquer encore plus de leur empreinte l’histoire du sport. Rafa peut dépasser Pete Sampras avec un 15e titre du Grand Chelem et revenir à deux unités de Roger Federer. Le maestro vise quant à lui un fameux 18e sacre. Mais ce qui fait la différence avec ses précédentes tentatives, c’est qu’il ne s’y attendait pas. Peut‐être un atout pour vaincre le complexe qui le frappe face à Rafa. Mais qu’importe les chiffres et les statistiques avant cette finale, savourons ce moment de voir les deux légendes de retour. La fête sera belle.
Roger Federer (SUI/17) – Rafael Nadal (ESP/9) à partir de 19h30 (9h30, heure française)
À suivre en direct sur Eurosport et en clair sur C8
Publié le samedi 28 janvier 2017 à 18:45