AccueilRoger Federer n'a vraiment rien lâché

Roger Federer n’a vrai­ment rien lâché

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Mené deux sets à zéro par Juan Martin Del Potro, Roger Federer se sort d’une situa­tion bien mal embar­quée pour ensuite dérouler, 3–6 6–7(4) 6–2 6–0 6–3. Touché physi­que­ment, l’Argentin n’a pas pu faire grand chose pour éviter cette défaite. De son côté, le Suisse, sans être génial, se qualifie pour les demi‐finales et attend désor­mais Novak Djokovic.

Ouf ! C’est ce qu’a dû se dire Roger Federer au sortir de son quart de finale face à Juan Martin Del Potro. Ouf, parce qu’il avait face à lui un adver­saire de grand talent. Ouf, parce qu’il s’est retrouvé mené deux manches à rien. Ouf, parce que son niveau de jeu n’est pas encore à 100%. Au regard du match, et surtout des deux premiers sets, force est de constater que le Suisse s’en sort bien. Face à un Argentin posant énor­mé­ment de problèmes avec son grand coup droit et sa belle couver­ture de terrain, Roger ne réussit pas à faire le jeu et perd la première manche en 40 minutes. On croit alors que la machine va se mettre en route, un peu à l’image des matches précé­dents face à Ungur, Mahut et Goffin, contre qui il a laissé un set. La machine a mis plus de temps que prévu.

Car dans le deuxième set, Del Potro continue de prendre le jeu à son compte. Très solide sur sa première balle avec 88% de points remportés derrière, il ne cesse d’agresser son adver­saire. Et quand sa puis­sance ne lui permet pas de remporter tout de suite le point, il monte au filet et fait preuve d’une adresse parfaite (100% de points gagnés à la volée). Sur sa lancée, l’Argentin remporte le tie break avec auto­rité, 7–4, et se retrouve avec deux sets d’avance. Assez pour faire trem­bler le Maître ? La dernière fois que Federer a été mené deux manches à zéro à Roland Garros – c’était en 2009, contre Haas – Federer l’avait emporté. Certaines fois, les séries sont faites pour être stop­pées. D’autres fois, non.

Parce que, faute à un genou dont la douleur semble s’être réveillée, Del Potro baisse le pied. Parallèlement, Roger sent la bonne occa­sion et appuie sur l’ac­cé­lé­ra­teur. Plus solide sur ses mises en jeu que son adver­saire, c’est désor­mais lui qui prend le jeu à son compte et qui vient finir au filet. Grâce notam­ment à un coup droit retrouvé, le Suisse revient à deux sets à un avant de revenir à égalité dans le quatrième. Une manche remportée haut la main, 6–0, où il n’aura pas concédé la moindre faute directe (!) et réussit 13 coups gagnants. De l’autre côté du filet, l’Argentin semble sonné. A l’image de la balle de set, il semble avoir un mal fou à se déplacer et a l’air résigné.

Résigné, pas tota­le­ment. Del Potro réussit à tenir en début de cinquième set mais il est évident que sa balle a perdu de sa superbe et que son physique ne lui permet plus de tenir sur la durée. Plus frais, Federer vient assez tran­quille­ment mettre fin au calvaire du numéro 9 mondial et s’im­pose en 3h15. Inconstant en début de partie, le Suisse a semblé plus à l’aise en même temps que Del Potro bais­sait de pied. Difficile d’éva­luer son vrai niveau dans ce cas‐là. Ce qui est sûr, c’est qu’il se qualifie en demi‐finale Porte d’Auteuil pour la septième fois de sa carrière. Une demie où une vieille connais­sance le retrou­vera, en la personne de Novak Djokovic. Un joueur qui n’hé­si­tera pas à l’achever si l’oc­ca­sion se présente…

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