Dans le numéro 73 de Welovetennis Magazine, nous avons consacré un dossier au tennis russe qui vit un véritable renouveau. Le coach de Daniil Medvedev, Gilles Cervara, sort des clichés que l’on connaît sur cette profession qui reste en mal de reconnaissance. Avec Gilles, pas de chichis ou de faux‐semblants : la parole est claire, nette, précise. Entretien.
Lors de ma présence à votre entraînement, Daniil t’a demandé : « Gilles, tu les allumes quand, les projecteurs ? », alors que c’était le cas depuis le début de la séance. C’est cela, l’humour russe ?
Pas forcément, c’est plutôt l’humour « à la Daniil », qui peut aussi être le mien. C’est un humour de contrepied. C’est notre style à tous les deux, nous sommes sur la même longueur d’onde à ce sujet.
L’idée du Russe dur au mal, est‐ce un cliché ou une réalité chez Daniil ?
Je pense que c’est un cliché. À partir du moment où quelqu’un s’entraîne huit heures par jour, transpire et rencontre des difficultés, cette expression ne me parle pas. Je ne pense pas que cette idée parle à Daniil non plus. Il faut travailler dur, mais au‐delà de travailler dur, il faut surtout travailler beaucoup, mais avec intelligence. C’est cela qui importe, et ce n’est pas à la portée de tout le monde. Nous essayons, Daniil et moi, de tendre vers cela, et ce n’est pas toujours évident.
Peut‐on dire que Daniil a pris le meilleur de son pays et le meilleur du nôtre pour former un cocktail explosif ?
Je ne sais pas s’il a pris le meilleur de chaque pays, mais je pense que l’association des deux cultures fonctionne bien. On ne peut pas véritablement parler de cocktail explosif, mais cela permet effectivement quelques belles initiatives.
Publié le mercredi 4 décembre 2019 à 15:40