Dans le N°84 de We Love Tennis Magazine, nous avons édité le premier épisode de notre série Road to USA. Une séries éditoriale produite en collaboration avec Elite Tennis et la French Touch Académy.
Lors des qualifications de l’Open d’Australie, quatre joueurs formés en université aux Etats‐Unis se sont qualifiés pour le grand tableau confirmant que cette formation est performante aussi pour le très haut‐niveau. Le parcours d’ailleurs du tricolore Arthur Rinderknech le confirme chaque jour.
Nous avions donc logiquement abordé ce sujet dans le magazine et voici ce qu’Antoine Le Doré, nous avait répondu.
Antoine, partir aux États‐Unis pour jouer en université a longtemps été considéré comme une voie de garage, est‐ce toujours le cas ?
Les mentalités évoluent, mais des clichés continuent à circuler. Il y a longtemps eu un vrai malentendu au sujet de ce parcours. On a parlé d’échec alors que c’est tout le contraire, et certains coachs de haut niveau y sont encore tout à fait réfractaires. Mais quand on creuse et qu’on leur présente les différents parcours d’anciens élèves, tout le monde se détend un peu [rires]. Plus sérieusement, partir dans une université n’est plus le fruit du hasard ou un choix par défaut. C’est d’autant plus vrai que les candidats sont de plus en plus nombreux et que le degré d’exigence des universités est de plus en plus élevé. Comme d’habitude, il s’agit de la loi de l’offre et de la demande. Par ailleurs, une vraie concurrence existe entre les universités, mais aussi au niveau mondial pour les candidats, car de plus en plus de joueurs veulent partir, qu’ils viennent du nord de l’Europe ou d’Asie par exemple. Notre travail avec la French Touch Academy est donc d’abord de bien sélectionner les candidats, les éduquer sur le projet US, qu’ils soient convaincus par cette opportunité et très motivés. Allier sa passion pour le tennis à des études de haut niveau est une chance incroyable. J’ai connu ça dans mon parcours de vie et c’est pour cela que je prends ma mission très à cœur. Je ne pense pas qu’un jeune de 17⁄18 ans doive faire un choix entre les études et le tennis, bien au contraire. C’est donc notre rôle de les informer sur ce projet US et de faire en sorte que nos jeunes joueurs et joueuses de tennis puissent devenir des athlètes diplômés.
As‐tu encore du mal à convaincre quand un profil te semble tout à fait adapté à ce défi ?
Il y a vingt ou trente ans, ceux qui partaient étaient de vrais pionniers, ils partaient presque à l’aventure. Charles Auffray, le fondateur de la French Touch Academy, en est un exemple parfait. Aujourd’hui, un véritable engouement se développe au niveau international donc les universités sont très sollicitées. Monter un bon dossier est un atout décisif pour maximiser les chances du candidat et surtout avoir le plus grand choix possible. J’insiste aussi sur le rôle de la famille, car partir aux États‐Unis loin de chez soi n’est pas un choix anodin, c’est un choix familial. Quand nous sentons que la famille et le joueur sont prêts pour ce défi, nous présentons notre façon de travailler avec la French, l’accompagnement que nous apportons, la qualité de la formation tennistique prodiguée au Cap d’Agde. Aujourd’hui, nous parvenons plus facilement à convaincre certains profils, car beaucoup de joueurs sortent de cette filière et ont de beaux parcours professionnels. Certains obtiennent par exemple un MBA, tandis que d’autres parviennent par la suite à faire une carrière sur le circuit ATP. Je pense notamment à Arthur Rinderknech ou encore Cameron Norrie. Au moins, cela rassure tout le monde sur le niveau tennistique universitaire. Dernier exemple en date, Ben Shelton qui s’est lancé sur le circuit après avoir fait un passage au Florida Gators et qui vient tout juste de rentrer dans le top 100.
Publié le vendredi 13 janvier 2023 à 13:25