Nous avons choisi trois témoins dans notre numéro 85 de We Love Tennis Magazine pour décrypter le phénomène Carlos Alcaraz : Jean‐René Lisnard, Philippe Weiss et donc Pierre Bayssat, qui a été le directeur de la marque Tecnifibre.
Pour Pierre, Carlos n’est pas le résultat ou une conséquence du fameux « Big 3 », c’est plutôt le fruit d’une culture.
« Pour moi, Carlos Alcaraz est plutôt le fruit de la culture espagnole du tennis. Depuis que j’observe les Espagnols, j’y vois du respect pour le coach, le jeu, et l’adversaire. Quand ils bossent, ils ne font pas semblant. J’ai vu une statistique qui m’a frappé. Sur les 50 meilleurs relanceurs de tous les temps, il y a 12 espagnols et un seul français (Fabrice Santoro, ndlr). Défendre son terrain, être dur à battre, c’est déjà une qualité première, Carlos a tout ça. L’Espagne a eu des générations de joueurs qui incarnent cet état d’esprit sur le court. Je peux citer Corretja, Moya, Ferrero, Costa, Bruguera, il y en a tellement. Pour moi, si on doit voir d’où vient Carlos c’est dans cette culture espagnole du combat, dans l’entourage des joueurs espagnols où les anciens champions sont très présents et font souvent un travail fantastique. Carlos c’est l’héritier avec en plus des capacités à venir vers l’avant avec un jeu au filet que n’avait pas Nadal. Ce dont je suis sur c’est que l’on va voir du grand tennis sur les prochaines années. »
Publié le mercredi 24 mai 2023 à 09:43