On a beau aimer le combat, on a beau admirer une forme d’opiniâtreté, on a beau louer les valeurs du courage, il existe une limite au delà de laquelle l’effort est vain, au delà de laquelle son aura est égratignée.
Hier, sur le central rempli comme un oeuf à Bastad, Rafael Nadal, éreinté, a livré un match indigne de son statut et de sa légende. Le contraste entre cette finale face à Borges et celle entre Zverev et Fils à Hambourg résumait parfaitement le malaise certain ressenti par tous les fans de l’Espagnol et par ceux qui pensent à juste titre que le statut d’une idole de cette trempe ne doit pas être « lapidé ».
Or, Rafa en est bien là. Son corps est fonctionnel, son coup droit lasso existe toujours mais le poids du temps et des blessures pèsent une tonne quand la balle sort de sa raquette.
Alors, on veut bien croire que le tennis est sa vie, qu’il essaye de clore ce chapitre sur une bonne note, mais on a forcément peur du combat de trop et de la fameuse humiliation.
On ose donc espérer qu’une seule chose, qu’à l’instar de Roger Federer, Rafa puisse dire enfin stop au bon moment car autrement, son agonie entachera sa carrière monstrueuse, car c’est bien sa vitesse de bras, sa puissance que l’on allait admirer.
Nadal sans jambes, sans punch, ce n’est pas Nadal et la gêne de Borges lors de la remise des prix confirme bien que personne n’accepte que Rafa ne soit plus Nadal.…
Publié le lundi 22 juillet 2024 à 09:50