Ils ne sont pas traîtres à leur patrie mais quelques Espagnols sont plus à l’aise sur les surfaces rapides, dont le dur américain, que sur la terre battue. Petite revue des troupes juste avant l’US Open Series.
Vainqueur à l’Open d’Australie et à Indian Wells en début d’année, à Toronto et aux Jeux Olympiques l’année dernière, Rafael Nadal est à l’aise sur dur. Mais il demeure ô combien plus performant sur sa terre natale. Son second dans la hiérarchie espagnol, Fernando Verdasco atteint sa plénitude sur dur ou herbe.
Si le numéro 9 mondial n’a jamais pris un seul set au numéro 2 mondial sur quatre matchs disputés sur terre battue, il lui a d’abord pris une manche sur le gazon du Queen’s. Mais c’est surtout le duel qu’il a disputé face à Nadal en demi‐finale de l’Open d’Australie, conclu sur le score de 6–7, 6–4, 7–6, 6–7, 6–4 pour Rafa, que « Nando » a montré que son jeu était parfaitement adapté aux joutes sur dur.
Autre rare spécimen dans la péninsule ibérique, Feliciano Lopez. L’Espagnol au revers à une main est plus attiré par le filet et les surfaces rapides. 1⁄4 de finaliste à Wimbledon en 2005, 1/8e de finaliste à l’US Open en 2007 tenant la dragée haute à Roger Federer pendant un set et demi perdant finalement en quatre sets, il a également disputé cinq finales dont trois sur dur et une sur terre battue. Son seul titre a été acquis en salle à Vienne en 2004. Lopez a d’ailleurs déclaré que le dur était sa surface favorite, et les résultats sont là pour appuyer ses propos. Feliciano, le dur c’est sa meilleure chance à lui, sa préférence à lui.
Sans avoir le même profil que l’élégant gaucher offensif, David Ferrer a étonnamment obtenu ses meilleurs résultats lors de l’été 2007, où il fut quart de finaliste à Cincinnati, demi‐finaliste à l’US Open, vainqueur à Tokyo. Et sur cette lancée, finaliste au Masters. Au passage, l’Espagnol avait battu des joueurs aussi performants sur ciment qu’Andy Roddick, Rafael Nadal, Davis Nalbandian ou Richard Gasquet.
Dans la lignée des purs terriens venus avec bonheur sur dur, Juan Carlos Ferrero a encore une voix différente. Véritable épouvantail de la terre battue avec Gustavo Kuerten du début des années 2000, l’ancien numéro 1 mondial avait atteint en 2003 la finale de l’US Open, battu en trois sets par Andy Roddick. En net recul depuis cette année là, le natif d’Onteniente obtient désormais ses résultats les plus probants sur dur, voire sur gazon. Quart de finaliste à Wimbledon en 2007 et 2009, Ferrero retrouve toujours des couleurs quand le court s’accélère et à la suite des dernières semaines, il pourrait être une des grosses côtes de cet été américain. Finaliste à Cincinnati en 2006 après avoir battu Nadal, le vainqueur 2003 de Roland Garros a appris la science du jeu sur dur et s’y accommode désormais mieux que sa terre battue natale où son manque de puissance l’handicape trop face aux tout meilleurs joueurs.
L’école espagnole a su muter d’une spécificité de la surface ocre à un jeu devenu multi‐surfaces, voire parfois plus accès sur les surfaces rapides. Les Hispaniques ont su évoluer afin d’être performant d’un bout à l’autre de l’année, quelque soit la surface proposée. Ce qui se vérifiera encore très certainement lors de cette 6e édition de l’US Open Series.
Publié le samedi 18 juillet 2009 à 14:00