AccueilMahut pas si loin de Federer

Mahut pas si loin de Federer

-

Roger Federer se qualifie, 6–3 4–6 6–2 7–5, pour les huitièmes de finale de Roland Garros, en battant un Nicolas Mahut qui n’a jamais lâché. Le Français, jouant l’of­fen­sive à tout‐va, a – un peu – fait douté le Suisse et est tombé sur un adver­saire qui, malgré tout, a du mal à véri­ta­ble­ment convaincre depuis le début du tournoi.

Certains pensaient que Nicolas Mahut allait jouer ce match face au Maître en mode exhi­bi­tion, et que le plaisir pren­drait le pas sur le sportif. Il suffit de regarder le score, 6–3 4–6 6–2 7–5, pour s’aper­ce­voir que la prome­nade de santé promise à Federer est vite devenue une course à obstacles. Car, oui, et il l’avait annoncé ce matin, Mahut a joué son va‐tout. Crispé en début de partie, le Français cède la première manche en 29 minutes, 6–3. Mais, une fois cette première demi‐heure passée, Nico se libère tota­le­ment. Au point de réaliser l’ex­ploit de prendre un set à Roger, en réali­sant le break à 5–4.

Au tableau d’af­fi­chage, ça donne un set partout. Sur le terrain, ça donne des attaques en veux‐tu, en voilà. Chiffre impres­sion­nant : 36% du nombre total des points s’est joué à la volée ! Alors, même si à ce petit‐jeu là Mahut se montre le plus entre­pre­nant (53 montées), c’est le Suisse qui se montre le plus adroit avec 69% de réus­site au filet. Cela nous donne un flori­lège de beaux points, grâce à deux joueurs ayant une main plus que subtile.

Mais Nico n’est pas venu pour faire le show. Sur la quasi‐totalité des points marqués, le Français serre le point, se tourne vers son clan, serre les dents. Après une petite décom­pres­sion dans le troi­sième set, perdu 6–2, il tient la dragée haute à Roger dans le quatrième. Les deux joueurs se répondent coup pour coup jusqu’à 5–5, moment choisi par le Suisse pour breaker son adver­saire et ensuite dérouler dans le dernier jeu. Pourtant, Mahut aurait pu croire à un cinquième set, lui qui a eu une balle de set à 5–4.

Alors, c’est vrai que la terre battue n’est pas sa surface favo­rite, qu’elle n’est pas favo­rable à son jeu d’at­taque, mais Nico aura au moins le mérite de s’être battu jusqu’au bout et d’y avoir cru. Ces valeurs sont d’ailleurs deve­nues monnaie courante avec les Français et les Françaises sur ce Roland Garros, comme en témoignent les exploits signés Mathieu et Razzano.

De son côté, même s’il n’a pas tota­le­ment convaincu, une nouvelle fois, Federer a eu un aperçu de la marge de manoeuvre dont il dispose. Il a quand même réussi deux fois plus de coups gagnants que son adver­saire et trois fois plus d’aces. De plus, il dispose d’un prochain tour plutôt favo­rable, avec le jeune David Goffin. Une oppo­si­tion qui pour­rait lui permettre d’ef­fec­tuer les réglages restant, avant de sûre­ment affronter le vain­queur de Del Potro‐Berdych. Et là, le moindre set laissé en route pour­rait lui être fatal…