Ce sont de grands sourires qu’affichent nos collègues asiatiques, venus en nombre pour suivre le parcours de leur championne Na Li. La Chinoise, est revenue sur sa qualification pour sa première demi‐finale à Roland Garros, en conférence de presse, qui s’est déroulaée dans une ambiance particulièrement légère et détendue. L’occasion d’apprendre aussi que dans le petit milieu du tennis féminin, il existe un petit « joke » qui circule sur les joueuses habillées par la « virgule ». Extraits.
Votre niveau de jeu était très fort des 2 côtés. Vous avez été ravie de pouvoir conclure de manière magistrale comme vous l’avez fait aujourd’hui ?
Il y a 2 jours, j’étais qualifiée. J’étais donc déjà ravie. J’ai eu deux balles de match et je me suis dit : « que faut‐il que je fasse ? ». Et après avoir gagné le match, je me suis dit : « Wahou, je vais jouer demi‐finale à Roland Garros ! » et je n’y avais jamais pensé auparavant. Je pensais ne pas être si bonne sur terre battue. Mais les choses ont un petit peu changé maintenant.
Certaines personnes d’après vous disent que vous ne savez pas jouer sur terre, est‐ce que vous pensiez être aussi bonne que cela sur terre ?
Vous pensez que je ne suis pas bonne ?
Non, il y a des gens qui l’ont dit.
Oui, il y a des gens qui l’ont dit, j’espère qu’en me voyant jouer les demi‐finales ils vont changer d’avis.
Avez‐vous toujours pensé être capable d’aller si loin, saviez‐vous que vous étiez capable de jouer si bien sur terre ?
Non. Je n’ai jamais pensé que je pourrais un jour atteindre les demi‐finales ici à Roland Garros. Sur les trois autres Grand Chelem oui, mais pas ici. Parce que sur terre battue, il faut savoir glisser, il faut imprimer beaucoup d’effets à sa balle, mais vous savez en Asie on joue beaucoup comme ça. Mais d’un autre côté, c’est vrai que les meilleures surfaces pour nous, ce sont les surfaces dures. Ceci étant, après ce tournoi, je pense que tous les asiatiques auront plus confiance en eux pour jouer sur de la terre.
À quel moment avez‐vous commencé à comprendre que vous pouviez très bien jouer sur terre ? Y a‑t‐il eu un tournoi auparavant ou un match où vous vous êtes dit : « j’aime bien la terre, et je peux bien jouer sur cette surface » ?
Avant Roland Garros, j’ai joué Madrid et Rome niveau demi‐finale dans les deux tournois et tout d’un coup, je me suis dit : « Oui, je peux jouer sur terre ! » J’ai gagné pas mal de matchs sur terre, mais je ne me faisais toujours pas confiance sur terre. Vous savez, quand il y a plein de gens autour de vous qui vous disent « tu n’es pas bonne sur terre, tu n’es pas bonne sur terre », quand on vous le dit 9 ou 10 fois, vous vous dites « Ah, je suis pas bonne sur terre ». Et là mon équipe m’a dit : « tu joues bien, pourquoi tu ne te fais pas confiance ? « . Et finalement, la terre c’est une bonne surface.
Vous avez joué contre deux joueuses qui frappent très très fort : Kvitova, aujourd’hui Azarenka et la prochaine fois Sharapova qui elle aussi cogne très fort dans la balle et qui n’est pas connue pour être une excellente joueuse sur terre. Que pensez‐vous de ces joueuses ?
C’est toujours difficile de jouer contre ce genre de joueuses. Toutes les joueuses Nike… on en blague quelquefois en se disant : » Elles sont en haut du classement, mais dans la moitié basse ». Bien sûr, c’est une blague. Ceci étant pendant le match, ces trois joueuses frappent très très fort la balle. Ce n’est pas comme les joueuses européennes ou espagnoles (sic) qui liftent plus, qui font plus d’amorties, qui mettent plus d’effets dans la balle. Donc, c’est bon pour moi, je n’ai pas à courir beaucoup.
Vous préférez une joueuse qui joue plat et qui aime conclure les points ?
Moi, je n’aime pas les joueuses comme les espagnoles qui jouent des amorties, des lifts. Je dois toujours courir et frapper la balle, je déteste ça, moi je n’aime pas bouger (rires).
De votre envoyée spéciale à Roland Garros
Publié le mercredi 1 juin 2011 à 16:58