Posté à 13h00, reproposé à 17h45
Rafael Nadal est convalescent depuis maintenant trois mois. Très handicapé par son genou, le Majorquin espère quand même revenir au plus vite. Il s’est livré au Daily Mail sur son retour, ses convictions et son avenir. Un Nadal prudent et à la fois critique sur son sport.
Rafa a le spleen. C’est compréhensible quand on aime et vit son sport comme le septuple vainqueur de Roland Garros. Mais là le temps commence vraiment à devenir long. Il explique notamment au Daily Mail que le moment le plus difficile de sa convalescence n’est pas forcément l’US Open… « Pour moi les Jeux Olympiques, c’était très dur. J’étais très, très triste pendant trois semaines. J’avais la chance de porter le drapeau espagnol. C’est une chose qui arrive seulement tous les quatre ans. Rater l’US Open aussi était dur mais vous savez que vous aurez plus de chances de le jouer à nouveau ». Patriote le Nadal ? Plutôt pressé dirons‐nous. Le joueur de 26 ans sait que le temps court et que le temps ne se rattrape pas comme ça. Rappelons que le Majorquin a annoncé récemment qu’il pourrait arrêter sa carrière dans cinq ans. « Les Jeux Olympiques, c’est tous les quatre ans et vous ne savez pas combien de fois vous allez pouvoir les jouer. Je vais travailler très dur pour être à Rio dans quatre ans. J’ai 26 ans et demi, j’adore la compétition, jouer au tennis et jusqu’ici c’était une saison au cours de laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir, plus que toutes les autres. J’ai la motivation pour revenir et c’est ce que j’essaye de faire. »
Mais tout ça maintenant, c’est loin, c’est très loin. Rafa regarde devant. Il travaille dur chaque jour pour revenir à son meilleur niveau. « La seule chose qui m’intéresse est de revenir à 100 %. Je ne veux pas continuer à jouer chaque jour avec des doutes, sans savoir si mon genou va répondre à mes attentes ». Prudence est mère de vertu dit‐on. Et prudence rime avec performance. Souvent miné par les blessures, l’Espagnol sait maintenant qu’il devra faire beaucoup plus attention à l’avenir. Il s’est par ailleurs fixé un but afin de motiver son retour. « J’espère que vous me verrez en Australie. C’est mon but principal, de revenir juste avant au Quatar, mais je ne peux pas vous assurer que ça arrivera ».
L’âge de la raison pour le fougueux démolisseur de terre battue ? « Etait‐ce une erreur de joueur à Wimbledon ? Peut être, mais quand vous jouez bien c’est dur de s’arrêter. A Roland Garros j’ai eu à jouer avec des anti‐inflammatoires pour oublier la douleur. Après ça je me suis senti vraiment mal. Mon entraînement avant Wimbledon était terrible. J’ai joué le premier tour avec des injections, sinon ça aurait été impossible. Ca n’aide pas mon genou ». Il n’y a pas que ça, si l’on écoute les critiques de Rafael Nadal. On le sait, il est beaucoup plus à l’aise sur l’ocre et la poussière. Il est même le meilleur sur cette surface. Il n’est donc pas étonnant de le voir pointer du doigt les surfaces dures et évoquer l’idée de ne plus évoluer dessus. « Je ne peux pas prétendre que je ne jouerait plus sur dur quand deux des Grands Chelems se jouent dessus, mais c’est une erreur dans notre sport. Vous ne voyez pas de footballeurs jouer sur des surfaces dures, ou des joueurs de basket. Ces sports avec des mouvements rapides. Ca ne changera pas pour moi et ma génération. Les courts durs sont vraiment néfastes pour le corps. Je sais que le sport est un business et créer ce genre de courts est plus plus facile que la terre battue ou le gazon, mais je suis à 100 % sûr que c’est une erreur. J’aurai peut être à jouer plus sur terre battue qu’avant mais il n’y a pas vraiment beaucoup d’autres options ».
A 26 ans et avec une carrière déjà bien remplie, peut‐on vraiment en vouloir à Rafa de devoir faire des choix ?
Publié le mardi 25 septembre 2012 à 17:45