Après avoir, tradition oblige pour le vainqueur de l’édition précédente, participé au tirage au sort, Rafa s’est rendu en salle de presse pour confier ses impressions à l’abord d’un Roland Garros qui s’annonce particulièrement compliqué pour lui. Battu à deux reprises sur terre battue, en finale de Madrid et Rome, par un Novak Djokovic intenable, Rafa fait profil bas et tente de faire glisser la pression sur les épaules du Serbe…
Vous vous considérez comme le favori pour gagner ce tournoi ?
Non. Je pense que le favori est Djokovic. L’année dernière, il y a 2 ou 3 ans, vous me posiez la même question. Je n’ai jamais pensé être le favori. Quand on arrive dans un tournoi, chaque tour est difficile, chaque match est difficile. Envisager gagner le tournoi avant même d’avoir joué le premier tour est pour moi arrogant.
Quand vous étiez à Rome, vous avez dit qu’après Madrid vous étiez triste d’avoir perdu contre Novak. Après Rome, avez‐vous pensé la même chose ?
C’était différent après Rome. A Madrid, je n’avais pas bien joué. Même si le score était plus serré, à mon avis le niveau de jeu de ce match n’était pas très élevé. A Rome, à mon avis, j’étais plus près de lui. Le score était sec, 6–4 6–4 ; mais au deuxième set j’ai eu beaucoup de chances de remporter le set. En ce moment, il joue avec une confiance extrême en permanence. Ce qu’il a fait, c’est vraiment remarquable et difficile à refaire d’ailleurs. Je le félicite.
Cela modifie votre façon d’aborder ce tournoi cette année, le fait d’avoir perdu deux fois contre lui ?
Non, de toute façon, je ne pourrai le rencontrer qu’en finale, éventuellement. Si je suis à la finale, ce sera déjà un très, très beau résultat pour moi. Je vais me concentrer sur le fait de bien m’entraîner, de bien jouer, contre Isner au premier tour. Je vais me concentrer là‐dessus. Si j’y arrive, j’espère avoir des chances d’arriver dans les derniers tours. Sinon, je me retrouverai à la maison à regarder le tournoi à la télévision.
Si vous comparer le Novak d’il y a 2 ou 3 ans au Novak d’aujourd’hui, est‐ce le même joueur ?
Sur le plan technique, je ne pense pas qu’il a changé beaucoup de choses. Maintenant il joue beaucoup mieux en défense. Quand on est en confiance comme il l’est en ce moment, on progresse sur tous les coups. C’est ce qu’il a fait. Beaucoup de choses dépendent de la confiance. Tout le monde connaît Novak, tout le monde sait qu’il peut être un excellent joueur. Mais il était le même il y a 3 ans. Simplement, maintenant, il est lancé dans une série de victoires. Il a confiance en lui de plus en plus. Sur le plan du jeu en lui‐même, il y a une limite au progrès que l’on peut faire. On ne peut pas changer complètement son jeu.
Auriez‐vous voulu jouer différemment contre Djokovic pendant ces deux matchs ? Si vous deviez le rencontrer ici…
C’est toujours pareil, quand on perd, il faut trouver des solutions. Il faut trouver des choses différentes à faire mais c’est difficile de faire des changements importants. On peut ajuster certains coups, certaines choses. Je ne pense pas à tout cela. Penser à Djokovic à ce stade serait une grosse erreur. Il est possible que je ne joue jamais ce match.
Vous allez jouer Isner au premier tour, quels problèmes peut‐il vous poser ?
C’est un joueur que l’on n’aime pas rencontrer au premier tour parce que son jeu est très dangereux. Il a un service excellent. On verra bien. Il faudra que je reste concentré tout le match, concentré sur ce que j’ai à faire. Je vais attendre le bon moment.
Alors qui est vraiment le favori : Nadal ou Djokovic ?
De votre envoyée spéciale à Roland Garros.
Publié le vendredi 20 mai 2011 à 15:47