CNN a rencontré Rafael Nadal, à Cozumel, au Mexique, où il a racheté un hôtel de luxe. Un entretien face‐à‐face, très décontracté, dans lequel Rafa balaie des sujets plutôt vastes : son absence, Roland Garros, le dopage… et la retraite.
Don Riddell : Avez‐vous déjà pensé à l’éventualité de devoir prendre votre retraite (pendant votre absence) ? En êtes‐vous arrivé à ce stade ?
Rafael Nadal : Non. Non, je suis toujours très positif et les médecins ne m’ont jamais dit cela. Ce n’est pas vrai. J’ai encore des douleurs au genou, j’ai juste besoin d’un peu de temps pour être sûr à 100 % que tout ira bien, que tout sera parfait et que je serai en mesure de jouer des matchs à 100 %, mais cela fait partie de nos carrières, pas vrai ? Nous sommes des athlètes professionnels. Nous repoussons toujours plus loin les limites de notre corps.
Don Riddell : Lorsque votre douleur au genou se fait sentir quand vous jouez, est‐ce que cela affecte votre mental ?
Rafael Nadal : Oui, bien sûr.
Don Riddell : Comment ?
Rafael Nadal : Eh bien, tu sais que parfois, il t’est impossible de calmer la douleur, de la maîtriser (…) Quand tu te casses une jambe, quand tu te casses un bras, tu sais que cela va te prendre, par exemple, six mois. Alors, tu te prépares mentalement, les deux premiers mois, je vais faire ceci… et puis les deux mois suivants, ceci… le cinquième mois ceci et le sixième mois, voilà ce que je vais faire. Mais dans ce genre de blessures, c’est un peu plus difficile parce que tu ne sais pas toujours ce qui va se passer.
Don Riddell : Autre chose maintenant : récemment sur CNN, j’ai à maintes reprises évoqué les choses négatives dans le sport, notamment le dopage. Que ressentez‐vous lorsque ce sujet revient sur le tapis encore et encore ? Comment réagissez‐vous à cela ?
Rafael Nadal : Très mal. Vous savez, c’est quelque chose, dont je n’aime pas vraiment parler. Parce que cela a fait beaucoup de mal à l’image du sport et que quelqu’un comme Armstrong était une idole pour la plupart de ceux qui aiment le sport. Et au final vous vous apercevez que rien de tout cela n’était vrai, vous voyez ? C’est vraiment très décevant. Aussi je pense que nous devons travailler tous ensemble et dans la même direction pour changer la situation. C’est quelque chose qui ne peut pas continuer comme ça.
Don Riddell : Où vous voyez‐vous dans un an ?
Rafael Nadal : J’espère que d’ici un an, je serai ici même à me préparer pour les tournois … et que je jouerai au tennis.
Don Riddell : Qu’est-ce que Roland Garros et les Internationaux de France signifient pour vous ?
Rafael Nadal : J’ai gagné mon septième titre l’an dernier, aussi cela a été tout simplement incroyable pour moi. C’est quelque chose que je n’aurais jamais imaginé, donc je suis très heureux de ce que j’ai fait là‐bas. C’est quelque chose dont je n’aurais jamais rêvé.
Don Riddell : De vos sept titres, quel est votre préféré et compte tenu de tout ce qui vous est arrivé, ne pensez‐vous pas que le huitième pourrait devenir votre préféré ?
Rafael Nadal : Je ne sais pas si le huitième pourrait devenir mon préféré, je ne sais pas s’il y aura un huitième, alors…
Don Riddell : Vous êtes quelqu’un de positif, allez !
Rafael Nadal : Je suis positif mais je ne suis pas arrogant ! (Rires)
Publié le vendredi 22 mars 2013 à 12:34