Sur www.tennis.com, le chroniqueur Peter Bodo pose une question intéressante : Novak Djokovic n’aurait-il pas intérêt à stopper sa saison dès maintenant ?
« Je devais un peu plus forcer que d’habitude à cause de ma blessure. Je la ressens depuis l’US Open et j’ai toujours peur qu’il arrive quelque chose à mon épaule. » Les mots de Novak Djokovic, à l’issue de sa défaite face à Kei Nishikori, à Bâle, témoignent d’une fin de saison difficile sur le plan physique – mal de dos, blessure à l’épaule… L’ami Novak a disputé 71 matches, cette année – seuls Rafael Nadal et Janko Tipsarevic font mieux. En faute ? Ses performances en Grand Chelem et Masters 1000, les tournois les plus longs et les plus durs, car plus relevés. Limitant ses participations en ATP 250 et 500 au strict minimum, il a joué 82% de ses matches, cette saison, dans les catégories supérieures. Les années précédentes, ce pourcentage se portait à environ 60%, car Djokovic disputait le double ou plus d’épreuves inférieures. Néanmoins, le nombre de rencontres jouées à l’année est sensiblement similaire en 2011, 2010 et 2008, aux alentours de 80. Annoncé à Bercy, puis au Masters de Londres, il part sur les bases d’un total global identique.
Que peut‐on en conclure ? D’une part que Novak Djokovic a adapté, cette saison, son calendrier à ses résultats, l’épurant des épreuves mineures et l’allégeant en termes de tournois – 15, pour le moment, contre 20 et 23 en 2010 et 2009. D’autre part qu’il s’expose, certainement, un peu plus aux blessures : son jeu étant passé dans une dimension physique supérieure, son corps faisant l’expérience du rythme imposé par les victoires constantes, on peut imaginer que, si Novak ne bénéficie pas de périodes de repos plus importantes que les années précédentes, ses chances sont moindres d’éviter la casse.
Djoko, « l’intersaison sera très courte ! »
Dans cette idée, Peter Bodo suggère au Serbe un choix très osé : déclarer forfait pour le reste de la saison, tirant ainsi un trait sur Bercy et le Masters. « L’intersaison sera très courte si tu (Novak Djokovic) ne le fais pas et tu as quelques petites échéances relativement importantes dès le début de l’année 2012. » Le chroniqueur ajoute qu’« il serait dommage de le voir encore abandonner d’ici la fin de la saison, ou perdre deux matches ou plus, parce qu’il n’est pas en forme ». « L’épopée de Djokovic, en 2011, l’a laissé avec bien peu d’essence dans le réservoir, physiquement parlant, mais émotionnellement également. Rappelez‐vous que le Masters est un tournoi par poules ; là‐bas, il peut encore perdre trois rencontres. »
Ne pas s’aligner sur ces ultimes épreuves pourrait donc paraître un choix de la raison. D’autant qu’on connaît la propension du Serbe à se blesser… ou se sentir blessé. Bodo nous rappelle, au passage, les fragilités de Novak Djokovic, pas loin d’être « hypochondriaque avec ses implacables et combinées blessures et allergies ». On sait que les blessures sont des avertissements, le corps qui nous dit « stop ». Il ne faudrait pas que la nouvelle forme de Djoko, cette année, qui nous a donné l’impression, jusqu’à Wimbledon, d’en faire un « homme de fer », l’amène à se sentir invincible, capable de supporter n’importe quelles douleurs ou blessures. Peter Bodo prend l’exemple, peu réjouissant, du cheval qui galope, galope, galope, sans se rendre compte qu’il s’épuise… et finit par mourir.
A la Rédaction, on n’ira pas dans ces extrêmes pour juger la situation du Serbe. Peut‐être est‐il à un moment charnière, tant de cette saison, que de la prochaine – avec l’idée de repartir ou non du bon pied en 2012 –, mais on lui fait confiance pour savoir gérer ses aléas physiques. D’autant qu’avec ses problèmes passés – les allergies et les blessures que Bodo nous remémore –, il semble, plus que tout autre, sensibilisé à l’écoute de son corps. En témoignent ses abandons : il préfère stopper plutôt que tirer sur la corde – on voit de suite venir les anti‐Djokovic avec leurs gros sabots, affirmer qu’il simule et qu’il jette l’éponge pour éviter de perdre à la régulière… on n’a pas envie d’entrer dans cette polémique !
Alors : to stop or not to stop ? That is the question. L’idée émise est intéressante… et le débat ouvert.
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Djokovic jouera
Djokovic forfait ?
Publié le lundi 7 novembre 2011 à 18:48