Dominika Cibulkova s’offre le scalp (6−0 ; 6–2) de Maria Sharapova en quarts de finale de Roland Garros et réalise ainsi la meilleure performance de sa carrière en Grand Chelem. En conférence de presse, la Slovaque, sur un petit nuage, avait encore du mal à réaliser la performance qu’elle venait de réaliser quelques minutes auparavant sur ce court Suzanne Lenglen…
C’était incroyable. On n’y croyait pas. Pouvez‐vous expliquer ce qui s’est passé ?
C’était encore plus surprenant pour les gens qui ne me connaissent pas, peut‐être surprenant pour la foule, le public. Mais aujourd’hui, mon jeu était très solide à partir de la ligne de fond de court. Je crois que je n’ai pas fait de faute directe, pas beaucoup. J’ai bien retourné. Mon service n’était pas très bon aujourd’hui, pas le meilleur. Je savais que je pouvais jouer mon jeu très solide, que, dans ce cas, je la ferais se déplacer beaucoup sur le terrain. Si je jouais bien, ce qui a été le cas, j’avais une chance.
Cela a‑t‐il été difficile de terminer le match, notamment avec la foule, qui n’était pas contre toi, mais, c’est vrai, plutôt pour Maria ?
C’était difficile. A 30⁄40, dans le deuxième set, je savais ce que je pouvais faire. Je me suis dit : « Je peux battre Sharapova 6⁄0 6⁄0 pour aller en demi‐finale. » J’étais en état de choc. Je ne me rendais pas compte de ce qui arrivait. Elle a bien lâché ses coups, c’est passé à 5⁄2. Je savais que je servais derrière et que je devais gagner le jeu. Sinon, cela aurait été trop dur, 5⁄3, 5⁄4. Cela pouvait serrer le score. Le public était là. J’étais surprise, parce que cela ne m’était jamais arrivé. Il y avait tellement de personnes qui s’exprimaient, il n’était pas contre moi, mais voulait que Sharapova aille plus loin, qu’elle me batte. Il voulait voir un match un peu plus long aujourd’hui. Au début, cela m’a un peu énervée. Je me suis dit : « Pourquoi sont‐ils contre moi ? Qu’est‐ce que j’ai fait ? » Je me suis rendue compte que ce n’était pas le cas, qu’il ne fallait pas penser comme cela. Après le match, mon agent m’a dit de ne pas le prendre de façon personnelle. Peut‐être que la foule voulait que le match continue.
Tu es très rapidement rentrée dans le match. Etait‐ce ce que tu voulais faire, aller rapidement contre Maria ?
C’est assez habituel chez moi. Cela fait partie de mon jeu. C’est ainsi que je joue. Je joue rapide sur le court. C’était la tactique aujourd’hui, justement, rentrer directement dans le jeu, jouer bien des balles longues pour qu’elle bouge beaucoup, ne pas avoir peur d’elle. D’abord, 3⁄0, je savais que si je renvoyais toutes les balles, j’avais des chances à saisir.
Tu as dit au début que c’était surprenant plus pour le public que pour toi. 6⁄0, 5⁄0, il y a de quoi surprendre…
Ne vous méprenez pas. Vous m’avez posé la question, je n’étais pas surprise de mon propre jeu. Lorsque c’était 6⁄0, 40⁄30, je me suis rendue compte de ce qui se passait. 6⁄0, 5⁄0, j’ai dit c’est trop contre Maria. C’est là que j’ai perdu la première balle de match, parce que j’ai commencé à réfléchir. J’ai dit que j’étais surprise, c’est vrai, mais à la fin du match, pas au début, lorsque j’ai compté les points. Sinon, je n’étais pas surprise. J’ai commencé à penser à partir de ce moment‐là, 6⁄0, 5⁄0, 40⁄30.
Tu as bien joué contre elle à Rome.
Oui. J’ai perdu en finale à Amelia Island et à Rome contre elle. C’était un match très serré. Je menais en 3 sets 3⁄0, 40⁄15. Nous étions proches. J’aurais pu la battre. C’est là que j’ai pris ma revanche.
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Publié le mardi 2 juin 2009 à 19:11