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SD – Stosur : « Plus de positif que de négatif aujourd’hui »

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Samantha, lors­qu’il y avait 25, il y a eu un gros chan­ge­ment au tie‐break, que s’est‐il passé au troi­sième set ?
Au début, on servait bien toutes les deux. Après, j’ai eu cette balle de break, à 4030. J’aurais dû peut‐être me concen­trer et ne pas prendre la balle en revers, elle a très bien servi et ensuite elle a perdu son enga­ge­ment. Je pensais que tout pouvait changer. Il y avait 42 en sa faveur, j’ai essayé de me battre jusqu’au dernier point. Ce n’est pas facile dans un tie‐break de revenir sur une joueuse comme elle.

Comment se prépare‐t‐on en tant que profes­sion­nelle pour cette situa­tion ? C’est la première fois que tu arrives à ce niveau.
Il n’y a rien de spécial. C’est la première fois que je suis en demi‐finale. On ne sait pas comment on va se préparer. J’ai joué de grands matches avant ce tournoi, en quarts de finale et hier notam­ment, des finales en double, double mixte, etc. On ne sait pas à quoi s’attendre. J’ai bien géré cette occa­sion, ce moment. Je me sentais bien physi­que­ment et menta­le­ment. J’ai tiré mes meilleurs coups, je les ai lâchés. J’ai peut‐être été submergée par l’événement.

Combien de temps cela va‐t‐il te prendre pour surmonter cette décep­tion, pour te rendre compte de ta réus­site dans le tournoi ?
J’ai perdu, je suis déçue. Mais il y a telle­ment d’as­pects posi­tifs cette semaine et notam­ment dans ce match§ Je sais que j’ai passé deux très bonnes semaines ici. Je vais attendre avec impa­tience la prochaine fois. Il y a plus d’as­pects posi­tifs que néga­tifs aujourd’hui.

Tes proches ont forcé­ment suivi ton fabu­leux parcours
Ma mère m’a envoyé un e‑mail et m’a dit : « Je t’ai soutenue, j’ai crié ». Ils ont tous aimé cela dans ma famille. J’ai reçu beau­coup de texto, d’e‐mails. Ma famille, mes amis et tous les autres de mon clan m’ont soutenue.

Que vas‐tu garder de ce tournoi en vue de Wimbledon ?
Je n’ai pas pensé à Wimbledon, c’est encore trop tôt. Je dirais que cela va me donner encore plus de confiance. Je peux dire que la surface est complè­te­ment diffé­rente. Il faudra adapter mon jeu au gazon. J’attends cela avec impa­tience un autre Grand Chelem. J’espère que je pour­rais trouver le même genre de tennis, de jeu et me trouver en même posi­tion, en demi‐finale.

Tu n’avais plus joué aussi bien depuis 5 ans, tu as dit que c’était très impor­tant. Pourrais‐tu nous parler de Svetlana sur le court et hors court ? Quel genre de personne est‐ce ?
Je m’at­ten­dais à de la musique hip pop dans les vestiaires. C’est assez surpre­nant, mais lorsque Kuzy est là, il y a du hip pop dans les vestiaires. On s’en­tend très bien lors­qu’on n’est pas sur les courts. Elle est sympa et cool. Sur le terrain, parfois on ne sait pas à quoi s’attendre, le style du match qui peut tourner. Est‐ce qu’elle va frapper comme une cogneuse ou faire des deuxièmes plus lents ? Il faut vrai­ment se préparer dans chaque jeu et être prêt à quoi que ce soit.

Lorsque tu es arrivée à Paris, pensais‐tu aller aussi loin dans le tournoi ? Tu t’es toi‐même surprise ?
Je ne m’at­ten­dais pas à cela. Je suis arrivée là avec des attentes énormes : bien jouer par exemple. Cela m’a permis de gagner 5 matches. Je ne m’étais pas fixée d’ob­jec­tifs précis, c’est‐à‐dire le tour où je voulais arriver. Je voulais juste bien jouer, ce que j’ai fait. Jusque là, je n’avais pas joué de mauvais matches. Je suis déçue de ce dernier match, mais contente d’être arrivée là.

Tu as fait des matches fantas­tiques avant celui‐ci. Mais un Grand Chelem est toujours un tournoi parti­cu­lier. Quelle est la diffé­rence entre ce match et les autres ?
Je crois que j’étais plus tendue, plus nerveuse hier qu’au­jourd’hui. Je ne peux pas dire que j’au­rais voulu gérer les choses diffé­rem­ment. J’étais présente sur le court, je me sentais bien physi­que­ment et menta­le­ment. Il fallait que j’es­saie à partir du début notam­ment dans le premier jeu si l’on peut passer son premier service, c’est ce que j’ai fait, j’avais réussi. Après, je ne sais pas. C’est un moment incroyable. J’essayais d’en profiter de a à z.

Svetlana a peut‐être montré un peu de faiblesse mentale. Changes‐tu ton opinion sur elle concer­nant son mental ?
Non, je l’ai vue jouer plusieurs matches, elle a déjà atteint les demi‐finales et finales d’un Grand Chelem avant. Parfois, on ne sait pas à quoi s’attendre. Elle a gagné hier contre Serena, et contre moi aujourd’hui. Rien ne va mal de son côté menta­le­ment. La finale sera inté­res­sante. Vous allez voir, elle sera en pleine forme.

Quelle est la favo­rite en finale ?
Je ne sais pas. Je crois que Kuzy a déjà battu Safina cette année sur terre battue. Elle va peut‐être se sentir mieux. Elle a eu deux bons matches qu’elle a joués. C’est peut‐être Safina, je ne sais pas. Cela ne me surpren­drai pas si Svetlana gagnait.

Tu es dans le top 20 désor­mais Que cela change t‑il pour toi ? Tu peux main­te­nant être sur un pied d’éga­lité avec les meilleures joueuses du monde.
J’ai prouvé que je pouvais atteindre le top 20. Quel que soit le match, je peux être présente. Cela ne va pas vrai­ment me changer. Personnellement, je voulais être dans le top 20, et je vais y être. Je vais regarder à l’avenir et me fixer des objec­tifs encore plus ambi­tieux. Je vais conti­nuer à me mettre une forme de pression.

Ton objectif était, juste­ment, d’in­té­grer le top 20. Maintenant qu’il est atteint, quel est ton prochain objectif ?
Je n’y ai pas encore pensé. Je vais voir quel est mon clas­se­ment lundi.

Qu’en est‐il des cris sur le court ? Qu’en penses‐tu ? Est‐ce un problème ? Cela peut‐il faire craquer quel­qu’un menta­le­ment ? Cela a‑t‐il joué aujourd’hui ?
Non, je ne pense pas. J’ai joué quelques filles sur le terrain, je n’ai rien remarqué. Cela ne me gêne pas. Je les entends simple­ment quand je les regarde jouer. Cela ne m’a jamais gênée sur le terrain. C’est comme cela, il faut faire avec.

Ta réus­site ici était très bonne jusque là. Jelena Dokic réus­sis­sait bien jusqu’à ce qu’elle se fasse mal au dos, Casey Dellacqua réus­sis­sait aussi avant de se blesser. Que signifie la réus­site fémi­nine pour les Australiennes ?
Je ne sais pas. Le tennis féminin depuis quelques années se porte très bien. Nous allons dans le bon sens. A Melbourne, ici, ailleurs, toutes les joueuses ont changé. Maintenant, les gens essayent de suivre les matches fémi­nins. Isabella Olivia regar­dait mon match aujourd’hui. Je joue avec les autres filles. Les jeunes se rendent compte que c’est possible pour les femmes. Des jeunes sont en train d’émerger, c’est une bonne chose.