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SH – Montcourt : « Je mérite d’être là »

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Mathieu, te voilà au deuxième tour à Roland Garros. Les choses s’en­chaînent plutôt bien pour toi !
Si on prend les choses dans l’ordre, je n’ai pas eu cette wild­card. ça m’a fait beau­coup de mal. J’ai appris ça vendredi à Bordeaux, et vu le contexte (je venais d’apprendre que j’étais suspendu en juillet), j’ai eu du mal à encaisser. Mais heureu­se­ment, je jouais bien dans ce tournoi, et cela m’a permis de penser à autre chose, de ne pas m’apitoyer sur mon sort.
Cette wild­card, aujourd’hui, est derrière moi. Je suis lucky looser, ok, mais je l’ai quand même mérité.

Ton adver­saire du jour a aban­donné sur blessure…
Oui. C’est toujours bon à prendre. A vrai dire, on n’avait jamais aban­donné contre moi. J’avais même vu, une fois, un joueur avec un plâtre ne pas vouloir aban­donner contre moi ! (rires) Là, l’his­toire commence à devenir sympa. La semaine dernière, j’avais du mal à me dire que la chance était de mon côté…

L’état d’esprit est‐il diffé­rent de celui que tu pouvais avoir pendant les quali­fi­ca­tions ? Es‐tu, en quelque sorte, « apaisé » ?
Les qualifs, je les ai jouées avec fatigue, car je venais d’enchaîner cinq matches accro­chés à Bordeaux. J’ai besoin d’avoir de la moti­va­tion, des « trucs dans le ventre ». Je suis un joueur qui s’exprime sur le terrain. Quand j’ai joué ces deux premiers tours de qualifs, au fond de moi je me disais « Je vais prouver à tout le monde que, même si on ne m’a pas donné la wild­card, je vais rentrer dans le tableau par mes propres moyens. Peu importe la manière. » Après, la tableau final, quand on y est , on est tous à armes égales. Cette histoire de wild­card est derrière moi. Plein de choses se sont passées. J’ai passé les qualifs, j’ai gagné trois matches, c’est super. Là, j’ai surtout envie de profiter. Et puis la wild­card… Je l’ai en double ! (sourire)

Te sens‐tu « rescapé » ?

Non. J’ai mérité d’être là : je suis 125ème mondial, j’ai gagné mes deux premiers tours de qualifs, ce n’était pas évident. Dans les tableaux de Grands Chelems, il y a toujours des lucky loosers. J’ai eu cette chance. J’avais 25% de proba­bi­lités, et c’est tombé sur moi ! Mais je ne me sens pas aujourd’hui comme un « rescapé », comme un mec qui a eu beau­coup, beau­coup de chance sur le tirage du lucky looser. En revanche, j’ai eu beau­coup de chance aujourd’hui sur le terrain : gagner 6–2 au premier tour, alors que ce sont des matches en cinq sets… J’ai la chance de récu­pérer, et de pouvoir garder une certaine fraîcheur.

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