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Federer pas menacé

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Roger Federer élimine Yen Hsun Lu au deuxième tour du tournoi de Shanghai. 6–3 7–5, en 1h20. Il affron­tera Stanislas Wawrinka en huitièmes de finale.

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De la menace de mort à la menace tennis­tique, il n’y a qu’une poignée de jours. Depuis son arrivée en Chine, Roger Federer a déjà vécu pas mal d’émo­tions. Entouré d’une pléthore d’hommes en noir bardé d’oreillettes comme on se barde­rait d’ar­mure, suite aux propos inquié­tant d’un inter­naute chinois, il a fait son retour en compé­ti­tion offi­cielle aujourd’hui. Son dernier match remon­tait à mi‐septembre, face à Robin Haase, en Coupe Davis. Jamais facile de se remettre dans le bain. Encore moins quand on affronte Yen Hsun Lu – presque – chez lui. Mais Roger a l’ex­pé­rience de son côté. La menace Blue Cat a été bien gérée. Celle du petit Lu croquée.

L’expérience, c’est, d’ailleurs, ce qui lui a permis de digérer l’ébul­li­tion des derniers jours. Mais égale­ment de sauver cette balle de break en début de deuxième set sur un ace serein – la seule qu’il ait concédée dans ce match. De breaker, lui‐même, le Taiwanais à cinq partout dans cette manche. Et, enfin, de conclure sur un jeu de service blanc, 6–3 7–5, en 1h20. Pourtant, Yen Hsun Lu, 62ème mondial, ne consti­tuait pas le plus beau des cadeaux pour une entrée en lice. Même si Federer avait remporté leur seule confron­ta­tion avant ce jour, 7–5 6–3 6–2, à Wimbledon, il pouvait légi­ti­me­ment se méfier d’un garçon quart de fina­liste dans le Grand Chelem londo­nien et vain­queur de Tipsarevic cette année – malgré une saison déli­cate. Lu, accro­cheur, ne l’a pas fait mentir. Il a pris sa chance… Mais est tombé sur un solide numéro un mondial. Et a commis des fautes. 

Des fautes, 34 au total, pour seule­ment 16 points gagnants. Quand Federer, lui, passe 22 coups gagnants, ne commet­tant que 23 erreurs. Surtout, 61% de points remportés sur son enga­ge­ment et deux breaks concédés. Quand Roger, lui, a inscrit 46 des 56 points joués sur son service. Et 93% de ceux joués derrière sa première balle. Tout n’a pas été parfait pour le natif de Bâle, certes, et quelques coups droits ratés sont venus le rappeler. Mais, pour un match de reprise, l’en­semble est plus que satis­fai­sant. C’est une forme de séré­nité qui se dégage du Suisse ; qui ne semble pas se mettre telle­ment de pres­sion pour terminer numéro un mondial ; qui sait que, si le jeu suit, les résul­tats le feront égale­ment. Il le confir­mait, dimanche, en confé­rence de presse : « Je suis actuel­le­ment très apaisé et heureux. Je dois toujours me projeter sur les douze mois qui suivent, m’as­surer de ne pas être blessé et conti­nuer à avoir faim de victoires. Si ça marche, tant mieux, et si ça ne fonc­tionne pas, quel­qu’un d’autre jouera mieux. Je suis ici à présent, donc je vais tenter de frapper la balle le plus fort possible et nous verrons bien comment ça se passer. »

En huitièmes de finale, c’est Stanislas Wawrinka et son revers génial qui se profilent, pour un duel 100% Ricola. Une 13ème confron­ta­tion entre les deux amis. Un Wawrinka qui n’a battu qu’une seule fois en carrière son leader de Coupe Davis, à Monte‐Carlo, en 2009. L’occasion, pour Roger, de se mettre à l’épreuve, en vue de cette fin de saison. Pour anni­hiler… la menace de Djokovic sur le trône du tennis mondial.