Membre de l’académie Laureus, Boris Becker s’est exprimé sur le site de Laureus.com et il aborde la fusion de l’ATP et la WTA ainsi que la crise actuelle qui secoue le tennis mondial. « Depuis le mois de mars, il n’y a plus de tennis, c’est une chance, une situation pour toutes les instances dirigeantes de se réunir » a commenté l’ancien champion allemand.
L’ancien numéro 1 mondial développe sa pensée et souligne l’importance que cette idée de fusion vienne d’un joueur comme Roger Federer : « Je pense que nous traversons un moment de crise dans le tennis. À part, disons, les dix premiers, les 50 premiers et peut‐être les 75 premiers hommes et femmes, le reste des joueurs professionnels ont besoin de leur paie hebdomadaire, de leur prize money. Le fait est qu’ils ne peuvent pas jouer, ils ne peuvent même pas se rendre dans un club pour y donner des cours du fait de la distanciation sociale. Nous devons nous demander si le tennis est assez bon pour donner du travail à un millier de personnes. Jusqu’au début de la crise, la réponse immédiate était oui, mais je suis sûr que beaucoup de petits tournois qui n’ont pas pu avoir lieu vont avoir du mal à revenir financièrement, ils ont perdu beaucoup d’argent en n’accueillant pas de tournoi. C’est donc aussi une question de temps. Roger Federer a ouvert le bal avec son idée d’unir les forces et je pense que Nadal est d’accord. Tous les dirigeants ne le sont pas, mais je pense que Federer, Nadal et Djokovic ont de nombreux partisans. Que Federer suggère cela, c’est dire qu’il est intelligent et qu’il se soucie vraiment du jeu. Pensez seulement à l’égalité des prize money que nous avons dans les majeures. Vous savez, les hommes et les femmes gagnent la même chose, ce qui, je pense, n’est pas le cas dans tous les sports. Nous sommes toujours en avance sur notre temps, avec des droits égaux, en tout cas sur les terrains de tennis. Donc une organisation commune – ATP et WTA – serait la prochaine étape. C’est un grand pas. Il a suggéré d’organiser des tournois communs. Nous en avons déjà quelques‐uns. Aux États‐Unis, à Miami, les hommes et les femmes jouent à peu près en même temps. Les autres, les Masters 1000, n’en sont pas encore là, mais il est évident qu’à mon avis, ce serait un pas dans la bonne direction. Une fois que nous serons sortis du tunnel, la nouvelle norme sera différente. Nous pouvons encore contrôler l’avenir si nous nous réunissons et travaillons ensemble. »
Publié le lundi 4 mai 2020 à 10:19