A la veille de la saison sur terre battue, retrouvez une petite série de quatre portraits, deux Argentins, deux Espagnols, de joueurs qui jouent gros ou ont de bons coups à tenter dans les semaines qui viennent.
Chaque année, la saison sur terre arrive avec son lot d’espoirs pour David Ferrer. Si l’Espagnol s’est souvent montré à son avantage sur dur, il est aussi l’un des cadors du circuit sur l’ocre, en hiver, comme au printemps. Mais il manque encore au sixième joueur mondial d’imprimer sa marque sur son époque de manière indélébile, comme l’ont pu le faire des Ferrero, des Gaudio, des Coria ou Corretja. A 30 ans, tout juste, il voit son jeu de cartes s’amenuiser peu à peu et, très certainement, le temps passant, cet objectif s’éloigner… Alors, 2012, pour frapper un grand coup ?
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« Je pense que David Ferrer est l’une des plus belles personnes de ce sport. » Signé Marion Bartoli. Une admiration partagée par beaucoup sur le circuit, en toute discrétion, en toute modestie. Des propos qui saluent la combattivité, la régularité et l’exemplarité du Valencian. Ces trois qualités, l’ami David en a à revendre ; c’est aussi ce qui lui a permis de passer près de 130 semaines dans le top 10 depuis le 10 septembre 2007, au lendemain d’une demi‐finale à l’US Open. A l’aube de cette saison sur terre battue, le voici sixième joueur mondial, à la lutte avec Jo‐Wilfried Tsonga pour une présence dans le top 5, derrière les quatre monstres sacrés de ces cinq dernières années. Sixième, mais, étrangement, bien plus cinquième dans les esprits. Pourquoi ? Tsonga fonctionne par coups, Ferru marche, lui, à la constance, quelle que soit la surface.
Néanmoins, dans les semaines qui viennent, il faudra un peu plus que de la constance pour se maintenir à ce niveau. Jo a des points à prendre, David, des points à perdre. C’est déjà fait avec le décalage des semaines et le retrait des points de la Coupe Davis, bientôt suivis par ceux de Monte‐Carlo. Finaliste sur le rocher monégasque, Ferrer en compte 35 de retard sur le Français. Finaliste à Barcelone, quart de finaliste à Madrid, quand Tsonga, lui, accumulait les contres… Ferru va certainement tenter de limiter la casse, avant d’espérer se rattraper à Rome, Nice et Roland, inscrits à son programme. Ses armes pour y parvenir ? Parole à Novak Djokovic, numéro un mondial : « David est comme un mur sur un court. Toutes les balles reviennent. Il vous fait toujours jouer un coup de plus. » C’était en janvier dernier et Nole parlait de lui sur dur. Ce‐même Ferrer sur terre… C’est déjà deux titres à Buenos Aires et Acapulco, il y a quelques semaines. Et huit trophées en carrière. Sans oublier deux finales et trois demies de Masters 1000. Pas mal, pour un gars qu’on présente comme éternel faire‐valoir.
« David est comme un mur »
Ne manque qu’une grosse perf’ et ce fameux grand titre. Avec son jeu tout terrain – il a été vainqueur sur terre, sur dur, sur gazon, en indoor, en outdoor… et compte entre 60 et 70% de succès sur chacune de ces surfaces -, David Ferrer a tous les moyens pour faire de sa carrière sportive un petit monument et la sortir de l’ombre de Rafael Nadal. C’est peut‐être l’enjeu de cette 12ème saison sur le circuit professionnel, la saison des 30 ans. Il est temps que la mobylette monte dans les décibels. Pourquoi pas à Monte‐Carlo ? L’Espagnol, s’il a vécu un mois de mars délicat, marqué d’un seizième à Indian Wells et d’un quart à Miami, a déjà tâté de l’ocre en 2012. Vainqueur en Argentine, au Mexique et sur la terre de Castillon, en Coupe Davis, il pourra, peut‐être profiter d’un temps d’adaptation inévitable et inhérent à la surface chez ses principaux adversaires. Troisième joueur en activité comptant le plus de succès sur terre battue – 218 -, derrière Ferrero, 250, et Nadal, 231, il ne partira pas battu d’avance par Djoko&co.
Alors Ferru : « Vamos ! » Il est temps. Et que la terre soit avec toi.
Publié le samedi 14 avril 2012 à 10:00