1. Federer et Nadal vont être obligés de progresser encore et encore. C’est là toute leur force et à notre avis la raison pour laquelle la 1ère et la 2ème places vont rester en l’état en 2008 malgré toute l’agitation qu’elle va engendrer (voir point 5). Autant Federer peut mettre sa défaite sur le compte de son manque de préparation, autant Nadal a été piqué au vif par la branlée que lui a passé Tsonga. La réaction du printemps va être terrible.
2. Enfin la nouvelle génération au pouvoir, avec des champions, Tsonga, Djokovic, Gasquet, Baghdatis qui s’expriment totalement sur le terrain, qui jouent un tennis nettement plus entreprenant, qui jouent leur match en ne débandant pas de leur plan de jeu qui reste d’aller vers l’avant. C’est une vanne à Federer qu’on balance là mais attendre 5–1 au 2ème set pour faire son premier service volée, c’est un peu fatigant quand on sait ce que le mec a en magasin.
3. Derrière Djokovic, il y a la fraicheur d’un clan, d’une famille qui suit, qui se marre, qui se met des t‑shirts avec des lettres. Le tennis reste un jeu. On est là pour vivre des émotions, on est là pour voir des émotions. Sous pression, Djokovic garde la têtre froide, mais il se donne le droit de faire une grimace et de chercher le public. L’impression que laisse Federer après deux heures de jeu, c’est quoi ? Il nous a procuré quoi ? On est triste pour lui quand il sort du terrain ? Et à regarder son visage, le match il l’a perdu ou il l’a gagné ?
4. Il va donc y avoir un nouvel élu au Panthéon des vainqueurs de tournoi de GrandChelem, ce qui veut dire un nouveau gars qui va savoir ce que ça veut dire d’en gagner un, puis de vouloir en gagner un autre, bref les portes du GrandChelem et des gros matches se réouvrent à la concurrence. Retenez bien cette phrase de Tsonga : « Le match le plus compliqué c’était celui contre Youzhny parce que c’était un saut au niveau supplémentaire, contre Nadal c’était une répétition ». Demain Tsonga va encore faire un saut dans l’inconnu en s’attaquant à la question d’une finale en Grand Chelem. Nouveau bizutage par lequel Djokovic est passé lors du dernier US Open. D’où le petit avantage du Serbe pour dimanche.
5. Au‐delà même de la gueguerre franco‐française que lance Tsonga en battant Gasquet, et qui va enclencher une saine rivalité entre PHM, Grosjean, Clement, Simon, et consorts, il y a une onde de choc plus grande qu’il provoque en battant Nadal de la sorte, une sorte d’effet Nalbandian puissance 10 (Tsonga peut quand même remercier l’Argentin et avant lui Youzhny de lui avoir montré la voie), c’est que tous les autres rookies, les Murray, Baghdatis, Del Potro, et même le Roddick, le Davydenko vont tous se transcender car ils savent désormais que l’année 2008, c’est quelque part la dernière ou jamais. Si on ne prend pas position, si on ne pique pas son petit GrandChelem dans le bordel ambiant, ce sera terminé. Et c’est pour ça que 2008 va être une année de folie.
PS : En hommage à cette belle photo, nous ferons un grand retour sur la quinzaine féminine samedi dans le courant de la journée car Ivanovic, c’est également du bonheur, et Sharapova se met à monter au filet. Que demande le peuple !
Publié le jeudi 15 mai 2008 à 03:47