Tous les trois en lice face à des joueurs plus jeunes, Roger Federer, Tommy Haas et David Nalbandian se sont qualifiés pour les finales des tournois dans lesquels ils sont engagés. Un paradoxe tant ces derniers sont critiqués à chaque mauvaise performance – lors du dernier Roland Garros notamment.
Roland Garros 2012. Roger Federer quitte le court Central après une demi‐finale sans saveur face à Novak Djokovic, perdue en trois manches. Tommy Haas vit, lui, l’enfer au troisième tour face à Richard Gasquet, concédant les deux dernières manches 6–0 6–0. Et on ne parle pas de David Nalbandian, sorti dès le premier tour, face au peu connu Ungur. A partir de là, les critiques s’abattent. Federer ne remportera plus jamais de Grand Chelem, Haas aurait mieux fait de ne pas tenter de retour et Nalbandian devrait prendre sa retraite. Et là, l’espace d’une semaine, ils ont montré au monde du tennis qu’ils pouvaient encore jouer les trouble‐fêtes dans certains tournois, surfant sur les demi‐finales Porte d’Auteuil où la moitié des joueurs – Federer et Ferrer – avaient 30 ans.
A Halle, Federer a poursuivi ses bonnes habitudes face à Mikhail Youzhny, en l’emportant pour la treizième fois consécutive face au Russe. A peine une heure passée sur le court, le numéro 3 mondial ne voulait pas trainer. Un peu plus tard, c’est Tommy Haas qui s’en allait (re)connaître les joies d’une qualification en finale. Une première depuis 2009, à… Halle ! Invité par les organisateurs, l’ancien numéro 2 mondial a mis fin aux rêves de doublé de son compatriote Philipp Kohlschreiber, vainqueur de l’édition 2011. Haas‐Federer, ce sera donc l’affiche de la finale du tournoi allemand. Une affiche identique à celle d’une demi‐finale olympique lors des Jeux de Sydney, en 2000. Douze ans plus tard, les « papys » sont encore là.
Du côté du Queen’s, peu auraient pensé à ce que David Nalbandian puisse atteindre l’acte final. Avec des joueurs comme Murray, Tsonga, Simon, Dimitrov, Anderson ou Tipsarevic, c’était loin d’être gagné. Alors, profitant de certains coups du sorts – éliminations prématurées des favoris et quatre tours passés sans avoir sorti une seule tête de série – mais aussi de son immense expérience, Nalbandian ne s’est pas posé de questions. Privé de finale depuis plus d’un an, à Auckland, il a notamment résisté à un Roger‐Vasselin en pleine bourre qui avait un break d’avance dans le deuxième set, et à un Grigor Dimitrov pétri de talent. Sans s’affoler, l’Argentin a tranquillement mis son jeu en place, malgré le vent, et se donne le droit de jouer un dernier tour à Marin Cilic, demain. Cilic, dernier « jeune » survivant dans les tournois 250 masculins de la semaine.
Récemment, de nombreuses critiques se sont déversées sur un certain Andy Roddick, incapable, certes, de gagner le moindre match depuis fin mars. A maintenant une semaine de Wimbledon, il n’est pas impossible que voir ses plus grands adversaires des années 2000 revenir au premier plan ait donné des idées à l’Américain…
Publié le samedi 16 juin 2012 à 19:30