David Ferrer est présent à Auckland, cette semaine. Le numéro cinq mondial fait sa rentrée officielle, après une exhibition réussie à Abu Dhabi. L’occasion de faire le point, en conférence de presse, sur ses ambitions, en 2012, le regard qu’il porte sur lui‐même et sur le Big Four qui le précède.
Difficile, la vie de number five, David ? Difficile d’évoluer aux côtés de garçons comme Novak Djokovic, Rafael Nadal, Roger Federer et Andy Murray ? Difficile d’envisager une victoire en Grand Chelem ? Oui. « C’est difficile, vraiment difficile. Murray, Djokovic, Nadal et Roger (Federer) évoluent à un très haut niveau. Plus haut que tous les autres joueurs. »
Plus haut, certes, mais, franchement, David, quand on est le premier des poursuivants des quatre monstres devant, on peut quand même envisager une grosse, grosse perf’, à droite, à gauche et, pourquoi pas, dans un tournoi majeur, non ? « De mon côté, l’objectif est de me maintenir dans le top 10. Et je ne veux pas penser à quoi que ce soit d’autre que ça. Je veux me concentrer sur le présent. Je pense que je suis un peu plus près de gagner un Master 1000 qu’un tournoi du Grand Chelem. » Tel est David Ferrer : un cinquième joueur mondial en toute discrétion, dont on a souvent pointé du doigt le mental défaillant dans les plus grandes épreuves et mis en avant ces fameuses constance et qualités de métronome. Le gaillard est modeste et son humilité, plutôt attachante.
« L’année dernière, Novak a été le meilleur »
Ces traits de caractère vont de paire avec une vraie lucidité. Lorsqu’on lui rappelle sa victoire sur Novak Djokovic, au Masters de fin de saison, David Ferrer ne la ramène pas plus que ça : « Oui, je l’ai battu, mais je ne l’ai battu qu’une fois. Il était un peu fatigué. Ce n’était qu’un match isolé. Ce qui compte, au final, c’est le résultat global de la saison. Et, l’année dernière, Novak a été le meilleur. » Avant de rendre hommage au Serbe et d’en faire, à nouveau, le lièvre de l’année 2012. « Djokovic a joué de manière incroyable la saison dernière. Pour moi, c’est le rival le plus difficile à battre. »
Mais, attention, David : le respect des plus grands et cette modestie naturelle ne doivent pas grignoter la détermination à l’heure de les défier sur le court. C’est souvent ce qui lui est reproché, lors même qu’il semble ne jamais lâcher sa proie une fois qu’il l’a mordue. Pour cette semaine, focus sur la Nouvelle Zélande. A Auckland, Ferrer est double vainqueur et le tenant du titre (2007 et 2011). De quoi se remettre en jambes – c’est important pour une mobylette – en vue de l’Open d’Australie où une demie à défendre l’attend. « J’aime l’atmosphère et le soutien du public. Je joue bien ici. J’ai gagné deux fois et, évidemment, j’apprécie beaucoup la ville. C’est un bel endroit pour démarrer son année. »
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Publié le mardi 10 janvier 2012 à 22:00