Le tournant de sa vie est peut‐être ici. Benoît Paire va affronter d’ici peu son idole et l’un des joueurs qui l’a inspiré : Roger Federer. Entre admiration et détermination, le Français va devoir gérer ses émotions ce soir. Quand on connaît son caractère… Présentation du duel entre l’incarnation du calme, et une véritable boule de nerfs.
Si on avait dit à Benoît Paire il y a quelques années qu’il affronterait un jour Roger Federer dans son jardin, il ne l’aurait certainement pas cru. Pourtant, celui qui est actuellement 46e mondial va voir son rêve se réaliser ce soir. « J’avais des posters de lui dans ma chambre. J’étais fan ». Benoît a posé le décor hier après sa victoire face à Lukas Kubot. Il disputera pour la première fois un match contre le joueur qu’il admire tant en quarts de finale à Bâle. Par delà la performance notable sur le plan sportif, il s’agit là d’une « belle récompense en effet », comme l’a concédé le natif d’Avignon. « Quoi de mieux pour finir la saison que d’affronter Roger chez lui ? » Oula ! Ne pars pas défaitiste comme ça Benoît. Tu as un match à jouer, rappelle‐toi !
Mais il est vrai que le chemin parcouru force l’admiration. Et rend peut‐être un peu plus humble. Pourtant, débuter la saison à la 84e place pour finalement atteindre le Top 50, ça peut laisser rêveurs un bon nombre de joueurs. Mais Benoît garde les pieds sur terre. « J’ai pris conscience de mes défauts. Et je les gomme petit à petit. » Le vilain petit canard tenterait‐il une rédemption ? Plus connu pour ses frasques sur le court, ses colères noires et ses discussions houleuses avec les arbitres, Benoît a aussi pris exemple sur Federer pour s’améliorer. « J’étais fan et, avec le temps, j’ai appris à l’apprécier. On a parlé de cela (le fait qu’il s’énerve trop facilement) à Roland‐Garros. Il m’a expliqué qu’il avait réussi à se calmer et je trouve cela réconfortant de savoir qu’un joueur comme lui cassait des raquettes et a su évoluer. Après, il m’a dit que, pour lui, quelque chose avait été déterminant. »
Ce soir, Paire pourra voir de plus près ce qui le sépare du monde des géants. Mais on ne peut que lui souhaiter que deux choses. De saisir la chance qui lui est donnée d’une part. Et de suivre, peut‐être, la même voie que son adversaire d’un soir.
Publié le vendredi 26 octobre 2012 à 19:58