Surprise au tournoi de Halle ! L’Allemand Philipp Kohlschreiber, tête de série numéro 8, a balayé le numéro 2 mondial, Rafael Nadal, en deux sets 6–3 6–4 et 1h26 de jeu en quart de finale. Très solide sur l’ensemble du match, Kohlschreiber n’a jamais tremblé face à la tête de série numéro 1.
Nadal l’avait annoncé peu avant son quart : « Pour moi, c’est le tournoi le plus difficile de l’année. Je n’ai pas de temps d’adaptation, pas le temps de passer trois heures sur le court. Je pense que c’est le changement le plus drastique de la saison, ce qui rend le succès ici très difficile ». Son opposition en quart de finale face à l’Allemand Philipp Kohlschreiber n’a fait que confirmer ces mots. Car aujourd’hui, sur l’herbe de Halle, Nadal n’était que l’ombre de lui‐même. Dominé d’un bout à l’autre du match, très souvent débordé, notamment par le puissant revers à une main de son adversaire, Rafa n’a pas fait le poids dans cette affiche dont beaucoup le voyaient déjà vainqueur. Il faut dire que l’Espagnol n’avait pas fait de détails, hier, face à Lacko en une petite heure de jeu 7–5 6–1. Mais Kohlschreiber a parfaitement su exploiter ses qualités, à commencer par son jeu long et son service canon. Car si l’Allemand a plusieurs fois breaké Nadal sans que celui‐ci ne l’inquiète sur un seul de ses jeux de service, il le doit en grande partie à la qualité et la précision de sa première balle. Nadal quant à lui, avait décidé cette année, pour le vingtième anniversaire du tournoi, de changer ses habitudes et de ne pas se rendre au Queen’s avant Wimbledon, mais bien en Allemagne… En huit confrontations, Nadal n’avait jamais perdu contre l’Allemand. Toute série a une fin.
Dès l’entame du match, Kohlschreiber se montre plus agressif, plus motivé que son adversaire du jour. C’est donc à juste titre qu’il réussi le break d’entrée avant de prendre le large au terme d’un superbe jeu de service blanc. 3–0. Si son jeu n’est pas catastrophique, Nadal se rend tout de même coupable de grosses fautes directes, en coups droits notamment. Le jeu long de l’Allemand gène considérablement l’Espagnol qui ne peut attaquer que sur son service. Nadal est pris de vitesse. Un comble. Tout en contrôle, Kohlschreiber boucle la première manche. 6–3. Dans le deuxième acte, Nadal se montre plus entreprenant et empoche facilement ses trois premiers jeux de service. Mais toujours le même problème, la tête de série numéro 8, public acquis à sa cause, ne lâche pas la moindre mise en jeu. Usé, Nadal laisse alors filer la sienne sur une énième faute de longueur en revers. 4–3. On se dit alors que Nadal va revenir, qu’il est au‐dessus de son adversaire. Mais Kohlschreiber sort encore une fois le grand jeu sur son service. Le match est plié, Nadal gagne sa mise en jeu mais abdique sous les coups de boutoir de Philipp Kohlschreiber dans un dernier cri de joie de la foule. 6–3 6–4 Kohlschreiber.
Vainqueur l’année dernière, vainqueur en double en 2009 avec Christopher Kas et finaliste malheureux face à Roger Federer en 2008, Philipp Kohlschreiber confirme toute son aisance sur le gazon de Halle. Cette victoire lui ouvre la porte d’un deuxième succès consécutif sur ses terres et celle d’un cinquième titre en individuel après ses victoires à Munich, cette année et en 2007, ici même en 2011 et à Auckland en 2008. Le tableau semble par ailleurs être à sa portée s’il maintient la qualité de jeu dont il a fait preuve aujourd’hui. En demi‐finale, il retrouvera le vainqueur du match entre Tommy Haas et Tomas Berdych. En cas de victoire, il pourrait défier en finale Roger Federer, qui affronte Milos Raonic en ce moment, au pire des cas. Si nul n’est prophète en sa demeure, Kohlschreiber lui, hausse son niveau de jeu sur son sol, en attestent ses trois victoires sur quatre au total acquises en territoire allemand.
Publié le vendredi 15 juin 2012 à 17:29