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Nadal coule Federer !

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Ils ne s’étaient pas affrontés depuis un an. En 2012, c’était le Suisse qui avait dicté sa loi, cette année le scénario a été inverse puisque Rafael Nadal a large­ment dominé les débats en s’im­po­sant en deux manches, 6–4 6–2. C’est la 19ème victoire de l’Espagnol en 29 confron­ta­tions face à Roger Federer. En demi‐finale, Rafa sera opposé à Tomas Berdych vain­queur de la surprise de la semaine : Kevin Anderson.

Ces sept derniers mois, on a souvent parlé de Rafael Nadal au passé, comme d’un cham­pion dont le meilleur ne pouvait plus qu’être derrière, comme d’un cham­pion qui serait, désor­mais, forcé­ment gêné et ralenti par son problème au genou. Mais on a aussi souvent oublié que Rafa est encore un jeune homme, un jeune homme de 26 ans. 

Aujourd’hui à Indian Wells, ce jeune homme avait faim. Comme depuis un mois, faim de jeu, de sensa­tions, de perfor­mances. Ce garçon, qui a bâti sa vie autour de son sport, demeure un travailleur, certes, mais un travailleur qui aime trans­pirer sur le court, qui aime frapper et balancer ses lassos. Qui aime jouer.

Roger Federer, lui, est père de deux enfants. Il est marié, il a 31 ans. Lui ne revient pas de bles­sure, non, puis­qu’il a rare­ment été longue­ment mis de côté pour un problème physique. Il est un peu las – et il a mal au dos. C’est toute la différence.

Toute la diffé­rence, car, à ce moment de sa carrière, un Roger diminué n’a plus les armes face au « Big Four » passé. Ses dépla­ce­ments sont moins précis, son service moins effi­cace – notam­ment lorsque la première ne passe pas -, ses velléités offen­sives un peu étouf­fées… Même face à un joueur qui est sensé manquer de marques sur surface dure ; surtout face à un joueur qui ne demande qu’une chose – passer du temps sur le court. Face à 95% des joueurs du top 100, cela pour­rait passer et cela passe bien souvent encore – nous sommes en quarts à Indian Wells, pas au tout premier tour. Mais face à Nadal et consorts…

13 coups gagnants pour Roger, c’est une misère, pour 30 fautes directes – un ratio qu’on lui a rare­ment vu. Un point sur deux inscrit sur son service, 30% seule­ment sur deuxième balle… Le dos pêche, la bataille face à Stanislas Wawrinka au tour précé­dent use, elle aussi. Dans ces condi­tions, la victoire semble trop éloi­gnée et les efforts pour l’at­teindre plutôt insurmontables.

Du côté de Rafael Nadal, c’est le sérieux qui prime. 19 points gagnants, 13 fautes directes et une vraie constance sur sa mise en jeu. Le Majorquin s’est appliqué en toute humi­lité, comme à son habi­tude. Et avec résultat : il s’im­pose 6–4 6–2. Se qualifie pour les demi‐finales du tournoi. Et domine Federer une 19ème fois, en 29 confrontations. 

Alors, certes, l’af­fiche n’a pas vrai­ment marqué les esprits et restera comme l’un des plus faibles « Fedal » de l’his­toire. Certes, les spec­ta­teurs pouvaient attendre plus d’une rencontre entre le numéro deux et le numéro cinq mondial. Certes. Mais un seul mot à dire : bravo, Messieurs ! Pour l’his­toire passée, les souve­nirs, le jeu… et, à n’en pas douter, la prochaine perle parmi vos quelques dernières confron­ta­tions à venir – car il y en aura une, croyez‐nous.