Pour son deuxième match de reprise après sa victoire convaincante face à Miomir Kecmanovic, Rafael Nadal a été poussé dans ses retranchements par un grand David Goffin, ce jeudi en huitièmes de finale du Masters 1000 de Madrid.
Présent hier soir au stade Santiago Bernabeu pour assister à la folle victoire de son club, le Real Madrid, en demi‐finale de la Ligue des Champions de football, le Majorquin, qui a du se coucher un peu tard, n’était peut‐être pas tout à fait réveillé/concentré en entrant sur le court central de la Caja Magica ce jeudi après‐midi.
Pas bien réglé en coup droit et légèrement amorphe dans ses déplacements, Rafa concède presque logiquement le premier break de la partie face à un Belge qui joue son va‐tout. Sauf que rattrapé par une certaine forme de pression, ce dernier rend sur un plateau sa mise en jeu en commettant notamment deux horribles doubles fautes de suite. Une aubaine pour l’Espagnol qui s’engouffre dans la faille et remporte les trois jeux suivants. 6–3 Nadal.
Libéré par cette montée en puissance, le quintuple vainqueur du tournoi se détache dès le troisième jeu du deuxième set avant d’obtenir une première balle de match sur le service de son adversaire, à 5–3, puis une deuxième, cette fois sur sa mise en jeu, à 5–4. Loin de s’avouer vaincu, Goffin s’accroche, parvient à débreaker à la surprise générale et s’offre même une balle de set formidablement écartée par Nadal. Sauf que sur la deuxième, le 60e mondial saisit crânement sa chance et arrache la deuxième manche face à un Rafa médusé.
Embarqué dans un troisième set auquel il ne s’attendait pas, Nadal se procure deux balles de break dès le premier jeu, sans en convertir une, et semble vraiment gêné par les prises de balle précoces du Belge et ses attaques répétées en long de ligne. Ce dernier joue juste, en faisant fréquemment sortir son adversaire du court, puis en l’attaquant avec précision dans le côté ouvert. Simple mais très efficace face à la lenteur inhabituelle du roi de la terre.
C’est finalement un tie‐break qui décidera du sort de la rencontre. Et doté d’une expérience sans commune mesure, le Taureau de Manacor parvient à faire la différence in extremis, bien aidé par les fautes ô combien déterminantes de Goffin dont celle dans le filet, à 6 points à 5 sur balle de match… Mais Rafa a également eu l’audace de tenter et de réussir deux amorties sur deux autres balles de match du Belge. C’est ce qu’on appelle avoir confiance en ses capacités.
Rafael Nadal s’impose donc de justesse, 6–3, 5–7, 7–6(9), après tout de même 3h10 de jeu et surtout après avoir sauvé quatre balles de match dans un ultime jeu décisif étouffant. Certains diront que c’est une bonne nouvelle pour lui étant donné son manque de rythme, tandis que d’autres parleront logiquement de faiblesses inquiétantes.
Désormais, tout le monde a les yeux rivés sur le match de ce jeudi soir entre le nouveau phénomène, Carlos Alcaraz, et le Britannique Cameron Norrie. En cas de victoire de Carlitos, il rejoindrait Rafa pour un quart de finale explosif et surtout très attendu après leur demi‐finale à Indian Wells le mois dernier.
Publié le jeudi 5 mai 2022 à 19:40