C’est LA surprise de la semaine, à Miami : Tommy Haas a battu, cette nuit, Novak Djokovic, numéro un mondial, en deux manches sèches, 6–2 6–4. En conférence de presse, Haas s’est montré… satisfait ? Non. Content ? Non. Formidablement heureux ? Oui. Bravo à ce véritable champion.
Vous y avez cru tout au long du match ?
Ce soir, oui, je croyais que je pouvais le faire, j’avais la bonne mentalité. Vous le devez quand vous jouez contre un tel joueur. A Toronto, quand on s’était affronté, on avait disputé une grosse bataille, j’avais été très satisfait de la manière dont j’avais joué. Il avait juste été meilleur que moi, à la fin. Ce soir, j’avais un plan de jeu. Avec le recul, j’ai aussi été favorisé par les conditions de jeu. C’était dur, avec ce vent tourbillonnant. Je suis vraiment heureux et fier de ce que j’ai réalisé cette nuit, contre un aussi grand joueur, qui a dominé le tennis ces deux dernières années. J’ai su saisir les opportunités qu’il m’a offertes. Je pense avoir extrêmement bien joué et profité de toutes les opportunités.
C’est pour des moments comme celui‐ci que vous jouez encore ?
C’est sûr.
Comment vous avez perçu le soutien du public ?
C’était super. Dans ce type de gros événements, c’est toujours un plaisir d’affronter le numéro un mondial. Comme je l’ai dit, c’est pour ces moments‐là que je joue encore au tennis, ce sont ces moments que j’apprécie le plus, jouer dans ces grands stades, un huitième, un quart ou mieux, contre les meilleurs joueurs du monde. Affronter Novak et jouer mon meilleur tennis comme je l’ai fait à ce moment de ma carrière, c’est juste incroyable. C’est l’une des plus belles victoires de ma carrière et j’espère que les fans ont apprécié.
C’était quand, la dernière fois que vous avez joué à ce niveau tout au long d’une rencontre ?
Je ne sais pas. L’année dernière, j’ai quelques bons résultats. A Halle, notamment, où j’ai gagné le tournoi. D’ailleurs, vous revenez toujours aux matches que vous avez gagnés contre les meilleurs joueurs, comme celui contre Roger (Federer, qu’il a battu en finale, à Halle), pour recenser vos meilleures rencontres. Quand vous regardez les résultats de Novak ces deux dernières années, c’est juste dingue. Ce soir (hier), c’était un énorme challenge. Dominer comme Novak l’a fait, comme Roger aussi l’a fait ces huit ou neuf dernières années, comme Rafa y est aussi parvenu, en maintenant un tel niveau de jeu, en étant aussi difficile à battre, c’est quelque de vraiment spécial. Ce n’est pas un don que tout le monde possède. Je suis heureux de l’avoir eu ne serait‐ce qu’un petit peu, ce soir (hier).
Il a gagné 11 points consécutifs dans le deuxième set, pour refaire son retard. A ce moment‐là, beaucoup, dans le stade, se sont dits que vous aviez laissé passer votre chance…
Oui, je menais 3–1, j’ai eu quelques balles de break, je ne les ai pas converties. Ensuite, j’ai perdu, je ne sais plus, huit point d’affilée – je n’étais franchement pas content de la manière dont j’ai gâché ces points – et j’ai été mené 4–3. Je n’ai pas joué les bons coups, je n’ai pas fait les bons choix. Du coup, j’ai essayé de reprendre mes esprits au changement de côté. Je me suis dit : essaie de tenir, de revenir à 4–4 et de maintenir la pression. Si tu as une opportunité, joue un petit peu différemment qu’avant. C’est exactement ce qui s’est passé.
Quelques mots sur Gilles Simon, ton prochain adversaire, en quarts de finale ?
C’est un excellent contreur, un mur. Il se déplace extrêmement bien. Il utilise parfaitement la géométrie du court, il varie beaucoup. Vous (les journalistes) ne parlez pas beaucoup de lui, mais il est toujours là, entre la 20ème et la 10ème place, depuis plusieurs années. Il a beaucoup de talent. De mon côté, je peux essayer de varier à nouveau mon jeu et d’être agressif quand je dois l’être. Je dois jouer de la même manière que je l’ai fait ce soir, avec beaucoup d’agressivité, rentrer dans la balle… et j’espère que ce sera une belle soirée, avec du beau tennis.
Publié le mercredi 27 mars 2013 à 10:55