Deux jours après son match très tendu face à Alejandro Tabilo au deuxième tour du Masters 1000 de Miami où il a notamment été insulté par un spectateur, Corentin Moutet a décidé de livrer sa version des faits dans une publication sur son compte Twitter.
La voici dans son intégralité.
— Corentin Moutet (@moutet99) March 23, 2025
« Je vois que beaucoup de personnes parlent encore de mon match contre Tabilo. J’ai décidé de raconter une bonne fois pour toutes ce qu’il s’est réellement passé, et ensuite, je laisserai cet événement derrière moi. Dès le premier point, le public était hostile : bruit volontaire entre mes services, sifflets, insultes, gestes provocateurs. Ceux qui ont regardé le match pourront témoigner que je n’ai pas répondu pendant 1h30, me contentant de jouer et de revenir au score. Mais plus le match avançait, plus l’ambiance devenait agressive. Après deux heures de jeu, sans aucune intervention de l’arbitre pour calmer la foule, j’ai réagi en levant les bras trois fois pour inciter le public à faire encore plus de bruit. À ce moment‐là, une personne m’a fait un doigt d’honneur. J’ai estimé que cela dépassait les limites de ce qu’un athlète doit accepter sur un terrain. J’ai donc demandé à l’arbitre de faire sortir cette personne avant de reprendre le jeu.
Au lieu de m’écouter, il m’a ordonné de jouer, refusant d’intervenir. J’ai alors demandé à parler au superviseur, affirmant que je ne reprendrais pas tant que cette personne resterait en tribune. Résultat : l’arbitre a décidé de me pénaliser et de me faire perdre le set. Lorsque le superviseur est arrivé, j’ai expliqué la situation. Il est parti, puis est revenu en me disant que quelqu’un (dont il a refusé de révéler l’identité) affirmait que c’était moi qui avais fait un doigt d’honneur. Il a alors décidé de me pénaliser à nouveau, m’enlevant un jeu au début du troisième set, offrant ainsi un break d’avance à mon adversaire. Depuis cet événement, j’ai reçu énormément de critiques et d’insultes. Dire que cela ne m’affecte pas serait mentir. J’ai toujours donné le meilleur de moi‐même dans mon métier, investi énormément d’efforts et fait d’innombrables sacrifices pour atteindre mes objectifs. J’ai appris à accepter la souffrance comme une partie du chemin, mais je refuse de croire qu’être une personne publique signifie devoir toujours avoir tort et mériter la haine des autres.
Je tiens à préciser que je n’ai jamais insulté ni manqué de respect à qui que ce soit pendant ce match. À part avoir levé les bras trois fois pour inciter le public à faire du bruit, je n’ai eu aucun mot déplacé ni aucun geste irrespectueux. Ce qui m’attriste le plus, c’est de voir que lorsque quelqu’un est à terre, la première réaction de beaucoup – y compris des gens de mon propre pays ou de ceux qui ont regardé le match – est de l’enfoncer encore plus plutôt que de le soutenir dans l’épreuve qu’il traverse. J’espère qu’un jour l’ATP protégera mieux les joueurs, en évitant autant que possible qu’ils se retrouvent dans ce genre de situation. Que nous ayons moins d’amendes à cinq chiffres et plus de sécurité, que ce soit sur un court de tennis ou sur les réseaux sociaux. J’avais simplement besoin de vous raconter la vérité. Corentin. »
Publié le dimanche 23 mars 2025 à 18:08