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Insulté, Corentin Moutet s’ex­plique : « J’ai décidé de raconter une bonne fois pour toutes ce qu’il s’est réel­le­ment passé, et ensuite, je lais­serai cet événe­ment derrière moi »

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Deux jours après son match très tendu face à Alejandro Tabilo au deuxième tour du Masters 1000 de Miami où il a notam­ment été insulté par un spec­ta­teur, Corentin Moutet a décidé de livrer sa version des faits dans une publi­ca­tion sur son compte Twitter. 

La voici dans son intégralité. 

« Je vois que beau­coup de personnes parlent encore de mon match contre Tabilo. J’ai décidé de raconter une bonne fois pour toutes ce qu’il s’est réel­le­ment passé, et ensuite, je lais­serai cet événe­ment derrière moi. Dès le premier point, le public était hostile : bruit volon­taire entre mes services, sifflets, insultes, gestes provo­ca­teurs. Ceux qui ont regardé le match pour­ront témoi­gner que je n’ai pas répondu pendant 1h30, me conten­tant de jouer et de revenir au score. Mais plus le match avan­çait, plus l’am­biance deve­nait agres­sive. Après deux heures de jeu, sans aucune inter­ven­tion de l’ar­bitre pour calmer la foule, j’ai réagi en levant les bras trois fois pour inciter le public à faire encore plus de bruit. À ce moment‐là, une personne m’a fait un doigt d’hon­neur. J’ai estimé que cela dépas­sait les limites de ce qu’un athlète doit accepter sur un terrain. J’ai donc demandé à l’ar­bitre de faire sortir cette personne avant de reprendre le jeu.

Au lieu de m’écouter, il m’a ordonné de jouer, refu­sant d’in­ter­venir. J’ai alors demandé à parler au super­vi­seur, affir­mant que je ne repren­drais pas tant que cette personne reste­rait en tribune. Résultat : l’ar­bitre a décidé de me péna­liser et de me faire perdre le set. Lorsque le super­vi­seur est arrivé, j’ai expliqué la situa­tion. Il est parti, puis est revenu en me disant que quel­qu’un (dont il a refusé de révéler l’iden­tité) affir­mait que c’était moi qui avais fait un doigt d’hon­neur. Il a alors décidé de me péna­liser à nouveau, m’en­le­vant un jeu au début du troi­sième set, offrant ainsi un break d’avance à mon adver­saire. Depuis cet événe­ment, j’ai reçu énor­mé­ment de critiques et d’in­sultes. Dire que cela ne m’af­fecte pas serait mentir. J’ai toujours donné le meilleur de moi‐même dans mon métier, investi énor­mé­ment d’ef­forts et fait d’in­nom­brables sacri­fices pour atteindre mes objec­tifs. J’ai appris à accepter la souf­france comme une partie du chemin, mais je refuse de croire qu’être une personne publique signifie devoir toujours avoir tort et mériter la haine des autres.

Je tiens à préciser que je n’ai jamais insulté ni manqué de respect à qui que ce soit pendant ce match. À part avoir levé les bras trois fois pour inciter le public à faire du bruit, je n’ai eu aucun mot déplacé ni aucun geste irres­pec­tueux. Ce qui m’at­triste le plus, c’est de voir que lorsque quel­qu’un est à terre, la première réac­tion de beau­coup – y compris des gens de mon propre pays ou de ceux qui ont regardé le match – est de l’en­foncer encore plus plutôt que de le soutenir dans l’épreuve qu’il traverse. J’espère qu’un jour l’ATP proté­gera mieux les joueurs, en évitant autant que possible qu’ils se retrouvent dans ce genre de situa­tion. Que nous ayons moins d’amendes à cinq chiffres et plus de sécu­rité, que ce soit sur un court de tennis ou sur les réseaux sociaux. J’avais simple­ment besoin de vous raconter la vérité. Corentin. »