Andy Murray se fait sortir dès les huitièmes de finale, à Monte‐Carlo. L’Ecossais s’incline face à Stanislas Wawrinka, 6–1 6–2. Le Suisse rallie les quarts, où il affrontera Jo‐Wilfried Tsonga.
Le Rocher s’est fendillé. Non, Rafael Nadal n’a pas perdu, à Monte‐Carlo. Non. C’est Andy Murray qui s’est incliné cet après‐midi. Andy Murray, numéro deux mondial, candidat déclaré au titre de la Porte d’Auteuil. Certes, la terre battue n’est pas sa surface favorite. Certes. Certes, Stanislas Wawrinka n’est pas le dernier des clients, certes. Certes, l’Ecossais débute sur l’ocre, cette année. Certes. Mais, très franchement, nous étions loin d’imaginer la déroute qu’il a subie sur le Central monégasque.
Complètement hors du coup, Andy s’est fait écraser par un Stan’ des grands jours. Pas impliqué au service, parfois nonchalant, ratant des coups droits faciles, il n’a pas semblé en mesure de renverser la situation. Au point qu’à l’issue du premier set, à la Rédaction, nous nous sommes posés la question de son état physique. Constatez un peu : Murray n’a gagné que 45% des points sur son service et 48%, seulement, derrière sa première balle.
Murray n’a gagné que 45% des points sur son service
S’il a failli, néanmoins, il peut aussi en rejeter la faute sur Stanislas Wawrinka. On le sait, le Suisse a du talent. Beaucoup de talent. Son revers à une main est une pure merveille et son jeu s’adapte assez bien à des surfaces différentes. Ce qui manque à ce garçon ? La constance. On se rappelle de ce match à Roland, l’année passée, face à Gilles Simon… Incroyable Wawrinka, capable d’envoyer un revers gagnant long de ligne, avant de faire une faute de trois mètres. La constance et le syndrome du dauphin : ex‐top 10, il a souvent péché face aux meilleurs, pas toujours en mesure de s’affirmer face aux leaders du circuit. D’ailleurs, il n’avait battu que cinq joueurs du top 5 en 52 rencontres à l’orée de ce huitième de finale. Et 18 tops 10 en 77 confrontations. Aujourd’hui, cette constance, il l’a eue du début à la fin. Deux balles de break concédées seulement – toutes deux sauvées. Grosse efficacité au service, belle présence en retour. Evidemment, Murray l’a bien aidé. Mais le résultat est là, et bel et bien : 6–1 6–2, en 58 minutes.
Wawrinka a du talent. Beaucoup de talent
Un résultat qui sonne la deuxième surprise de la journée, après la défaite de Tomas Berdych. Des surprises qui, bien sûr, sont à relativiser. La saison sur terre vient de débuter, les joueurs ne sont pas encore prêts et la transition se fait parfois difficilement. C’est ainsi qu’Andy Murray pourra se rassurer. Tant pis pour la place de numéro deux mondial, qu’il cédera à nouveau à Roger Federer lundi prochain. Tant pis pour ceux qui voient en lui un potentiel vainqueur début juin, à la Porte d’Auteuil. Il a du temps, beaucoup de temps pour affûter son jeu. La route est longue et il sait les embûches nombreuses.
Mais il laissera, néanmoins, d’agréables couleurs aux souvenirs de Stanislas Wawrinka, en cet ensoleillé jeudi. Le jour où un garçon, éternellement dans l’ombre d’un illustre aîné, remporta l’une des plus belles victoires de sa carrière. C’est aussi ce que l’on retiendra, nous. Agrémenté d’un admiratif : « Bravo, Stan’ ! »
Publié le jeudi 18 avril 2013 à 15:55