Rafael Nadal s’impose au deuxième tour, à Monte‐Carlo. Pour son entrée en lice dans le tournoi, le Majorquin domine Marinko Matosevic, 6–1 6–2 en 1h02. Un match tranquille, certes imparfait, mais qui lance idéalement Rafa dans cette semaine monégasque. Prochaine étape : Philipp Kohlschreiber en huitièmes de finale.
« Je sais que ce n’est pas possible de gagner toutes les années. Cela ne va pas durer ad vitam eternam. Je sais que je perdrai un jour. Je l’accepte. C’est comme ça, c’est la vie, il faut une fin à tout. » Lorsque Rafael Nadal prononce ces mots en conférence de presse lundi, la salle ne peut qu’acquiescer. Acquiescer et sourire discrètement. Oui, c’est une vérité : à tout début, il y a une fin. Oui, un jour, Rafa perdra. Oui. Mais pas aujourd’hui. Même s’il préfère rester prudent, Nadal revient peu à peu à son meilleur niveau. Son absence de sept mois a été douloureuse, sans aucun doute, mais, à l’heure actuelle, le Majorquin demeure favori de tous les tournois sur terre battue qu’il est amené à disputer. Certes, il est numéro cinq mondial au classement ATP. Mais déjà numéro quatre à la Race et bientôt numéro trois à l’issue du tournoi…
Sa victoire sur Marinko Matosevic au deuxième tour de Monte‐Carlo ne va pas nous contredire. L’adversaire est modeste, 54ème joueur mondial, loin d’être un spécialiste, mais tombeur, tout de même, de Fernando Verdasco au tour précédent. Rafa aborde la rencontre comme à son habitude : à l’écouter, chaque adversaire constitue une montagne qu’il faut gravir et dominer ; les plus basses collines deviennent ainsi des sommets himalayens. Néanmoins, c’est cet état d’esprit, dont il est pétri depuis sa plus tendre jeunesse, qui lui permet d’être souvent à bloc dès le premier coup de raquette. Marinko peut en témoigner : dépassé dans la première manche, il encaisse un cinglant 6–1. Rien à faire, sauf à pleurer. Et c’est ce même état d’esprit qui permet à Nadal de s’accrocher à 2–0 contre lui dans le deuxième set, malgré quelques erreurs et un jeu moins saignant. Et de conclure 6–1 6–2, en 1h02, sur un passing de coup droit en bout de course. La spéciale. Matosevic n’a pas démérité – un break, deux occasion de mener 3–0… Opportuniste, agressif en coup droit, il a réussi à gêner Rafa… de temps en temps. Un Rafa qui, de son côté, a alterné l’excellent et le moins bon – notamment dans le deuxième exercice. Sans se faire vraiment peur, rassurez‐vous.
« Rafa est le joueur ultime sur terre battue. » Andres Gomez, vainqueur de Roland Garros, l’affirme sans hésiter. Même si l’intéressé lui‐même se refuse à le penser, c’est la réalité. Qu’on se le dise : en 2013 et malgré ses problèmes physiques, Rafael Nadal est ferme candidat à sa propre succession sur l’ocre de tous les pays. Il attaque cette saison européenne reposé, après avoir coupé depuis son titre à Indian Wells. Mieux, il a déjà joué sur terre, en Amérique du Sud – on se souvient de sa défaite face à Zeballos, de ses prestations délicates au Brésil et de son retour à un excellent niveau à Acapulco. Dans ces conditions, difficile de ne pas envisager avec sérénité un neuvième titre à Monte‐Carlo. Il est chez lui sur le Rocher monégasque et y course un record : devenir le joueur de l’ère Open ayant remporté le plus souvent une épreuve ATP. Un jour, la série prendra fin. Un jour. En attendant, Nadal suit sa ligne de conduite : « Tout donner et essayer de jouer mon meilleur tennis ! » En somme, continuer de gagner.
Publié le mercredi 17 avril 2013 à 13:52