AccueilATPATP - Monte CarloQuand Djokovic et Nadal poussent leur coup de gueule

Quand Djokovic et Nadal poussent leur coup de gueule

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Début de saison sur ocre oblige, le sujet de la terre battue bleue qui sera installée à Madrid pour le prochain Master 1000 est sur toutes les lèvres. A nouveau inter­rogé sur le sujet ce vendredi, Novak Djokovic et Rafael Nadal ont mis les choses au clair. Ainsi, si le chan­ge­ment, de manière géné­rale, ne rebute pas le Serbe, il n’a pas du tout apprécié la manière. « Comment une telle déci­sion peut‐elle être prise sans l’avis des joueurs ? » gronde‐t‐il. Même son de cloche pour Nadal qui estime que « le tennis n’y gagne rien ». Voici, brute, les mises au point des numéros 1 et 2 mondiaux.

Rafael Nadal : « Le tournoi de Madrid peut désta­bi­liser mon jeu »

« Je ne suis pas d’ac­cord avec ce chan­ge­ment. Et ceci pour 3 raisons. D’abord, le tournoi de Madrid est au milieu de la saison sur terre battue. Avant, il y a Monte Carlo et Barcelone. Et après, il y a Rome et surtout Roland Garros. Jouer sur une couleur diffé­rente au milieu de la saison comme cela n’est pas cohé­rent. La seconde raison, c’est que le tournoi de Madrid est suffi­sam­ment impor­tant pour ne pas avoir besoin de faire sa promo­tion avec ce type de nouveauté. C’est un des meilleurs tour­nois du monde, fran­che­ment, ils n’ont pas besoin de ça ! Enfin, je dirais que ce qui fait la noto­riété et la gran­deur d’un tournoi, c’est son histoire. Et l’his­toire, la tradi­tion, c’est la terre battue rouge ! Vous pouvez me dire que je suis un tradi­tio­na­liste mais ce n’est pas vrai. J’aime tous les progrès. 

Mais cette terre battue bleue est pour moi, une erreur. Les joueurs n’y gagnent rien, le tennis n’y gagne rien. Nous joueurs, avons donné notre avis. On s’est opposé à ce chan­ge­ment mais de toute manière, les prési­dents votent les déci­sions pour eux‐même. Je ne me suis jamais entraîné sur cette terre bleue tout simple­ment parce que je ne le voulais pas. C’est la vérité. Alors voilà, je vais jouer ce tournoi de Madrid parce que c’est mon pays, parce que c’est mon public, parce que je l’adore et j’adore jouer devant ma famille et mes amis. Bref, pour plein de raisons je dispu­terai ce tournoi. Mais il est possible qu’il desta­bi­lise mon jeu pour diffé­rentes raisons. Et je ne suis pas le seul à penser ça. »

Novak Djokovic : « Ce chan­ge­ment sans l’avis des joueurs, ça n’a pas de sens ! »

« Commençons par le commen­ce­ment. Parfois, le chan­ge­ment fait du bien. Et de manière géné­rale, j’ap­précie beau­coup les gens créa­tifs. J’ai de l’es­time pour ces personnes qui sont suffi­sam­ment coura­geuses et moti­vées pour faire changer les choses. Mais, de l’autre côté, cette histoire de terre battue bleue pose problème. Ce sera la première fois de toute l’his­toire qu’un tournoi sera joué sur une terre qui n’est pas rouge. Et les joueurs n’étaient pas d’ac­cord pour que ce chan­ge­ment soit effectué. Rafa, Roger et moi‐même y étions opposés. Franchement, je ne suis pas très content de ce qui s’est passé. Selon le règle­ment, l’ATP peut prendre certaines déci­sions sans l’avis des joueurs. C’est ce qui s’est passé ici. Ca doit changer car ce n’est pas juste ! 

Du coup, on va jouer un tournoi sur une surface que l’on ne connait pas. On ne sait pas du tout à quoi s’at­tendre. On va voir ce que ça donne ! L’an passé, un court en terre bleue indoor avait été installé à Madrid. Quelques joueurs ont pu jouer dessus. Ils m’ont dit que ce n’était pas terrible, que les rebonds étaient diffé­rents. Est‐ce que c’était dû au fait que le court était indoor ? Je n’en sais rien. En tout cas, ce dont je suis sûr, c’est que les Top joueurs n’ont jamais essayé cette surface. Ni Roger, ni Rafa, ni Andy, ni moi. On va tous décou­vrir quelque chose que l’on ne connait pas. Ça n’a pas de sens ! En tant que joueurs, on a besoin de sentir que notre opinion compte. Et fran­che­ment, là, ce n’est pas le cas. »

A la fin de ce mono­logue, un jour­na­liste a demandé au numéro 1 mondial ce qu’il avait pensé du chan­ge­ment opéré dans la sélec­tion des ramas­seurs de balles à Madrid il y a quelques années où des manne­quins avaient été préfé­rées aux enfants. « Ca, j’étais pour, il n’y a pas de problèmes ! (Rires) » Comme quoi, Ion Tiriac peut aussi avoir des idées qui séduisent les joueurs…

De votre envoyée spéciale à Monte Carlo

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