Monte‐Carlo : la résurrection de Rafael Nadal ou son éviction définitive par Novak Djokovic ? Un article du bleacherreport s’attache à cette question, faisant du tournoi monégasque un tournant décisif.
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Monte‐Carlo est un tournoi assez fondamental pour Rafael Nadal. Une place forte. Son ravitaillement annuel. Comme le rappelle Jeremy Eckstein, le court des Princes n’a plus vu de sourire autre que celui du Majorquin depuis 2004 et le succès de Guillermo Coria. Une autre époque, qui voyait un style terrien d’usure et de travail de fond de court, tout en patience et perspectives tactiques. Avec Nadal, ce style semble avoir quelque peu évolué : la défense se fait désormais serviteur de l’attaque, par une couverture de court exceptionnelle et une puissance hors du commun. Le physique ouvre angles et brèches, bien servi par un coup droit lasso et le spin qu’il engendre. Résultat : Rafa écrase la concurrence sur l’ocre occidental de 2005 à 2010. L’un de ces symboles : Monte‐Carlo, où il s’impose sept fois d’affilée.
Mais Novak Djokovic semble avoir trouvé la recette pour dominer l’Espagnol. Le dominer sur dur. Mais aussi sur terre. Fort d’un revers qui le voir faire montre d’un parfait équilibre, annihilant le lift de Mister Nadal, le Serbe possède, selon Eckstein, un service de surface dure et un jeu de retour de parfait terrien. Combinaison idéale, en somme. La comparaison Nadal‐Djokovic se rapproche, pour le chroniqueur, du duel Microsoft‐Apple. Apple – ici, Djokovic – n’a pas misé que sur l’ordinateur, mais a choisi de diversifier son expertise en développant des produits comme l’iPod, l’iPad, l’iPhone… Au contraire d’un Rafa, qui, lui, a développé au maximum ses qualités originelles et le style du terrien. Pour Eckstein, Monte‐Carlo pourrait marquer un vrai passage de témoin et entamer une nouvelle ère du jeu sur terre battue. Si Nadal perd son titre, sa confiance s’en remettra‐t‐elle ?
Si l’analyse prête à discussion, la question semble, elle, juste. Et à ce jeu‐là, Rafael Nadal a beaucoup plus à perdre que Novak Djokovic dans les prochaines semaines. Beaucoup plus à gagner également… s’il parvient à battre le Serbe dans son jardin monégasque, par exemple. La chemin de la rédemption passe par un succès sur l’ami Novak, c’est évident. Un titre à Monte‐Carl’ sans victoire sur Nole n’aurait, très certainement, qu’une incidence mineure sur la confiance du numéro deux mondial. Pour Djokovic, l’issue inverse serait l’occasion de prendre définitivement le dessus. Mais la saison est longue, les facteurs x nombreux… Alors, selon vous, quel scénario nous attend pour ce tout premier Masters 1000 sur ocre en 2012 ?
Publié le jeudi 12 avril 2012 à 19:37