AccueilATPATP - Montréal"J'espère encore confirmer"

« J’espère encore confirmer »

-

Après son quart de finale remporté contre Nicolas Almagro, Jo‐Wilfried Tsonga est revenu sur son match en confé­rence de presse. Le Français avoue avoir géré ses efforts, après la débauche d’énergie consentie pour sortir Federer. Il revient aussi plus large­ment sur sa semaine, et sur les sensa­tions que l’on ressent quand on joue – et qu’on bat ! – les meilleurs joueurs du monde.

Après un petit trou dans le milieu du second set, ce lob fabu­leux t’as donné un coup d’adrénaline qui t’as porté jusqu’à la fin ?

Effectivement, aujourd’hui j’étais un peu fatigué, je manquais d’énergie. Hier, le match m’a pompé beau­coup d’énergie et aujourd’hui, j’étais un peu à plat. J’ai donc voulu me concen­trer sur certains jeux de retours, et sur mon service. C’était une manière pour moi d’économiser l’énergie qui me restait, en ne jouant pas à fond tous les jeux.

Effectivement, ton jeu d’attaque consomme beau­coup d’énergie. Peux‐tu nous décrire le type d’énergie qu’il te faut ?

Ce n’est pas tant de se dire qu’il faut y aller qui fatigue, c’est surtout de s’engager. Contre Federer, par exemple, je sais que je ne peux pas rester au fond, je dois avancer tout le temps. C’est cela qui coûte beau­coup d’énergie. Je pour­rais comparer à un puncher en boxe, par oppo­si­tion à un boxeur qui frappe plus en finesse. Je consomme beau­coup d’énergie.

Cela doit être terrible de se dire tout le temps : « je dois y aller ! », non ?

Non, terrible, non. C’est plutôt exci­tant, au contraire, mais cela pompe beau­coup d’énergie. Mais je me demande si ce n’est pas plus stres­sant de rester au fond et d’attendre en se deman­dant ce que l’autre va faire.

Chaque fois que vous battez Federer, tout le monde vous attend au tour­nant. La dernière fois, vous n’avez pas confirmé, mais cette fois‐ci, c’est fait !

La dernière fois, j’avais joué contre Djokovic après, en demi‐finale d’un tournoi du Grand Chelem, alors qu’ici, je jouais contre Almagro dans un quart de finale d’un Masters 1000. Contre Djokovic, j’ai bien joué. C’est Novak qui a prouvé qu’il est un grand joueur, donc je pense avoir confirmé le bon résultat précé­dent. Et j’espère encore confirmer demain (ndlr : aujourd’hui).

Que se passe‐t‐il pour toi chaque fois que tu bats les meilleurs joueurs mondiaux ? Tu te sens sur un nuage ?

Non, je me sens fatigué ! La diffé­rence entre les 3 ou 4 meilleurs et les autres, c’est qu’ils sont capables d’enchainer les matches avec la même inten­sité. En tennis, ce qui est frus­trant, c’est que même en s’entrainant dix ans, il peut arriver qu’on ne soit pas bien sur un match. C’est simple­ment parce qu’on utilise des muscles que l’on ne peut pas entrainer. Si je dois jouer contre Roger, puis Rafa, puis Djokovic, cela devient très dur physi­que­ment et mora­le­ment. Mais plus je joue ces joueurs‐là, plus j’ai de chance de les battre.

Le public vous aide‐t‐il quand vous jouez contre les meilleurs ?

Le public n’est jamais le facteur décisif, mais il peut aider à…je cherche le mot… nous sur‐motiver. Cela suffit parfois à faire la différence.

Qu’as-tu préféré dans ton jeu cette semaine ?

Peut‐être mon revers. Il n’a pas été aussi bon aujourd’hui, mais j’ai beau­coup progressé en revers derniè­re­ment. Je suis beau­coup plus agressif et je peux faire beau­coup plus de choses avec ce coup désormais.

Les gens parlent toujours de ta puis­sance. Voudrais‐tu être davan­tage reconnu pour ta vitesse ?

C’est vrai, tout le monde parle plutôt de ma puis­sance. Mais je pense que Rafa, Roger et Novak vous dirons que je peux aussi faire de bonne amor­ties. Je sais faire une grande variété de coups sur le court. Je peux slicer mon revers, je peux frapper de partout avec mon coup droit, et je peux même jouer court croisé. Je peux parfois faire des lobes, et aller à la volée. Parfois, je joue en défense, plein de choses…

Un mot sur la demi‐finale ?

Que ce soit Gaël ou Novak (ndlr : le résultat n’était pas encore connu), dans tous les cas, ce sera une demi‐finale. Si j’arrive à passer, j’aurai l’occasion d’être en finale. C’est tout.

Y a‑t‐il quelque chose qui te passionne en dehors du tennis ?

Je ne sais pas. Beaucoup de choses. Le plus impor­tant pour moi en dehors des courts, ce sont les rela­tions avec les gens. J’aime avoir de bonnes rela­tions avec les gens. C’est le plus impor­tant en dehors du tennis, car sans les gens, je ne suis rien. Quand je ne joue pas, j’essaie de rencon­trer des gens. Je peux passer une excel­lente journée, simple­ment en discutant.