Après son quart de finale remporté contre Nicolas Almagro, Jo‐Wilfried Tsonga est revenu sur son match en conférence de presse. Le Français avoue avoir géré ses efforts, après la débauche d’énergie consentie pour sortir Federer. Il revient aussi plus largement sur sa semaine, et sur les sensations que l’on ressent quand on joue – et qu’on bat ! – les meilleurs joueurs du monde.
Après un petit trou dans le milieu du second set, ce lob fabuleux t’as donné un coup d’adrénaline qui t’as porté jusqu’à la fin ?
Effectivement, aujourd’hui j’étais un peu fatigué, je manquais d’énergie. Hier, le match m’a pompé beaucoup d’énergie et aujourd’hui, j’étais un peu à plat. J’ai donc voulu me concentrer sur certains jeux de retours, et sur mon service. C’était une manière pour moi d’économiser l’énergie qui me restait, en ne jouant pas à fond tous les jeux.
Effectivement, ton jeu d’attaque consomme beaucoup d’énergie. Peux‐tu nous décrire le type d’énergie qu’il te faut ?
Ce n’est pas tant de se dire qu’il faut y aller qui fatigue, c’est surtout de s’engager. Contre Federer, par exemple, je sais que je ne peux pas rester au fond, je dois avancer tout le temps. C’est cela qui coûte beaucoup d’énergie. Je pourrais comparer à un puncher en boxe, par opposition à un boxeur qui frappe plus en finesse. Je consomme beaucoup d’énergie.
Cela doit être terrible de se dire tout le temps : « je dois y aller ! », non ?
Non, terrible, non. C’est plutôt excitant, au contraire, mais cela pompe beaucoup d’énergie. Mais je me demande si ce n’est pas plus stressant de rester au fond et d’attendre en se demandant ce que l’autre va faire.
Chaque fois que vous battez Federer, tout le monde vous attend au tournant. La dernière fois, vous n’avez pas confirmé, mais cette fois‐ci, c’est fait !
La dernière fois, j’avais joué contre Djokovic après, en demi‐finale d’un tournoi du Grand Chelem, alors qu’ici, je jouais contre Almagro dans un quart de finale d’un Masters 1000. Contre Djokovic, j’ai bien joué. C’est Novak qui a prouvé qu’il est un grand joueur, donc je pense avoir confirmé le bon résultat précédent. Et j’espère encore confirmer demain (ndlr : aujourd’hui).
Que se passe‐t‐il pour toi chaque fois que tu bats les meilleurs joueurs mondiaux ? Tu te sens sur un nuage ?
Non, je me sens fatigué ! La différence entre les 3 ou 4 meilleurs et les autres, c’est qu’ils sont capables d’enchainer les matches avec la même intensité. En tennis, ce qui est frustrant, c’est que même en s’entrainant dix ans, il peut arriver qu’on ne soit pas bien sur un match. C’est simplement parce qu’on utilise des muscles que l’on ne peut pas entrainer. Si je dois jouer contre Roger, puis Rafa, puis Djokovic, cela devient très dur physiquement et moralement. Mais plus je joue ces joueurs‐là, plus j’ai de chance de les battre.
Le public vous aide‐t‐il quand vous jouez contre les meilleurs ?
Le public n’est jamais le facteur décisif, mais il peut aider à…je cherche le mot… nous sur‐motiver. Cela suffit parfois à faire la différence.
Qu’as-tu préféré dans ton jeu cette semaine ?
Peut‐être mon revers. Il n’a pas été aussi bon aujourd’hui, mais j’ai beaucoup progressé en revers dernièrement. Je suis beaucoup plus agressif et je peux faire beaucoup plus de choses avec ce coup désormais.
Les gens parlent toujours de ta puissance. Voudrais‐tu être davantage reconnu pour ta vitesse ?
C’est vrai, tout le monde parle plutôt de ma puissance. Mais je pense que Rafa, Roger et Novak vous dirons que je peux aussi faire de bonne amorties. Je sais faire une grande variété de coups sur le court. Je peux slicer mon revers, je peux frapper de partout avec mon coup droit, et je peux même jouer court croisé. Je peux parfois faire des lobes, et aller à la volée. Parfois, je joue en défense, plein de choses…
Un mot sur la demi‐finale ?
Que ce soit Gaël ou Novak (ndlr : le résultat n’était pas encore connu), dans tous les cas, ce sera une demi‐finale. Si j’arrive à passer, j’aurai l’occasion d’être en finale. C’est tout.
Y a‑t‐il quelque chose qui te passionne en dehors du tennis ?
Je ne sais pas. Beaucoup de choses. Le plus important pour moi en dehors des courts, ce sont les relations avec les gens. J’aime avoir de bonnes relations avec les gens. C’est le plus important en dehors du tennis, car sans les gens, je ne suis rien. Quand je ne joue pas, j’essaie de rencontrer des gens. Je peux passer une excellente journée, simplement en discutant.
Publié le samedi 13 août 2011 à 16:57