Pour la troisième fois de sa carrière, Jo‐Wilfried Tsonga vient de battre Roger Federer. Un peu plus d’un mois après avoir sorti le Suisse en quarts de finale à Wimbledon, c’est en huitièmes que Jo vient barrer la route du n°3 mondial à Montréal. Et ce n’est pas par hasard. Le Manceau est allé chercher sa victoire, en trois sets (7–6(3), 4–6, 6–1).
C’était l’un des matchs les plus attendus de la soirée, hier à Montréal. Et ce Tsonga‐Federer n’a pas déçu. Après leur quart de finale complètement fou à Wimbledon en juin dernier, les deux hommes ont une nouvelle fois proposé un très beau match. Le premier jeu en est un symbole. Sur le service de Federer, Jo se montre très agressif, et mène 0–30. Imperméable à la pression, Federer claque quatre énormes premières balles pour s’en sortir. Le match est lancé. Et une nouvelle fois, c’est le Français qui en ressortira victorieux.
« De mes victoires contre Federer, c’est celle où j’ai le mieux joué. J’ai vraiment été bon, je me suis montré opportuniste, je n’ai pas laissé passer beaucoup d’occasions, j’ai su être agressif avant lui et c’est ce qui m’a permis de gagner. » Juste après le match, Tsonga est lucide. Il est arrivé avec un plan de jeu, et il s’y est tenu. Dans le premier set, le Français n’a même obtenu aucune balle de break. Mais il s’est montré souverain sur son service, en servant le plomb à chaque fois qu’il était en danger (Federer ne peut rien faire sur les 3 balles de break qu’il obtient). Et dans le tie‐break, le Manceau accélère, pour finalement s’imposer 7–3.
Mais Roger reste Federer. Et quand, au début du deuxième set, Tsonga lui offre trois balles de break, le Suisse ne se fait pas prier, et convertit la première. Ce sera aussi sa dernière occasion de prendre le service tricolore du match. Mais une fois le break en poche, le numéro trois mondial est solide, et empoche le deuxième set. Ce ne sera pas suffisant. « Jo a très bien joué ce soir et il est visiblement confiant depuis quelques mois. Pour ma part, j’ai bien joué dans la première manche et j’aurais pu gagner ce match. Il a toutefois retrouvé ses moyens dans la troisième manche et méritait de gagner. Je suis quand même satisfait de mon jeu. Je suis bien physiquement et il y a encore beaucoup de temps avant le US Open. »
En effet, Tsonga reprend sa marche en avant dès le début du troisième set. De plus en plus agressif (Federer n’aura gagné que 46% des points sur sa deuxième balle), toujours très solide au service (7 aces, 77% de points gagnés sur la première), le Français va chercher le match. « Roger joue tellement bien qu’il force ses adversaires à élever leur niveau de jeu. C’est ce que j’ai encore réussi aujourd’hui. J’ai décidé d’attaquer ce match en jouant de façon très offensive et cela a bien fonctionné. » Federer est dépassé, Tsonga s’envole dans la dernière manche, pour finalement s’imposer 6–1.
En quarts de finale, le Manceau aurait sans doute aimé retrouver Richard Gasquet. Mais le Biterrois a cédé contre Nicolas Almagro, malgré un très bon début de match. Alors qu’il mène 5–2 dans la première manche, et obtient plusieurs balles de sets, le Tricolore ne conclut pas. Derrière, comme trop souvent dans sa carrière, il se laisse remonter. Et l’Espagnol en profite pour revenir et gagner le tie‐break (7–6(5)). Richie prend un coup au moral, et sort du match. La fin n’est plus qu’une formalité (7–6(5), 6–3).
Almagro, Tsonga le connaît bien, puisque les deux hommes ont déjà joué quatre fois l’un contre l’autre. Le Manceau est invaincu, d’autant plus qu’il l’a battu trois fois sur terre battue, surface préférée de l’Espagnol (en 2010 à Monte Carlo et à Barcelone, cette année à Madrid). La seule fois que les deux joueurs se sont affrontés sur dur, c’était à l’Open d’Australie, en 2010. Le Français avait dû batailler pendant cinq sets pour se sortir des griffes de l’Ibère (6−3, 6–4, 4–6, 6–7(6), 9–7). Ce soir, Jo arrivera en pleine confiance. Un paramètre toujours très important avec lui.
Publié le vendredi 12 août 2011 à 12:31