On croyait Nicolas Mahut cuit. Depuis ses deux finales disputées en 2007 à Newport et au Queen’s, le Français s’était fait discret, très discret même sur les courts – son match titanesque de 11h05 face à John Isner excepté. Mais voilà, sa saison 2013 sur gazon l’a bien réveillé. Enchainant les performances, avec une 100ème victoire sur le circuit et un premier titre à Den Bosch, le Français continue sur sa très belle dynamique. Hier soir, il s’est qualifié en demi‐finale du tournoi de Newport en disposant de Michal Przysiezny, 7–6 (5) 6–4. Coup de chance ? Performance ? Analyse.
Un mois après son premier titre en carrière à Den Bosch, Nico se verrait bien remettre ça sur le gazon américain. Le Tricolore est en confiance et ça se sent. Impitoyable, il n’a toujours pas lâché un seul set à ses adversaires depuis le début de la compétition. Certes, il faut reconnaître ses bonnes performances. Mais il faut aussi lui reconnaitre une moitié de tableau avantageuse. Pour se hisser en demies, Mahut n’a pas battu un seul joueur du top 100. Une chance ! Car lorsqu’on se penche sur l’autre moitié de tableau, on y retrouve des joueurs beaucoup plus dangereux comme Hewitt, Karlovic ou encore Isner… Le Français a dû toucher du bois : pour aller en finale, il devra de nouveau faire face à un obstacle à sa portée… en la personne de Michael Russell, 95ème au classement. Une victoire lui permettrait non seulement de disputer la quatrième finale de sa carrière, mais aussi de réintégrer le top 100, neuf mois après l’avoir quitté ! Mahut, 127ème à l’heure actuelle, pourrait alors conclure une saison sur gazon de la plus belle des manières et débuter la tournée américaine l’esprit libre – il avait envisagé d’arrêter sa carrière en début d’année après ses nombreuses blessures.
Le top 100 comme objectif !
Eh oui, retrouver le top 100 serait une aubaine pour le Tricolore. Il éviterait ainsi les qualifications des tournois majeurs et intégrerait directement le tableau final de l’US Open. Un avantage indiscutable sur le plan physique et moral. Mais aussi financier ! « Je trouve que la situation des joueurs de tennis est assez précaire en‐dehors des 100 premiers. Un joueur qui est 100ème mondial commence à gagner pas mal d’argent. Je pense qu’une fois qu’on est dans les 100 à 150 premiers, on commence à en vivre. Dans le top 100, on entre dans les tableaux des Grands Chelems, c’est là qu’il y a le plus d’argent », se confiait le Français à la Nouvelle République en mars dernier. Mieux, aux Etats‐Unis, il n’aura pas – ou très peu – de points à défendre. Un premier tour à l’US Open et un quart au tournoi de Los Angeles sont ses meilleurs résultats en 2012. Après sa victoire en finale de Den Bosch face à Stanislas Wawrinka, le Français s’exclamait : « C’est dingue ! Je n’arrive pas à croire que j’ai gagné. Il y a quelques mois, je ne savais pas si j’allais pouvoir rejouer à cause de mon genou. Mon équipe m’a beaucoup aidé, on a travaillé dur et me voilà aujourd’hui avec le trophée dans les mains. C’est une belle histoire. » Avec une bonne réussite, un jeu solide et une confiance retrouvée, tous les ingrédients sont disposés pour que le Français, 31 ans, ait encore bien d’autres belles histoires à nous raconter.
- Les plus belles photos de Roger Federer sous cadre, livrées chez vous !
Publié le vendredi 12 juillet 2013 à 15:00