Robin Soderling s’incline 6–2 4–6 4–6 face au surprenant belge Olivier Rochus. Le suédois, finaliste à Roland Garros l’an dernier, venait à Nice pour se rassurer après des résultats mitigés sur terre. Il repart de Côte d’Azur avec des doutes plein la valise. Félicitations à Rochus, qui avec grand panache, vient de jouer un bien mauvais tour au grand Robin du haut de son mètre soixante‐sept.
Non, vous ne rêvez pas, pas besoin de redémarrer votre connexion internet face à ce satané Live Score de l’ATP qui se paie votre tête, Robin Soderling a bien perdu contre Olivier Rochus, 25 centimètres et 22 kilos de déficit face au Suédois. A la décharge de Soderling, le n°7 mondial est bien devant au nombre de points gagnés (90 contre 85), mais la vérité est ailleurs, dans ce résultat incroyable qui confirme les gros soucis de Soderling sur l’ocre avant Roland Garros où on imagine mal comment il pourrait rééditer sa finale 2009, avec Nadal de retour aux affaires. Pourtant, le Suédois a claqué 15 aces, dominé son adversaire en points gagnants, mais il a surtout commis un florilège de fautes.
Les choses commencent bien dans la première manche. Soderling fait immédiatement le break, récitant ses gammes en coup droit et faisant parler la poudre au service pour s’assurer un premier set sans histoires avec une belle pointe à 221 km/h en ace. Le déficit de puissance de Rochus semble bien trop criant, l’histoire paraît écrite. Soderling s’impose 6–2 sans forcer son talent, avec tout de même 13 points gagnants pour seulement 8 fautes.
Puis les deux sets suivants vont prendre une sale tournure pour le Suédois, qui, non content de faire la course en tête au niveau des points gagnants, veut absolument dominer le classement des fautes. Alors Soderling va se mettre à arroser les couloirs en revers, pendant que Rochus joue plus direct, tape plus fort et utilise moins l’effet coupé qui n’avait aucune prise sur son adversaire. Dans le deuxième set, Soderling commet deux fois plus de fautes que Rochus qui joue mieux, ça fait 6–4.
La dégringolade s’intensifie dans la manche décisive, Rochus va mener jusqu’à 4–0 avant que Soderling ne se réveille, après avoir été dépassé par les accélérations long de ligne du Belge, qui profite de chaque balle courte du Suédois pour rentrer dans le court avec succès. Et que dire de ses amorties, qui auront fait mouche presqu’à chaque fois. L’improbable scénario se réalise, Rochus sert pour le match, Soderling envoie un revers‐pénalty dans le filet à 0–15, une contre‐amortie prenable subit le même sort à 15–30, Rochus s’offre une balle de match sur un ace et conclut.
On peut avancer que Soderling n’a pas voulu se donner à fond à une semaine de Roland, mais il y a clairement le feu dans la maison scandinave. Rochus a très bien joué le coup, se montrant brillant en amorti et courageux dans l’échange, mais c’est surtout Soderling qui lui a offert cette chance en commettant un nombre incalculable de fautes. Or, la terre est une surface exigeante qui ne pardonne pas les approximations. Il reste quelques jours à Soderling pour rectifier le tir, parce qu’il y a urgence.
Publié le mercredi 19 mai 2010 à 16:09