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Caujolle : « On a besoin de joueurs atypique »

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À l’issue de la finale de l’Open 13 Provence, Jean‐François Caujolle a dressé le bilan de cette 24eme édition. Le direc­teur du tournoi marseillais était ravi de voir Nick Kyrgios soulever son premier trophée en carrière, un joueur atypique dont le tennis aura besoin.

Que pensez‐vous du vain­queur, Nick Kyrgios ?

« Le vain­queur, Nick Kyrgios, est inté­res­sant à plus d’un titre. Il déve­loppe un charisme unique, c’est un jeune joueur en devenir qui obtient sa première consé­cra­tion, même si c’est un tournoi de caté­gorie infé­rieure. Il bat un vain­queur de Grand Chelem (Marin Cilic) et deux joueurs du Top 10 (Richard Gasquet et Tomas Berdych). Il a montré qu’il possède le poten­tiel pour être dans les tous meilleurs joueurs du monde. Sur ce type de surface, il sera redoutable ! »

Peut‐il apporter quelque chose de nouveau au tennis ?

« Oui car j’aime les carac­tères ! C’est ma philo­so­phie, à savoir trouver des joueurs, au‐delà de leur clas­se­ment, qui peuvent apporter au jeu. On ne cherche pas à riva­liser avec des Masters 1000, donc notre rôle est d’avoir des jeunes joueurs comme Kyrgios qui explosent. »

Excepté le très beau parcours de Benoit Paire, les décep­tions sont du côté des Français finalement ?

« Gilles Simon ne sent pas bien depuis plusieurs semaines. C’est dur de savoir pour Gasquet qui a joué un Kyrgios en feu ! Benoit Paire, c’est parti­cu­lier (sourire) ! Quand il joue son meilleur tennis, il est impres­sion­nant et à la fois dérou­tant pour l’adversaire. Il a alterné le bon et le moins bon. »

Etes‐vous surpris par la joie modérée de Nick Kyrgios ?

« Oui mais le peu de joie qu’il a mani­festé est énorme (sourire) ! C’est un joueur atypique. Il a une connais­sance du basket excep­tion­nelle. Il connaît toutes les équipes de NBA ! Il donne l’impression de ne pas avoir une culture tennis. C’est un carac­tère avec les plus et les moins que l’on rencontre sur ce type de profil. Les réac­tions sont diffi­ci­le­ment prévi­sibles. Mais cela fait du bien pour le tennis ! Kyrgios doit rester comme il est ! Le direc­teur de tournoi aura cet aléa, à savoir qu’à n’importe quel moment, un joueur comme Nick ou Gaël (Monfils) peut exploser ! J’ai quand même trouvé Nick très calme cette semaine (sourire). On a besoin de joueurs atypiques. »

On semble arriver à un tour­nant géné­ra­tionnel, comment voyez‐vous dans quatre ou cinq ans le Top 5 ?

« Zverev est assez excep­tionnel sur toutes les surfaces. Kyrgios sera très dur à battre à Wimbledon, en indoor et toutes les surfaces en dur. J’aime bien le jeu de Chung, je trouve Coric légè­re­ment en retrait. On va voir prochai­ne­ment le retour de Kokkinakis pour le situer. Taylor Fritz sera redou­table. Il y a une géné­ra­tion incroyable car il s’agit de cinq, six joueurs en même temps. »

Et chez les Français ?

« Pour l’ins­tant, les Français sont un peu en retrait. Kyrgios a un don et ce n’est pas parce qu’il est Australien. C’est quelque chose qu’il a en plus. On naît cham­pion et peu importe l’origine. Il y a aussi une éduca­tion du jeu. On apprend, peut‐être, à nos joueurs un jeu « trop beau » et pas assez gagnant. Par exemple, je trouve que Lucas Pouille et Quentin Halys, qui sont très talen­tueux, manquent de « grinta ». Maintenant, c’est facile à dire quand on est assis sur une chaise. Ils s’entraînent pour donner leur maximum ! Mais j’ai trouvé qu’il y avait un écart avec les meilleurs jeunes. »

De votre envoyé spécial à l’Open 13 Provence