AccueilATPATP - Rolex Paris MastersPetar Popovic : "C’est complètement fou !"

Petar Popovic : « C’est complè­te­ment fou ! »

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Filip Krajinovic est la sensa­tion de la semaine au Rolex Paris Masters. Issu des quali­fi­ca­tions, le Serbe de 25 ans s’ap­prête à disputer sa première finale sur le circuit prin­cipal au Masters 1000 pari­sien. Alors après sa quali­fi­ca­tion, nous sommes allés discuter avec son coach, Petar Popovic. Cet ancien joueur franco‐serbe est un person­nage atypique et atta­chant. Il se livre sans filtre sur son joueur.

Petar, c’est phéno­ménal ce qui vous arrive avec Filip…

C’est un parcours incroyable, c’est de la magie ! Pour être un bon entraî­neur, il faut être un peu fou et je le suis (rire) ! J’y croyais vrai­ment. Filip avait des places pour le match entre Arsenal et le Partizan Belgrade jeudi. Il avait orga­nisé ça avec des amis pour aller à Londres. C’était avant les quali­fi­ca­tions et je lui ai dit : « Mais qu’est-ce que tu fais ? Jeudi, tu seras encore à Paris ! ». Il avait aussi prévu une grosse soirée ce soir avec des amis, des chan­teuses pour fêter son retour dans le Top 100 et son tableau pour l’Open d’Australie. Je lui ai dit d’arrêter car il sera encore à Bercy (rire) ! Je crois en lui depuis le début et il a le poten­tiel pour être Top 20, mais une finale de Masters 1000, c’est complè­te­ment fou !

Vous parlez de folie, votre réac­tion au moment de la victoire l’est complè­te­ment ! Alors s’il gagne, vous faites quoi ?

S’il gagne, je vais sauter sur le court (rire) ! Au tie‐break, je savais à quel point c’était impor­tant de gagner ce match car il sera tête de série en Australie. Il était mené 3–0 et Isner ne servait que des lignes, que des premières… Isner n’a pas raté une première, c’est Filip qui a fait de la magie avec ses retours dans les pieds. C’est incroyable ! Il finit, on peut le dire avec une grosse paire de cou…, sur la balle de match pour tirer ce coup droit.

Qu’est-ce qui vous a impres­sionné chez lui cette semaine ?

A notre arrivée à Paris, il était moyen à l’entraînement. Je savais quel était son niveau car à Moscou il passe les quali­fi­ca­tions puis il bat Rublev au premier tour, qui est en forme, avant de perdre sur Berankis, le futur fina­liste, en ayant eu des occa­sions pour gagner. Au deuxième tour ici, il domine Querrey, un type de jeu qu’il n’aime pas. Et là, je me suis dit : il peut aller loin et battre n’importe qui.

Comment expliquez‐vous que le déclic inter­vienne main­te­nant, à ce moment de la saison ?

Avant Moscou, il gagne deux Challengers de suite en perdant seule­ment 34 jeux, soit une moyenne de trois jeux par match. Le déclic a eu lieu avant et il produi­sait parfois un meilleur jeu qu’ici, mais comme c’était un Challenger et les caméras y sont absentes, on ne le voit pas. Avant, il jouait des mecs bien classés, il les accro­chait, mais il ne gagnait jamais. Je m’en moque qu’il accroche un joueur, je veux qu’il gagne, car accro­cher un mec c’est une défaite, pas une victoire. Là, il rentre sur le court pour gagner, même s’il affronte Roger. Avant quand il menait un set et un break, il se montrait atten­tiste et défensif. Maintenant, il joue pour gagner le match jusqu’au bout. Le prin­cipal chan­ge­ment se situe dans son mental.

Avez‐vous reçu des féli­ci­ta­tions de Novak Djokovic ?

On est un petit pays et tous les joueurs serbes sont proches. On était tous ensemble lors d’un dîner à Paris avant le tournoi puisque Novak était de passage. Novak a toujours cru en Filip, il lui a payé des coachs, il lui a même donné un appar­te­ment à Belgrade. Il a toujours pensé qu’il pouvait devenir un grand. Filip ne croyait pas en lui, il n’a pas eu de chance avec les bles­sures, main­te­nant tout rentre dans l’ordre.

De votre envoyé spécial à Bercy

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