On l’attendait tous. Depuis sa défaite surprise en quarts de finale de l’US Open contre Thomas Berdych, Roger Federer n’avait plus foulé le circuit ATP. Il effectue son retour dans un tournoi qu’il affectionne tant, à savoir le Masters 1000 de Shanghai. Une compétition qu’il n’a d’ailleurs jamais remportée, et où Andy Murray a élu domicile ces deux dernières années. Mais le maître a les dents longues et entend bien réussir malgré le climat particulier qui a entouré son arrivée en Chine…
« J’apprécie tout le soutien que l’on me donne ici. Je ne voulais pas manquer ça. J’ai essayé d’aménager mon calendrier autant que je le pouvais pour pouvoir venir à Shanghai. Je suis très soulagé et heureux maintenant d’être arrivé ici ». Roger Federer a été clair sur la question, depuis son annonce de participation au tournoi jusqu’à cette première conférence de presse. Il souhaitait revenir ici, à Shanghai, après avoir manqué l’édition 2011 et sa défaite en finale en 2010. Quitte à faire de concessions, lui qui évoquait sa fatigue et sa lassitude suite à une très longue saison 2012. “L’important, c’est que le corps suive, que mentalement je sois frais et prêt à voyager, ainsi qu’à faire des sacrifices et ce genre de choses. J’ai senti que je pouvais le faire. Je me sens très bien actuellement, je n’ai aucune blessure ni fatigue. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de venir ici, parce que j’aime jouer en Chine. J’ai vécu d’incroyables moments ici dans ma vie ».
Une motivation et une envie qui auraient pu être remises en cause dès ce jeudi 4 octobre. Une date à laquelle les médias ont appris que le Suisse avait été menacé de mort par un internaute chinois. S’en est suivie la mise en place d’un gros plan de sécurité de la part des organisateurs du tournoi. Mais toute cette agitation a surpris Roger, qui a tenu à minimiser l’impact de cette nouvelle. « On m’a parlé de cette menace il y a une dizaine de jours. Et puis c’est sorti dans la presse. Et là tout a changé, cela a pris des proportions assez énormes. Parce qu’à la base, c’était quelque chose de tout à fait mineur, une menace sur un site internet, rien de clair ni de concret, avec simplement des internautes qui débattaient. Que ça fasse les gros titres comme cela m’a surpris. Mais il clair qu’il faut être au courant de ce qui se passe autour de vous. Et aujourd’hui, on fait attention à ça, tout le temps, et où que j’aille en raison de ma célébrité ».
Là où on préfère louer Federer pour sa célébrité, c’est pour son jeu avant tout. Voilà qui tombe bien puisque le Suisse ne cherche que ça à Shanghai : le jeu. « Maintenant que je suis là, je veux bien jouer et aller le plus loin possible dans le tournoi. Je suis clairement concentré sur mon premier match, ce qui me permettra de prendre mes marques ». Et pour se préparer au mieux, Roger est arrivé le plus tôt possible à Shanghai. Afin de mieux supporter le décalage horaire forcément. « C’est toujours compliqué à gérer, mais c’est une bonne chose je pense. Tout ceci garde mon esprit occupé et chargé. J’ai envie d’être sûr que je m’entraîne suffisamment avant aussi pour jouer du mieux que je peux quand les matchs vont débuter ». Un objectif atteint d’après lui, puisque Roger se « sent bien » et a réalisé « une bonne préparation pour débuter mardi ou mercredi ». Quoiqu’il arrive, il s’agir d’un tour abordable, où Lu Yen‐Hsun (Q) et Ze Zhang (WC) tenteront de venir défier le maître.
Pour autant Roger Federer ne cherche pas forcément à vaincre dans ce tournoi coûte que coûte. Auteur d’une belle année qui l’a vu retrouver sa place de numéro un mondial, le Bâlois estime avoir déjà atteint les objectifs qu’il s’était fixés en début de saison. « Pour moi, j’ai déjà atteint mon but qui était de redevenir numéro un mondial en été. C’était pour un but, revenir de cette façon et gagner un Grand Chelem, plus particulièrement Wimbledon, et puis la possibilité de glaner une médaille d’or aux Jeux Olympiques était quelque chose d’énorme pour moi, c’est sûr ». Cet état d’esprit permet au malheureux quart de finaliste de l’US Open de relativiser sur ses récentes performances et sur son avenir. « Je suis actuellement très apaisé et heureux. Je dois toujours me projeter sur les douze mois qui suivent, m’assurer de ne pas être blessé et continuer à avoir faim de victoires. Si ça marche, tant mieux, et si ça ne fonctionne pas, quelqu’un d’autre jouera mieux. Je suis ici à présent, donc je vais tenter de frapper la balle le plus fort possible et nous verrons bien comment ça se passera »
Qui vivra, verra.
Publié le lundi 8 octobre 2012 à 12:15